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EMIGRES SENEGALAIS : Les désillusions d’épouses zambiennes

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EMIGRES SENEGALAIS : Les désillusions d’épouses zambiennes

S’il y a plusieurs femmes d’origine zambienne qui s’épanouissent fort bien dans leur mariage avec des Sénégalais, une dizaine d’autres, vivant à Dakar et au Fouta, vivent un véritable calvaire. Awomi, une Initiative de femmes africaines du millénaire contre la pauvreté, a pris en charge cette affaire et organisé une conférence de presse au cours de laquelle ces femmes ont fait des témoignages sur leurs conditions de vie difficiles. Elles ne veulent que rentrer en Zambie.

« Je souffre beaucoup et demande de l’aide pour rentrer en Zambie ».Tel est le cri d’alarme que lance Madjuri, une femme zambienne vivant au Sénégal depuis plusieurs années. Elle fait partie de ces femmes mariées à des Sénégalais travaillant dans les mines d’extraction de diamant en Zambie. Comme la plupart d’entre elles, Madjuri, la quarantaine, souffre des conditions difficiles dans lesquelles elle vit à Dakar. « Mon mari est décédé. Je n’ai pas de travail. Et j’ai deux enfants à élever », explique-t-elle, la mine triste. La famille de son défunt mari sur laquelle elle pouvait compter a catégoriquement refusé de la prendre en charge. « A la mort de mon mari, ses parents m’ont proposée d’épouser son frère. Quand j’ai refusé, ils ont décidé de m’abandonner tout bonnement, mes enfants avec », poursuit-t-elle. « Aujourd’hui, je suis sans soutien et je ne demande que de l’aide pour retourner chez moi », ajoute Madjuri.

Elle n’est pas la seule à vivre dans cette situation précaire. L’histoire de Maman Aïda est d’ailleurs très pathétique. Elle qui a vu sa fille aînée se suicider à cause des mauvais traitements quotidiens dont elle était victime de la part de son mari. « Ma fille s’est suicidée, car elle ne pouvait plus supporter les violences dont je faisais l’objet quotidiennement. Elle s’est enfermée dans sa chambre pour arrêter sa vie », révèle cette mère de sept enfants, les larmes aux yeux. Maman Aïda soutient qu’elle a été trahie par son mari décédé. « En Zambie nous avions signé la monogamie. Mais, quand nous sommes arrivés au Sénégal, il a aussitôt pris une deuxième épouse, faisant fi des engagements que nous avions pris. Pire, il a voulu me forcer à me convertir à la religion musulmane, en vain. C’est de là qu’ont commencé mes déboires avec lui », affirme-t-elle avec beaucoup de regrets. Un jour, poursuit-elle, « mon mari m’a amenée à l’intérieur d’une chambre pour me frapper violemment au motif que j’étais partie à la messe. Il y avait du sang partout sur mon corps », témoigne-t-elle, avec douleur. A l’en croire, c’est pour échapper aux sévices qui étaient son lot quotidien qu’elle a une fois tenté elle aussi de se suicider en se jetant à la mer. A son avis, elle n’a dû son salut qu’aux Sapeurs pompiers alertés par des témoins qui suivaient la scène.

Aujourd’hui, avec Awomi, une Ong qui s’investit dans la promotion d’un leadership féminin, qui l’a aidée à faire du petit commerce pour prendre en charge ses enfants, Maman Aïda rend grâce à Dieu tout en réclamant davantage de l’aide. Dans la même lancée, Véronique, une autre dame de teint noir, souligne que ses difficultés sont également liées au fait qu’elle continue de s’accrocher à sa religion chrétienne, malgré la volonté de son mari qui veut la voir embrasser l’islam. « Parce que j’ai refusé de me convertir, il m’a abandonnée ici, seule avec mes enfants pour aller se marier avec une autre femme en Zambie », s’indigne-t-elle.

Beaucoup d’autres femmes ont voulu parler de leur calvaire, mais n’osent pas, de peur de subir les représailles de leurs maris. Quant à Chantale, elle avait accepté de témoigner sur sa situation. Mais, selon sa fille, présente lors de la conférence de presse, un huissier lui en a empêché. Ce dernier, d’après sa fille, l’a sommée de quitter son appartement dans la mesure où elle peine à payer les frais du loyer s’élevant à 150.000f Cfa.Le plus grave pour toutes ces femmes c’est qu’en Zambie elles vivaient dans le confort avec leurs maris sénégalais pour se retrouver ensuite dans le dénuement le plus total au pays de la téranga.

A travers les témoignages émouvants, Awomi entend sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur la situation dramatique que vivent ces femmes zambiennes vivant au Sénégal. Awomi interpelle les gouvernements zambiens et sénégalais pour qu’une issue favorable soit trouvée au sort de ces femmes. Mme Fatou Diouf, membre du bureau d’Awomi d’ajouter que « ce groupe de femmes zambiennes n’est que la partie visible de l’iceberg ». Selon elle, il y en a d’autres femmes et même des Sénégalaises qui subissent les mêmes injustices ou pire.



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