Expulsé d'Italie en 2005, A.L., un Sénégalais de 31 ans est en instance d'être également chassé de Belgique dans deux mois. Epinglé en situation irrégulière, lors d'une opération de contrôle d'identité, par les forces de police fédérale belge de la ville d'Anvers et détenu au centre fermé pour étrangers en situation irrégulière de Merksplas, A.L, lance un appel de désespoir du fond de sa cellule à l'endroit des autorités diplomatiques et à la communauté sénégalaise, pour le tirer d'affaires.
BRUXELLES - Un Sénégalais de 31 ans, vient d'être épinglé, lors d'une opération de contrôle d'identité, par les forces de police fédérale belge de la ville portuaire d'Anvers. En situation irrégulière, il a été embarqué manu militari au poste de police pour une détention préventive, la police l'ayant ainsi soumis à une mesure d'arrestation administrative pour une durée de 24 heures.
Fouillé auparavant au moment de son arrestation, il a été trouvé porteur de documents administratifs sénégalais. Présenté à un juge, un ordre d'éloignement lui a été décerné.
Il devra attendre deux mois au centre de détention de Merksplas avant d'être rapatrié
Et depuis le mois de mai dernier, A. L. séjourne au centre fermé pour étrangers en, situation irrégulière de Merksplas, à 100 km de la capitale européenne où il devra attendre encore deux mois avant d'être expulsé vers le Sénégal, comme le stipule la loi belge.
Le recours introduit par son avocat ne semble pas avoir eu d'effet. Ayant été débouté, la décision de justice a été confirmée par le tribunal. A en croire une source, la complexité de son cas repose sur le fait que A. L. qui avait auparavant séjourné en Italie, y avait déjà reçu un ordre d'expulsion en 2005. Aujourd'hui, toutes les mesures liées à son rapatriement semblent être prises par l'administration de l'Office des étrangers, précise notre source.
Face au désespoir sans précédent qui le gangrène au fond de sa cellule de Merksplas, l'émigré lance un appel de détresse aux autorités diplomatiques et aux mouvements associatifs sénégalais de la diaspora belge. Au cours d'un entretien, A.L a lassé entendre avoir eu l'air d'être abandonné: « Depuis que je suis arrêté et amené dans ce centre de détention, personne n'est venu me rendre visite. Cependant, tout ce que je veux, c'est sortir d'ici le plus vite possible»; souligne-t-il, avec peine.
En attendant son éventuelle expulsion qui se déroulera sous escorte policière, ce talibé niassène, en bon croyant, déclare s'en remettre à Dieu. En tout état de cause, avec cette décision d'expulsion, une interdiction de dix ans d'entrée sur le territoire belge pèserait sur A.L., à compter de la date effective à laquelle il aura été rapatrié au Sénégal.
Tout ce qu'il veut, c'est sortir d'ici le plus vite possible
Il faut noter que dans leur volonté de réguler les multiples problèmes relatifs à l'immigration, les autorités belges avaient instruit une circulaire le 19 juillet 2009 pour une procédure de régularisation massive, en application de la nouvelle loi sur les étrangers, entrée en vigueur le 1 er janvier 2008. Toutefois, depuis la fin de l'opération le 15 décembre 2009, les forces de police ont entrepris de traquer, à travers des contrôles d'identité récurrentes, les étrangers n'ayant pas eu la chance d'introduire une requête auprès des services de l'immigration. C'est dans le cadre de l'intensification de ces contrôles qu'est tombé le jeune Sénégalais qui séjourne en ce moment à Merckplas, centre dans lequel, par ailleurs, avait transité, avant son expulsion, un étudiant camerounais accusé d'avoir utilisé la carte d'identité d'une autre personne pour s'inscrire à l'université de Bruxelles. Malgré deux recours, il avait été débouté par le Conseil du contentieux des étrangers avant d'être reconduit aux frontières.
Chérif MBAYE (Correspondance particulière)
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