IMPASSE DANS LES NEGOCIATIONS SUR l’AUGMENTATION DES SALAIRES : L’UTLS fait appel à l’arbitrage du chef de l’état

Les négociations entre le patronat et les centrales syndicales sur le relèvement des salaires sont toujours dans l’impasse. Dans une déclaration rendue publique hier lundi, intitulée « appel à une nouvelle offensive syndicale », l’Union des travailleurs libres du Sénégal (Utls) a tiré à boulets rouges sur le patronat qui, selon cette organisation, reste sur des positions figées et lésine à lâcher du lest devant une situation inflationniste.

Constatant la hausse vertigineuse des prix des denrées de premières consommation à travers le monde et les difficultés criardes que rencontrent les travailleurs au Sénégal, l’Utls dirigée par Idrissa Koté s’est exprimée hier lundi à travers une déclaration clarifiant la position de sa centrale sur les négociations entre les syndicats et le patronat portant sur le relèvement sensible des salaires dans le privé et la baisse de la fiscalité.

Le nouveau bureau national de cette organisation syndicale créée en 1975 se dit fortement préoccupée par la situation économique actuelle du pays et « partage la profonde inquiétude des forces travailleuses face à la flambée des prix ».

Les travailleurs de tous les secteurs en l’occurrence ceux de l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie, en passant par le transport aérien et terrestre, les bâtiments et travaux publics et l’assainissement ; tous comme ceux de l’éducation, de la santé, la sécurité, le transport et la communication sont touchés de pleins fouets par la crise économique et sociale, selon toujours le communiqué de l’Utls.

C’est pourquoi, au risque de plonger le pays dans les affres de l’instabilité économique et politique, l’enjeu pour cette centrale qui compte en son sein une vingtaine de syndicats professionnels, est d’amener l’Etat et les employeurs à appréhender le niveau réel du relèvement attendu dans les salaires ainsi que les mesures de rééquilibrage fiscal et économique des ménages.

L’utls s’est interrogée en outre sur le comportement désinvolte du patronat qui, après le minimum de concession s’est réfugié dans une attitude du genre que « c’est à prendre ou à laisser ». Un chantage, selon le bureau national de l’Utls, qui demande avec insistance l’arbitrage direct du chef de l’Etat « pour débloquer et activer ce dossier au cœur de la vie nationale. »

De quoi conduire l’instance dirigeante du syndicat à inviter toutes les organisations de travailleurs, notamment ceux du Front unitaire des centrales syndicales (FUCS) à puiser dans leur capital d’expérience et de perspicacité « pour ne pas tomber dans le piège d’accords précipités qui ne prendraient pas directement en compte la tendance inflationniste conjoncturelle. »

Fort de tout cela, la centrale a lancé un vibrant appel à la vigilance, à la détermination et à une grande mobilisation de tous les travailleurs contre le diktat du patronat.

Avec ceux du secteur formel déprotégés par une législation anachronique et ceux du secteur informel davantage précarisés par le contexte de crise, l’UTLS qui se dit en voie de réunification, estime ouvrir le front d’’une nouvelle offensive revendicative. D’ailleurs, c’est dans la voie de cette relance, qu’une profonde restructuration de la centrale est en cours, nous a confié le secrétaire général Idrissa Koté en présence du nouveau responsable chargé de l’administration et porte parole de l’organisation Sidy M Ndiaye.