Les pharmaciens sénégalais devront encore prendre leur mal en patience. La fermeture de Keur Serigne Bi, établissement spécialisé dans la vente de médicaments en dehors des circuits légaux et concurrent de taille des officines dans la vente de médicaments, ne sera pas de sitôt. Du moins, l'attitude du ministre de la Santé et de la Prévention médicale le prouve.
Interpellé sur la date de fermeture de Keur Serigne Bi, Abdou Fall, venu présider la cérémonie d'ouverture des ‘Premières journées pharmaceutiques du Sénégal, dira qu'il ne se place pas dans une séquence temporelle. Mais, réaffirme-t-il, la volonté politique pour combattre cet établissement est là.
Le ministre de la Santé estime que Keur Serigne Bi est un problème considéré parmi les actes criminels de premier ordre. ‘La contrefaçon et les médicaments contrefaits sont une catastrophe. C'est quasiment un crime contre l'humanité’, soutient Abdou Fall, ajoutant qu'il faut que notre législation soit de plus en plus contraignante à ce niveau. ‘Sur le plan réglementaire, sur le plan pénal et sur le plan disciplinaire, il faut qu'on aille vers des mesures coercitives beaucoup plus fortes à côté de tout le travail d'information, de mobilisation et de sensibilisation’, souligne Abdou Fall.
Le chiffre d'affaires du marché illicite des médicaments est évalué à 8 milliards de francs Cfa. Une perte notable dans la vente de médicaments au niveau des officines. Pis, la santé des populations est mise en danger avec les médicaments de la rue dont on ne sait pas dans quelles conditions, ils ont été fabriqués, ni conservés.
Au niveau des pharmaciens, un plan d'action a été déjà concocté. Reste sa phase de mise en œuvre. Reconnaissant la volonté politique qui se manifeste petit à petit, Aboubakry Sarr, président du Syndicat national des pharmaciens, a souligné la nécessité, vu l'urgence, de prendre des mesures extrêmement fortes par rapport au problème de Keur Serigne Bi.
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