À quelques jours de la date fixée par le chef de l’Etat (par la voix de son porte-parole) pour une fin des délestages, les avis des personnes que nous avons rencontrées divergent. Même si certains pensent que le 15 octobre va être la bonne date, d’autres restent plutôt sceptiques
Nous sommes au quartier de Sacré-Cœur3. Notre premier interlocuteur émet des réserves pour ce qui est de la date du 15 octobre prochain. « J’attends de constater. Et c’est pour des raisons diverses que je le dis. Parce que pour moi c’est une question d’organisation et de gestion », nous confie Moussa Diop, un gestionnaire. Il poursuit en insistant sur le fait qu’un gouvernement, c’est d’abord des administrateurs.
Or, regrette-t-il, « il y a plutôt des politiciens que l’on retrouve au sein de certaines entreprises. Et ce n’est pas bon ». Pour lui, si l'assurance qui a été donnée ne correspond pas à la réalité, il y a de quoi se poser des questions quant à sa présence à la tête de l’État; parce que précise notre interlocuteur, le Président de la République est une personne morale et toutes les déclarations doivent être fondées. Même si Moussa Diop est assez sceptique quant à l’échéance fixée par le gouvernement pour mettre fin aux coupures de courant, Pape Cheikh Diagne reste par contre très optimiste. Et ce dernier que nous avons rencontré vers la Sicap Dieupeul, d’expliquer que : « la Senelec dispose des vieilles centrales.
Aussi, il y a des matériels qui datent depuis l’âge de Blaise Diagne et l’Etat est en train de construire deux centrales. Une à Kounoune 1 et 2 pour essayer de pallier le vide. Et pour cela, je suis très optimiste que d’ici le 15, il n’aura plus de délestages ». M.Diagne qui a travaillé dans la boîte de Samuel Sarr continue sa réflexion : « J’ai travaillé à la centrale de la Senelec du Cap des Biches. Et j’y ai vécu les réalités de la Senelec et je sais ce que l’État est en train de faire ». Un autre aspect tout aussi important pour lui, « des sociétés doivent beaucoup d’argent à la Senelec. Et qui va payer cet argent ? », s’interroge-t-il. Babacar Badji, un gardien aborde dans le même sens que Moussa Diop. Pour lui, « il s’agit juste d’un discours politique ». Aussi, il précise que les Sénégalais sont habitués à de tel discours. « Les politiciens ne font que donner des promesses.
Vont-ils respecter leurs paroles ? », fulmine-t-il. Dans ce même sillage, notre interlocuteur estime que « ce n’est pas la première fois que l’on nous parle de la fin des délestages ». Cellou Diallo est gérant d’un Télécentre. À la question pensez-vous que le 15 octobre les délestages ne seront plus qu’un vieux souvenir au Sénégal, M.Diallo répond « qu’il y ait délestage ou pas, en tout cas mes bougies sont là. Je me suis bien préparé. Et si l’on veut rester à entendre les politiciens on n'ira pas loin ». Mamy Fall, une étudiante en hôtellerie rejoint M.Diagne. Mlle Fall déplore dans un premier temps cet état de fait avant d’implorer l’Etat du Sénégal à faire de son mieux.
« Si aujourd’hui le président trouve une solution, je serai infiniment contente et je n’aurai plus de problème si je veux apprendre mes leçons », a-t-elle dit. Ce vieux retraité a une lecture toute simple de la cette situation des coupures de courant. De l’avis de ce dernier, « cette question des délestages doit être réglée, surtout que les élections approchent. Il ne reste plus que 4 mois », précise-t-il.
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