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[ Interview ] APRÈS SA VICTOIRE, PAPA SOW DOPE GRIS BORDEAUX « Aujourd’hui, il n’y a pas de risques à affronter Yékini »

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[ Interview ] APRÈS SA VICTOIRE, PAPA SOW DOPE GRIS BORDEAUX « Aujourd’hui, il n’y a pas de risques à affronter Yékini »

Pour Papa Sow, l’heure n’est pas à festoyer, au lendemain d’une victoire même acquise devant Bathie Séras. Même si le «Puma» des Parcelles Assainies est très heureux d’avoir éclairci – encore une fois – le débat avec son adversaire de Guinaw Rails, il s’est déjà projeté vers les prochaines échéances qui attendent son écurie. La première sonnera dimanche prochain, avec le choc entre son camarade d’écurie Gris Bordeaux et le roi des arènes Yékini.

Qu’est-ce qu’un athlète ressent au lendemain d’un combat comme celui dont vous êtes sorti victorieux dimanche dernier, face à Bathie Séras ?

Rien de spécial, si ce n’est qu’on ressent une certaine fatigue liée à l’évènement qu’on vient de dépasser avec succès. C’est l’occasion d’en rendre grâce à Dieu et d’en profiter pour remercier mes parents et tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont aidé dans la préparation de ce combat.

À voir le déroulement du combat, on a l’impression que vous étiez venu pour la bagarre…

(Il coupe) Non, je ne présenterais pas les choses ainsi. En fait, moi, j’étais venu pour parer à toutes les éventualités possibles. Je m’attendais aussi bien à lutter qu’à frapper, car ce n’est pas pour rien que la discipline que nous pratiquons s’appelle lutte avec frappe. Mais quand on parle de lutte, il faut que les deux adversaires soient disposés à lutter. Quand je me suis rendu compte que Bathie Séras cherchait à éviter le contact, j’ai essayé de trouver d’autres issues. L’une de ses issues consistait à lui imposer la bagarre, mais mon adversaire trouvait toujours une façon de s’extirper, soit en sortant de la limite pour mettre un terme à l’action, soit il s’en prend à mes doigts pour essayer de les tordre. C’est pourquoi, je me suis dit que mon adversaire ne voulait pas lutter, il cherchait plutôt à trouver le moyen de négocier le combat pour s’en sortir, car même un match nul était synonyme de victoire pour lui, tandis que moi, j’en suis à un stade où je devais prendre mes responsabilités et faire ce qu’il fallait.

Pouvez-vous revenir sur l’action qui s’est conclue par votre victoire ?

Pour l’action qui a emmené la chute de mon adversaire, on a eu un corps à corps, je lui ai envoyé un coup avant de le saisir. Ensuite, il s’est baissé pour s’extirper, j’ai couru vers lui pour le coincer et lui balancer un uppercut. Il a riposté et j’ai encore enchaîné par deux autres uppercuts, coup sur coup, et je suis sorti, je me suis un peu dégagé pour le jauger. Et sans lui laisser le temps de réfléchir, je suis revenu à la charge avec un crochet qui l’a mis K.O. Je crois que le dernier crochet l’a atteint au niveau du menton.

Vous l’avez plusieurs fois atteint, mais il a résisté pendant longtemps, avez-vous été surpris par son courage ?

C’est un lutteur très courageux. Il était venu chercher quelque chose que moi aussi je cherchais, c’est-à-dire, la victoire. Un seul d’entre nous pouvait partir du stade avec la victoire, Dieu a fait que ce soit moi. Cela n’enlève en rien le mérite de Bathie Séras. Il avait dit qu’il prenait la ferme résolution de ne pas tomber. C’est un discours courageux. Et je loue son courage, car avec tous les coups qu’il a pris, il n’a pas reculé. Il a résisté jusqu’au bout.

Avant le début du combat, vous l’avez bousculé à un moment, qu’est-ce que vous vous êtes dit dans l’enceinte ?

Non, ce sont des détails qui donnent un peu plus de piquant au combat. Il n’y a rien eu de méchant. On ne s’est pas insulté, tout s’est passé dans les règles de l’art. On s’est taquiné, j’ai taquiné son grand frère Aliou, en lui disant qu’il paraissait un peu tendu. Il n’y a jamais eu de l’animosité entre nous. Même quand on donne l’impression d’être sur le point d’en venir aux mains avant le combat, c’est pour que les supporteurs suivent le rythme et fassent monter la température, mais ça reste dans le cadre de la sportivité. D’ailleurs, on s’est rendu compte que, malgré l’événement du Kasù Rajab et tous ceux qui étaient partis à Touba, de Sandaga à Colobane, le public a répondu présent. Imaginez si cette coïncidence n’avait pas eu lieu !

