NETTALI - Le procès d’El Malick Seck qui avait publié un article évoquant le blanchiment des milliards issus des braquages de Korogho (...), s’est ouvert ce mercredi, en début d’après-midi pour se terminer vers de 17 heures 25 minutes. Le parquet a requis cinq ans d’emprisonnement ferme contre El Malick Seck poursuivi en Flagrants délits pour diffusion de fausses nouvelles, injures publiques, actes et manœuvres de nature à troubler l’ordre public et créer des troubles politiques graves, recel de documents administratifs et offense au chef de l’Etat. Le Président du Tribunal Bienvenue Thione a mis l’affaire en délibéré jusqu’au vendredi 12 septembre.
A la barre du tribunal, El Malick Seck a nié les faits qui lui sont reprochés et soutenu n’avoir repris que les propos du Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou Koulibaly. Durant son interrogatoire, le directeur de publication de « 24 Heures Chrono » a précisé que l’article n’a pas dit qu’un tel a blanchi de telle manière. El Malick Seck d’écarter le délit de diffusion de fausses nouvelles pour dire qu’il ne saurait être opposé. Tout comme il refutera celui de recel de documents administratifs. Et d’expliquer que les policiers n’ont pas saisi de documents à son domicile mais chez sa collaboratrice, au premier étage de son domicile à Sacré-coeur 3 Pyrotechnique, qui sert également de siège au journal « 24 Heures Chrono ».
Mais Amadou Ndiaye, le premier substitut du Procureur qui représentait le Parquet, s’est évertué à démonter les arguments avancés par El Malick Seck, en essayant d’asseoir l’effectivité des délits visés. Soutenant durant plus d’une heure, que le journaliste n’avait pas rapporté la preuve de ses allégations. Amadou Ndiaye a remis en cause la crédibilité des informations livrées au public par « 24 heures Chrono » et soutenu que c’est un préjudice qu’on fait ainsi subir aux sénégalais qui achètent le journal.
A la suite du procureur, l’avocat d’El Malick Seck, Me Demba Ciré Bathily s’en ira assimiler son client à un détenu politique en insistant sur le contexte politique présent marqué par une tension bien visible. Me Bathily d’ajouter que les délits opposés à son client ne sauraient être retenus car non seulement les perquisitions effectuées au domicile du prévenu sont irrégulières, mais encore les saisies n’ont été faites que sur des copies et non des originaux. L’avocat du journaliste dira aussi que le délit d’ « actes et manœuvres de nature à troubler l’ordre public et créer des troubles politiques graves » ne peut être retenu, pour la bonne et simple raison qu’il n y a pas eu d’effet (troubles). Au total, l’avocat dira que les articles du Code pénal convoqués, précisément l’article 80 ne sont que des formes de survivance d’une époque dynastique.
A noter que Me Jacques Baudin, absent du territoire national, n’a pas pu défendre El Malick Seck. Le directeur de publication de 24 heures chrono qui est apparu très décontracté, a dû se contenter d’un avocat. Ce qui explique que le procès n’ait pas traîné en longueur.
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