Les dégâts collatéraux de l’échec des Lionnes dans la reconquête du titre continental continuent de remplir le panier du basket sénégalais, qui n’a jamais été aussi troué avec la reconquête ratée du titre continental par les Lionnes et la dernière débâcle des Lions à la Can d’Angola. Du coup, les critiques fusent de partout. Même les anciens internationaux, qu’on n’avait jusqu’ici pas entendu, sont entrés dans la danse. D’où un avenir en pointillé pour les membres du Bureau fédéral, dont une bonne frange de l’opinion exige leur démission. Mais ces derniers se disent sereins et décidés à faire face au Comité directeur fédéral, ce samedi.
Les membres du Bureau fédéral vont-ils rendre le tablier après l’échec de la Can de basket féminin qui a vu le Sénégal, pays organisateur, prolonger son divorce avec le trophée continental ? En tous cas, le mot démission est sur toutes les lèvres. Et le fait marquant, c’est qu’il vient d’anciens internationaux, comme, entre autres, Fatou Kiné Ndiaye et Mathieu Faye, qui ont brisé tout l’élan de solidarité manifestée naguère, et qui réclament des têtes. Même les critiques n’ont pas épargné le coach national, Maguette Diop, par rapport au choix des 12, et qui a été égratigné par la doyenne, Adama Diakhaté, dans l’édition d’hier du quotidien Le Populaire. Une démarche qui se comprend tellement le coup de massue reçu a été terriblement ressenti sur la tête des férus de la balle orange, qui demandent et exigent maintenant des comptes.
«NOUS N’ALLONS PAS DEMISSIONNER»
Mais, apparemment, du côté de la Fédération sénégalaise de basket, on n’est pas prêt à débarrasser le parquet «aussi facilement». Certains Fédéraux se disent prêts à faire face au Comité directeur et à leurs détracteurs. «S’ils pensent que nous allons partir, ils se trompent. Ce serait trop facile. C’est vrai que les gens sont déçus. Mais, il faut d’abord faire l’évaluation et situer les responsabilités. Et je pense que tout n’a pas été mauvais. Ce serait une erreur de vouloir tout brûler», soutient ce fédéral qui a souhaité gardé l’anonymat «jusqu’à samedi», jour d’explications, où les langues ne vont pas manquer de se délier.
Notre interlocuteur, qui n’a pas apprécié la sortie de certains anciens internationaux et techniciens, contre-attaque à son tour : «C’est trop facile d’attendre une élimination pour critiquer et tirer sur tout ce qui bouche. Avec les errements de l’ancien ministre Daouda Faye, l’affaire Adidas, l’histoire de Sam Vincent et les retards apportés dans le déblocage du budget de la Can, on n’a pas entendu les anciens internationaux. Je pense qu’il faut être cohérent en évitant de faire de la récupération.»
LE PRESIDENT DIAGNE RESERVE SA REPONSE
Quid de l’avenir du président de la Fédé de basket, Alioune Badara Diagne ? Le départ du patron du basket sénégalais est beaucoup agité. D’ailleurs, certaines sources parlent de «pression venant même de sa propre famille pour qu’il démissionne». Mais le patron de la balle orange préfère réserver sa réponse, par rapport au tir groupé dont il fait l’objet depuis le double échec des Lionnes à Dakar et des Lions en Angola.
Joint hier après-midi au téléphone, le président Diagne s’est refusé à tout commentaire. «Il faut attendre samedi. Au Bureau fédéral, nous avons décidé de ne pas communiquer avant cette réunion d’évaluation de samedi avec le Comité Directeur.» Une réunion prévue samedi prochain à 11 heures et qui est très attendue parce qu’ayant fini de réunir tous les ingrédients d’une rencontre houleuse, «où toutes les vérités vont se dire et les responsabilités situées».
LA TUTELLE MANŒUVRE DEJA
En tout cas, du côté de la rue Carnot, des sources ministérielles soutiennent que les manœuvres concernant l’avenir du Bureau fédéral ont déjà commencé. Et même certains présidentiables sont en train d’être listés. Une démarche qui devrait être un jeu d’enfant pour le ministre Issa Mbaye Samb si on sait que les têtes pensantes du Bureau fédéral, mises en cause, sont tous des membres cooptés. Mais le nouveau patron du département des Sports devra éviter toute forme de précipitation, car ce n’est pas seulement la tête du basket sénégalais qui est malade. Au niveau technique et sur le plan de la définition d’une bonne politique pour les jeunes catégories, c’est aussi le désert. Comme pour dire que le mal est si profond que seul un diagnostic objectif et lucide peut guérir le basket sénégalais qui n’est jamais descendu aussi bas.
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