Vingt-six ans de combat à leur actif : Mandela fêté, Wade vers la petite porte

XIBAR.NET (Dakar, 27 Février 2010) - On peut établir quelques rapprochements entre le président sénégalais et l’ancien dirigeant de l’African national congress (Anc), Nelson Mandela. Mais Abdoulaye Wade marche dans le sens contraire de la voie royale qu’a choisie le prisonnier qui a fini par devenir un austère et très bien aimé président.

Abdoulaye Wade a été opposant pendant vingt-six, pour avoir créé son parti en 1974 et être parvenu au pouvoir en l’an 2000. Nelson Mandela a été fait prisonnier politique. Il a été emprisonné à Roben Island pendant vingt-sept ans, dans des conditions inhumaines par un régime qui prônait la séparation des races. Incarcéré en 1964, il ne sera libéré que le 11 février 1990, suite aux pressions internationales sur le régime de Le Klerk et de la lutte de son peuple. II continuera à se battre contre l’Apartheid jusqu’à devenir le premier président noir de l’Afrique du Sud en 1994.

Mandela s’attachera à engager l’économie de son pays dans la voie du développement et à instaurer la démocratie et les bonnes gouvernances. Il a tenu l’engagement qu’il avait fait sur la route de la prison : « Je me suis battu contre la domination blanche et je me suis battu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société démocratique et libre au sein de laquelle toutes les personnes vivent ensemble en harmonie et avec des chances égales. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et que j’espère atteindre. Mais c’est un idéal pour lequel s’il le faut je suis prêt à mourir. » C’est ce grand homme, le plus aimé de tous les chefs d’État du monde entier, que l’humanité a fête les vingt ans de liberté. Il s’est contenté d’un seul mandat.

Wade ,quant à lui, en a deux et en veut un troisième. Mandela est aujourd’hui âgé de 91 ans. Le président Wade en a 86 ans, au moins. Car, il reconnaît avoir trottiné derrière le cheval du fondateur du Mouridisme, rappelé à Dieu en 1927. Il doit profiter de l’anniversaire de la liberté de Mandela pour méditer sur son « destin pour l’Afrique », avant de procéder le 4 avril prochain à la commémoration du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Sénégal. Mais, sa raison est-elle toujours intacte ?