La Douane sénégalaise réclame la somme de 7 milliards à un des actionnaires de la société Résidences vacances internationales (Rvi), promoteur de construction de villas à la station balnéaire de Saly. Au lieu de construire des villas utilisées comme des hôtels, la société a tout simplement vendu les bâtiments alors qu’elle avait bénéficié d’exonérations de la part de l’Etat.
Corinne Picard, fleuriste française établie à Saly et actionnaire de la société Résidences vacances internationales (Rvi) est dans le collimateur de la Douane sénégalaise qui lui réclame 7 milliards de francs Cfa. La Française est poursuivie pour les infractions de détournement de destinations privilégiées, contrebande et fraudes douanières.
Actionnaire de la société Rvi dirigée par Alain Dacosta, et où elle détient 16 % des parts, la fleuriste a nié avoir été au courant des transactions de la société qui vendait les villas devant être utilisées comme para-hôtellerie. En fait, comme l’agent judiciaire de l’Etat l’a porté à la connaissance du tribunal, le secteur du tourisme est réglementé par les pouvoirs publics. Des exonérations sont faites sur les matériaux importés devant servir à la construction de résidences hôtelières. Ainsi la société Rvi a profité de ces abattements pour faire importer des matériaux en vue de la construction de 48 villas qui seront vendues à 50 millions pièce. Par conséquent, l’agent judicaire de l’Etat demande le versement des droits d’exonération qui ont été défalqués de ce qui devait être payé normalement.
Quant au représentant de la douane, Mbaye Ndiaye, il a soulevé le fait qu’il y ait importation sans déclaration en ce sens que ce qui a été déclaré n’est pas respecté. «En lieu et place des résidences hôtelières, la société Rvi a construit et vendu les villas», fait constater le douanier, ajoutant que même le Trésor public a été lésé dans cette affaire. M. Ndiaye a également soulevé le fait que la prescription extinctive ne peut leur être opposable si l’on sait que l’infraction continue. «Les gérants de Rvi devaient saisir les autorités douanières pour payer les droits d’exonération quand l’objectif a été changé», fait remarquer Mbaye Ndiaye. Ainsi la douane sénégalaise, en plus de sa demande de 7 milliards de francs Cfa, sollicite du tribunal la confiscation des 48 villas construites par la société en question. Le représentant du ministère public a requis l’application de la loi.
Pour le conseil de la défense, Me Seydou Diagne, tout ce qui est reproché à la société Rvi devrait être payé par Corinne Picard qui ne dispose que de 16 % des parts. Il a même fait savoir que l’Etat a été avisé par le biais du ministère des Finances. Me Diagne a estimé que les villas servent de para-hôtellerie du fait qu’elles sont vendues à des touristes résidentiels. Il a terminé en soulevant la faiblesse de l’accusation de la douane et plaidé la relaxe pure et simple de Corinne Picard. Le verdit sera rendu le 28 août prochain.
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