Est-ce que vous vous attendiez à ce que le combat dure aussi longtemps, plus de sept minutes ?

Tantôt, j’ai dit que je m’étais préparé à toutes les éventualités, notamment sur le plan de l’endurance. De ce fait, même si le combat durait 30 minutes, cela ne me gênerait nullement. Je n’avais aucune raison de me précipiter et je ne comptais pas le faire. En venant, mon encadrement m’a dit que Bathie Séras va certainement me laisser l’initiative du combat, mais que cela ne devrait pas me pousser à me précipiter pour tomber dans son piège. Donc, je m’attendais un peu à la position attentiste qu’il a adoptée et cela ne m’a pas empêché à aller chercher la victoire.

Une victoire qui balise le chemin à Gris Bordeaux…

C’est ce que j’espère. À Fass, nous souhaitons ardemment finir la saison en beauté. Et nous travaillons durement pour atteindre cet objectif. Vous avez dû vous rendre compte que j’étais physiquement au point, de même que Lac Rose qui affrontait un adversaire plus lourd que lui (Ronaldo, Ndlr). Avec Gris Bordeaux, quand il se déshabillera dimanche prochain, vous saurez que lui aussi a été très bien préparé. Moustapha Guèye se donne corps et âme pour que nous, ses jeunes frères, soyons prêts. Il a à cœur de faire de nous ce que ses grands frères ont fait de lui. Il est sur la bonne voie et nous voyons les résultats.

Mais affronter le roi des arènes, c’est une autre paire de manches et il ne suffit pas seulement de bien s’entraîner pour le battre, non ?

Aujourd’hui, il n’y a pas de risques à affronter Yékini. Tout simplement parce que tout le monde s’accorde à dire qu’il est le meilleur. C’est un champion. Il n’a pas de défaites et ce qu’il a fait n’est plus à conter. Mais, je n’ai pas de craintes pour mon camarade d’écurie, Gris Bordeaux qui, Inch Allah, sera au point le jour J et je prie Dieu de nous accorder la victoire.

Comment avez-vous vécu les derniers remous qu’il y a eu au sein de votre écurie ? Ne vous ont-ils pas déstabilisé à un moment de votre préparation ?

Au sein de l’écurie Fass, je suis un fils pour certains, un frère pour d’autres. Donc, je ne peux pas juger les décisions des uns et des autres. Ce que je peux dire, c’est que, personnellement, je sais que je suis bien traité à Fass. Si tout le monde s’en allait de Fass, jusqu’à ce qu’il ne reste que les coqs, j’y resterais. Donc il m’est impossible de vous dire pourquoi Zale Lô a fait ceci ou cela. Je pense juste qu’il aurait pu revenir à la raison et se dire que la vie est ainsi faite, parfois c’est difficile, mais cela ne doit pas empêcher de voir qu’il y a eu des moments heureux. Il a eu à disputer de très grands combats sous les couleurs de Fass. Je lui aurais suggéré de réfléchir et de revenir à la raison, pour qu’il sache que les défaites font partie intégrante de la carrière d’un lutteur et que, même si l’on ne peut plus envisager son retour, que les deux parties se quittent en de bons termes.

Après cette victoire, vous avez l’œil rivé sur quel objectif ?

Nous nous approchons de la fin de la saison. Mais si, d’aventure, l’on me propose un autre combat avant le terme de la saison, je suis preneur. Je m’entraîne tous les jours et je me sens prêt. Ce ne serait que bénéfice pour moi de pouvoir disputer un combat avant la fin de la saison.

Les combinaisons commencent déjà à se faire et l’on parle de combats contre Baye Mandione ou Zoss par exemple. Sont-ils dans votre ligne de mire ?

Je n’écarte aucun lutteur que je suis susceptible d’affronter. Si un promoteur tombe d’accord avec un lutteur qui est prêt à ce qu’on croise le fer, si j’y trouve mon compte, il n’y a aucune raison que je ne descende pas dans l’arène.

Il y a aussi ceux avec qui vous partagez la localité de Parcelles Assainies (Zoss, Moussa Dioum, Modou Lô…), sans pour autant être dans les mêmes écuries…

Pour moi, ces combats ne sont pas d’actualité. Ce que je peux dire, c’est que je ne vais défier aucun lutteur des Parcelles Assainies, mais si les choses font que je doive en affronter un, je le ferai sans problème. Mais il y a beaucoup de lutteurs dans les autres localités que je peux affronter. Pour Modou Lô, il est en train de faire son chemin et je prie Dieu de l’assister. Moi aussi, je fais mon parcours. Maintenant, si les circonstances font que nos voies se croisent de nouveau, on prendra acte. Si Dieu décide qu’on ne s’affrontera qu’une seule fois, il n’y a pas de soucis non plus.



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