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Politique

SITUATION SCOLAIRE - La crise prend de l’ampleur : Wade traîne les enseignants devant l’Onu

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SITUATION SCOLAIRE - La crise prend de l’ampleur : Wade traîne les enseignants devant l’Onu

Le roussi ! La crise scolaire qui sévit au Sénégal depuis plusieurs semaines continue de déborder des frontières du pays. «Protecteur des enfants», le président de la République a porté plainte devant deux organes des Nations-Unies, le Bit et le Conseil des droits de l’Homme, contre les syndicats d’enseignants qui bloquent le Baccalauréat 2006, confisquent les notes des élèves et menacent l’année scolaire.

Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a porté plainte contre des syndicats d’enseignants du Sénégal. Il l’a annoncé hier en marge de l’audience qu’il a accordée à la délégation du Comité de suivi du Pacte républicain. Selon des personnes ayant pris part à la rencontre, le chef de l’Etat, sur un «ton relativement sérieux», s’est adressé à deux organes : au Bureau international du travail (Bit) dont le siège se trouve à Genève (Suisse), mais également au Conseil des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations-Unis, qui vient de succéder à la Commission des droits de l’Homme. Sans nommément citer les syndicats qu’il a dans son collimateur, Me Wade en a «ciblés» quelques uns qui ont toutes chances d’être ceux qui entretiennent la grève dans le système scolaire depuis plusieurs semaines.

L’argumentaire développé par le président de la République pour justifier la saisine du Bit et du Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies repose, selon nos informations, sur la «prise en otage» des élèves par les syndicats d’enseignants, la confiscation des notes accumulées au cours d’une partie de l’année ainsi que la poursuite «injustifiée» des fortes perturbations scolaires. Particulièrement offusqué par les menaces qui pèsent sur le Baccalauréat 2006, le chef de l’Etat, selon toujours nos sources, n’a pas apprécié le fait qu’il y ait eu possibilité pour les enseignants grévistes d’aller en grève bien avant l’approche de la fin d’année. Sur la «légitimité» de sa démarche, le Président Wade s’est appuyé sur sa posture de «protecteur des enfants» contre ceux qui seraient des fossoyeurs de l’avenir des jeunes.

Les plaintes ainsi déposées par le président de la République contre certains syndicats sénégalais devront cependant affronter l’épreuve de la recevabilité. Selon un expert juridique que nous avons interrogé hier soir, celle transmise au Bureau international du travail a des chances d’être recevable «si l’Etat a initié la démarche en tant qu’employeur» confronté à des fonctionnaires tombés dans les travers de la faute professionnelle, par exemple. Par contre, si «l’Etat (intervient) comme entité juridique», la plainte a peu de chance d’être valable. Au niveau du Conseil des droits de l’Homme, les choses sont plus compliquées, nous assure l’expert cité plus haut. «Cet organe de l’Onu est compétent pour connaître des différends entre Etats, non pour connaître de plaintes contre des syndicats ou des individus.»

Cette initiative du Président Abdoulaye Wade donne à la crise scolaire des contours franchement internationaux. Il y a quelques jours, les syndicats d’enseignants avaient pris le parti de briefer les représentations diplomatiques accréditées à Dakar par rapport aux tenants et aboutissants de leur mouvement de grève prolongé. D’autre part, dans une correspondance en date du 14 juillet 2006 adressée au chef de l’Etat, l’Internationale de l’éducation, revendiquant près de 30 millions d’éducateurs à travers le monde, estimait que «le recours (par le gouvernement) à la menace et au dénigrement des représentants légitimes des enseignants est inacceptable». Une rencontre entre le président de la République et les syndicats d’enseignants «sans exclusive» est annoncée pour demain mercredi. Reçu pour exposer les recommandations recueillies au cours du processus de construction du Pacte républicain, le comité de suivi dirigé par Alioune Tine, secrétaire général de la Rencontre africaine de défense des droits de l’Homme (Raddho) a été obligé de devoir constater ce «déplacement» d’objectif effectué par le chef de l’Etat pendant plusieurs minutes. Néanmoins, le retour au thème originel de l’audience a eu lieu. (Voir page 5). [email protected]

 



1 Commentaires

  1. Auteur

    Allons Y Molo

    En Octobre, 2010 (18:37 PM)
    --
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