RUFISQUE : L'IMAM ACCUSÉ DE PÉDOPHILIE ÉCHAPPE À LA PRISON

L'imam de Mérina Rufisque, Pathé Ndiaye dit « Paquéte », a échappé aux dix ans de prison, requis par le parquet lors de son procès. Poursuivi pour les délits de viol, de pédophilie et d'actes contre-nature, il a été relaxé au bénéfice du doute hier par le tribunal des flagrants délits.

L'imam de Mérina a été accusé de pédophilie par un enfant mineur du même sexe, âgé seulement de 14 ans. À l'en croire, le 15 juin dernier, après la dernière prière du soir et aux environs de 21 heures 30 mn, le vieux Ndiaye l'a invité à le joindre à son domicile. Son bourreau l'aurait introduit dans le salon ensuite dans sa cham¬bre à coucher. « Une fois assis sur le lit, il m'a invité à venir s'asseoir sur ses genoux, m'a déshabillé et a introduit son sexe dans mon anus. Ensuite, il m'a remis 2000 Fcfa », avait raconté l'enfant qui rajoute : « C'est en ce moment que quelqu'un a tapé à la porte et j'en ai profité pour me tirer ». L'imam, octogénaire, père de 19 enfants qui n'en avait pas terminé dira : « Qui doyalouma wone ak mome » (je n'en avais pas encore assez).

 Un slip taché de sang et les 2000 F Cfa qui seraient remis à la victime par le vieux, ont été mis sous scellés. L'enfant a réitéré ses charges sur le vieux devant le juge. Le mis en cause, en aparté avec le père de la victime, aurait concédé avoir remis la somme de 2000 Fcfa à l'enfant, mais n'a jamais commis d'actes sexuels sur lui. A la barre, il s'est complément rétracté en adoptant la dénégation systématique. À l'en croire, il n'a jamais invité l'enfant dans sa chambre, encore moins entretenu de rapports sexuels avec lui. « Je n'ai rien fait. On m'accuse à tort. C'est une cabale montée contre moi par mes ennemis pour me chasser de la mosquée. », s'est-il défendu, avant de préciser : « Son père avec qui je me suis séparé dans mon chantier, veut se venger de moi ».

Sa défense avait demandé la relaxe pure et simple de son client, à défaut au bénéfice du doute. Selon Me Issa Diop, un de ses défenseurs, le viol devait être écarté puisque le certificat médical ne le prouve pas. « De même que les actes pédophiles (attouchements) qui ne sortent pas de la bouche de l'enfant », a-t-il souligné. Malgré l'insistance de l'enfant dans ses accusations et les réquisitions du procureur convaincu de « la matérialité des faits », le tribunal l'a relaxé au bénéfice du doute.