Le président de l'Assemblée nationale, Mamadou Seck, passe pour être le principal facteur de blocage du dossier de Farba Senghor, relatif au saccage des locaux des quotidiens «L'As» et «24 H Chrono». C'est le sentiment de Seydi Gassama d'Amnesty International, qui qualifie «le cas Farba Senghor» d' «illustration parfaite de l'impunité au Sénégal». On en est toujours au statu-quo dans cette affaire et «le président Wade en est le premier responsable» pour avoir décidé que les faits qui lui sont reprochés «relevaient de la Haute Cour de justice» alors qu'ils «n'ont aucun lien avec sa fonction de ministre». Et surtout, le président de l'Assemblée nationale qui traîne toujours les pieds pour lancer la procédure. Une situation qui s'explique, selon Seydi Gassama, par le fait que «le président de l'Assemblée nationale manque de courage et est plus préoccupé de garder son poste». Pis, «le président de l'Assemblée nationale est en effet resté sourd, pour des considérations partisanes ou pour préserver son strapontin, à l'appel du ministre de la Justice à voter une résolution de mise en accusation de Farba Senghor. Pour une institution qui avait voté avec célérité et en exultant la mise en accusation de Idrissa Seck, le discrédit est total», constate-t-il.
Amnesty international, qui s'est par ailleurs prononcé sur l'affaire Hissène Habré qu'elle qualifie aussi de «cas d'impunité», déplore le fait que l'ancien président tchadien continue à échapper à la justice. L'argument de moyens financiers qu'invoque sans cesse le gouvernement «pour se soustraire à son obligation de le juger» ne repose sur rien, martèle M. Gassama. La vérité, selon lui, c'est qu'il y a de puissants «lobbies» qui continuent à travailler pour lui garantir l'impunité «au mépris des victimes, de leurs ayants-droit dont des citoyens sénégalais». Et parmi ces «lobbies», figurent des chefs religieux qui «font des pressions intenses et qui oublient que les victimes sénégalaises sont leurs talibés».
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