La boutade de Barthélemy Dias en dit long sur le paysage qui s’est offert aux Dakarois qui ont emprunté hier la corniche pour se rendre en ville : «La police a gagné la bataille de la mobilisation.» Sur tout le long de cette nouvelle route qui longe la plage, les éléments de la police renforcés par le Groupement mobile d’intervention (Gmi) veillent.
Debout, l’un après l’autre à des intervalles variés, ils accompagnent du regard les automobilistes surpris par cet impressionnant jalonnement. Peut-être la psychose des émeutes passées. Devant le Bloc des Madeleines, les policiers étaient armés comme décidés à écraser toute résistance. La mine des gendarmes dans le temple de Thémis est renfrognée. Sous le soleil accablant, ils sont sur les nerfs et un peu suffit pour les sortir de leur gong. Quelques gendarmes filtrent les entrées avant de bloquer l’accès à la salle d’audience. Le public tente de persuader les gendarmes qui refusent d’écouter. Il s’en suit une bousculade qui n’épargne personne. Jean-Paul Dias est dépité. «Amenez l’armée, si vous voulez», lance-t-il à un officier qui lui rétorque : «Je respecte ce que vous êtes.» Mais, Dias père rétorque : «Moi aussi je vous respecte.» Dans le brouhaha, un jeune socialiste commet l’erreur de vouloir forcer le barrage. Il est encerclé par les gendarmes qui lui font passer un mauvais quart d’heure, avant que M. Dias n’intervienne pour leur dire : «Vous n’avez pas le droit de frapper les gens !» Après l’intervention de Mes Aïssata Tall Sall et Papa Ndiaye, les gendarmes consentent à céder le passage au public venu soutenir les mis en cause dont Seydou Sy Sall de la Ld/Mpt, Tanor Dieng…
Malick Noel Seck, entouré des membres de Convergence socialiste, lance : «J’ai le moral au plafond. Nous sommes les seuls vrais opposants dans ce pays ! Si on nous casse, c’est foutu !» Le juge l’a-t-il entendu ?
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