(Correspondance) - Un trafic frauduleux de carburant se développe depuis des mois sur l’axe routier Vélingara-Kolda. Dans les différents villages, situés le long de cette route nationale 6, l’on peut aisément s’y ravitailler en carburant, malgré les pannes sèches répétitives constatées périodiquement dans le Fouladou. C’est ce que le sieur Aliou Baldé, rencontré jeudi dernier à la station Total de Vélingara, ne cesse de dénoncer. Selon lui, ces pannes sèches de carburant ne s’expliquent pas d’autant plus que ‘les gens peuvent s’en procurer dans les quartiers ou dans les villages’. Si pour les villes de Kolda, Dabo, Kounkané et Diaobé-Kabendou, l’on soupçonne une complicité entre les pompistes et les revendeurs, à Vélingara, les revendeurs dégagent en touche ces accusations. Ils affirment qu’à chaque fois qu’une pénurie de carburant se pose, ils se ravitaillent à Bassé en Gambie ou à Tambacounda. Pour sa part, Cheikh Seydi de Kolda est d’avis qu’un vaste réseau de mafieux s’est emparé de ce marché avec le concours de ‘mécaniciens qui ont toujours un grand stock de carburant à revendre au moment des pénuries’. D’où provient ce carburant, revendu presque deux fois plus cher ? Est-ce que ce sont les pompistes qui ravitaillent les trafiquants tout en provoquant une pénurie volontaire ? Pour nombre d’observateurs, qui s’interrogent ainsi, tout laisse à le croire.
Dans le marché noir, le litre d’essence est revendu à 1 000 francs à Vélingara et à 1 200 francs à Kolda. L’autre fléau qui inquiète les populations, c’est le trafic de carburant qu’il y a le long de la route entre Kolda et Vélingara. Dans ces nombreux villages, des dizaines de jeunes se sont lancés dans cette activité illicite. Ils achètent du gasoil et de l’essence auprès des transporteurs de camions - citerne de la firme Total notamment en partance pour la Guinée Conakry.
Et aujourd’hui, les chauffeurs qui empruntent cet axe se ravitaillent dans ces villages à chaque fois qu’il y a pénurie. Mieux, ils achètent le carburant moins cher qu’à la pompe. C’est ce que confirme ce chauffeur : ‘Avec la pénurie de gasoil, qu’il y a à Kolda, je vais me ravitailler à Dabo. Pénurie ou pas, on n’est plus inquiet’. Toutefois, le stockage de ce carburant dans des cases ou au niveau des tas de paille inquiète les populations qui craignent une catastrophe. ‘Nous ne sommes pas en sécurité avec ce carburant qui circule n’importe comment dans ces villages où les normes de sécurité ne sont pas respectées.’
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