BERLIN - Le Sénégal et la France ont conclu « à 80% » un accord sur le retour des immigrés clandestins sénégalais dans leur pays, a affirmé le président sénégalais Abdoulaye Wade jeudi à Berlin. « Nous sommes arrivés à un accord à 80% avec la France, sur la même base que celui que nous avons avec l’Espagne », autre terre d’émigration des jeunes Sénégalais, a déclaré le président Wade lors d’une discussion organisée par la radio Deutsche Welle.
L’accord de coopération signé entre Dakar et Madrid implique un effort sénégalais pour décourager les candidats à l’exil et une aide logistique de Madrid pour la surveillance des côtes sénégalaises. L’Espagne va lancer une campagne d’information au Sénégal pour tenter de dissuader les candidats au départ. Elle s’est aussi engagée à fournir aux autorités sénégalaises trois vedettes rapides de surveillance des côtes, deux hélicoptères et un avion. Mais, a souligné le président Wade, Madrid « n’a pas honoré ses engagements » en n’ayant envoyé jusqu’ici qu’un bateau. « De tout ce qu’ils avaient promis, rien n’a été fait », a-t-il reproché aux autorités espagnoles, précisant que le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero avait « reconnu son erreur ». La France s’est par ailleurs engagée à aider les étudiants sénégalais à trouver des chambres dans les résidences universitaires en France, a précisé Abdoulaye Wade, en visite officielle en Allemagne depuis mardi et jusqu’à vendredi. « Nous sommes également convenus que les étudiants sénégalais rentreront au Sénégal après avoir obtenu leur diplôme ou après leur stage, a-t-il dit. « Moi je paye des bourses, c’est 40% du budget du Sénégal, c’est pour qu’ils rentrent au Sénégal pour participer à l’effort de développement », a-t-il affirmé. Pour décourager les candidats à l’émigration, Abdoulaye Wade compte sur son programme de Retour vers l’agriculture (Reva) qui est selon lui l’axe prioritaire du développement pour le Sénégal. « Ce sont les jeunes ruraux qui veulent partir, a-t-il expliqué. Il faut faire en sorte qu’ils gagnent rapidement de l’argent, par exemple avec la culture maraîchère » ou la culture bio. « Nous avons des terres, de l’eau, nous pouvons utiliser un maximum de personnes mais nous sommes incapables d’exporter », a dit le président, qui a profité de sa visite pour demander à l’Allemagne et aux pays européens « des aides sur des projets extrêmement précis » en matière d’infrastructures.
Il a notamment annoncé la création d’une compagnie germano-sénégalaise de cargo. Abdoulaye Wade, qui s’est affirmé « chasseur d’idées en Allemagne », a aussi rencontré des entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables comme l’éolien ou le solaire pour tenter de limiter l’impact de la hausse du prix du pétrole sur l’économie sénégalaise.
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