Sans compromission, ni concession, tel est le mot d’ordre lancé par les journalistes réunis pour trouver une position commune à adopter après la furie policière sur Boubacar Kambel Dieng et Karamoko Diedhiou. Tous les journalistes présents à cette rencontre ont manifesté la volonté d’aller jusqu’au bout de l’affaire.
A la suite de la barbarie policière exercée, samedi dernier, sur les journalistes Boubacar Kambel Dieng et de Karamoko thioune, la presse sénégalaise se prépare à apporter une réponse proportionnelle à la mesure de l’affront. Le Synpics, la convention des jeunes reporters et les patrons de presse se sont réunis ce mercredi 25 juin dans les locaux du Groupe Futurs Médias sis à la Médina, pour adopter une position commune face aux agressions répétées dont les journalistes sont l’objet.
La série de mesures prise à l’issue cette rencontre sont : le maintien de la plainte, une rencontre avec le Ministre Abdou Aziz Sow, l’insertion d’un bandeau dans la livraison de la presse de demain, un éditorial commun, une marche le samedi et une déclaration commune communiquée à toutes les rédactions. Ces actions qui sont les prémisses des actions d’envergure visent à apporter un éclairage sur cette affaire et de mettre fin aux agressions contre les journalistes dans l’exercice de leur fonction. Au cours des débats qui ont abouti à ces mesures consensuelles, l’indignation et la volonté que justice soit rendue ont été manifestes.
Après avoir condamné avec fermeté la furie policière, Abdoulaye Bamba Diallo, patron de presse et président de séance du jour, a souhaité que la plainte déjà adressée à la justice soit maintenue, malgré la volonté des autorités d’ouvrir le dialogue. « Personnellement je trouve cet acte inadmissible et la justice doit aller jusqu’au bout de la procédure pour que leurs auteurs soient punis conformément aux dispositions prévues par la loi. Notre prédisposition au dialogue ne doit pas nous empêcher de demander justice » persifle t –il.
Dans le même sens, Demba Ndiaye, Madiambal Diagne et Yakham Mbaye, tous patrons de presse ont exigé de leurs confrères la poursuite de l’action judiciaire. Par ailleurs, Yakham Mbaye n’a pas manqué de déplorer les propos du ministre de l’Intérieur Cheikh Tidiane Sy, qualifiant cette agression « d’incident » et « d’altercation ». Selon lui, le terme adéquat est la « torture », puisque la personne a été menottée et copieusement bastonnée sans aucune forme de défense. « Dans aucune école de police on n’apprend aux agents à rouer de coups une personne menottée et neutralisée ».
Quant à Mandiambal Diagne, il a « demandé aux autorités judiciaires de prendre des mesures conservations puisque les auteurs de cet acte sont clairement identifiés ».
Une commission représentative a reçu mandat d’aller répondre au ministre de l’Information Aziz Sow qui demande l’ouverture d’un dialogue. En effet, la médiation a été entreprise par Mamadou Séye du Soleil qui a, à titre personnel, rencontré les représentants du Groupe Futurs Médias, le ministre de l’Intérieur et les autorités policières, raison pour laquelle, il est coopté dans la commission, malgré la sensibilité et les réalités de la presse d’Etat.
Les journalistes réunis sont décidés à mettre en œuvre toutes les mesures prises afin qu’ils puissent exercer librement leur métier.
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