Au bout du fil, c’est une voix de stentor, d’homme de coach, qui décroche : «Allô bonjour, c’est qui ?» La présentation faite et l’objet de notre coup de fil décliné, Henri Kasperczak, depuis sa lointaine Pologne natale, hésite à se livrer, préférant attendre la signature officielle de son contrat pour dérouler sa feuille de route. Peu disert, courtois et très posé, le nouvel entraîneur des Lions accepte de répondre tout juste «à deux ou trois questions par respect au premier journaliste sénégalais» à l’avoir joint depuis Dakar. Sous notre insistance, l’entretien déborde et révèle la grosse envie du technicien franco-polonais de venir coacher les Lions du Sénégal, considéré comme «une équipe de qualité» avec de très bons joueurs. Une manière pour l’ancien entraîneur des Aigles du Mali de relever «un défi formidable.» Mais, en attendant, de trouver les maux du jeu sénégalais et de les résoudre, les premiers mots du nouveau coach des Lions.
M. Kasperczak, avez-vous été contacté par le président de la Fédération sénégalaise de football pour diriger les Lions du Sénégal ?
Oui, oui bien sûr, je confirme. J’ai en effet eu des négociations avec le président de la Fédération sénégalaise de football, M. Mbaye Ndoye. On a discuté et après on est tombé d’accord. Mais pour le moment je ne peux rien dire. Attendez que je signe au moins (Rires).
Vous confirmez donc l’info faisant de vous le nouveau sélectionneur des Lions ?
Au vu de la teneur des entretiens que j’ai eus avec le président Mbaye Ndoye, rien ne s’oppose à ce que je vienne diriger l’Equipe nationale du Sénégal. En principe je pense que ce sera fait. C’est en tout cas mon souhait. Mais pour le moment rien n’est encore officiel, parce que, comme je vous l’ai dit, je n’ai pas encore signé.
Comment se sont déroulées les négociations ?
Je peux dire que les discussions que j’ai eues avec le président Mbaye Ndoye ont été très fructueuses. Elles ont été franches car on se connaît bien tous les deux.
Pourquoi avez-vous choisi le Sénégal ?
Je suis un entraîneur professionnel et je pense que j’ai le droit de travailler là où j’ai envie. Maintenant concernant le choix du Sénégal, c’est un pays qui attire et que j’aime beaucoup.
Qu’est-ce qui vous motive à l’idée de coacher l’Equipe nationale du Sénégal ?
Mais parce que le Sénégal, c’est une bonne équipe, une équipe de qualité, qui renferme de très bons joueurs. Coacher le Sénégal, c’est une proposition que j’ai jugée intéressante.
Pour moi c’est vraiment un défi formidable de coacher les Lions du Sénégal.
Est-ce que vous connaissez le nom de votre adjoint ?
(Rires) Ecoutez, je suis au courant de beaucoup de choses, mais je le répète, laissez-moi le temps de mettre tout cela au point. Et une fois que c’est officiel, je vous promets qu’on pourra parler de tout cela en long et en large.
Le nom de votre adjoint, c’est Lamine Ndiaye, vous connaissez ?
Oui je connais Lamine Ndiaye comme joueur professionnel et international sénégalais. Je me souviens, quand j’étais entraîneur de la Tunisie, il a joué contre nous. Et aussi il a joué en France à Mulhouse. Mais écoutez, je pense qu’on peut s’en arrêter là pour aujourd’hui et attendre que le contrat soit signé. Vous comprendrez que je ne puisse m’étendre sur certains sujets, alors que le contrat n’est pas encore signé. Et là après on pourra parler de tout. Donnez-moi le temps de parapher le contrat. Et, après la signature, on va discuter de tout, de l’équipe, des objectifs, etc.
(Nous insistons) D’habitude vous choisissez votre adjoint. Est-ce que cela a été le cas pour cette fois-ci ?
Posez la question au président de la Fédération, il vous dira tout. Mais écoutez, vous comprendrez que je ne puisse m’étendre sur certains sujets. Attendez que je signe (il insiste sur le mot).
Des informations avaient circulé faisant de Amara Traoré votre adjoint. Vous connaissez Amara ?
Bien sûr, je connais bien Amara Traoré. Je l’ai connu en France, c’est un ancien joueur de Gueugnon. Maintenant quant à votre question disant qu’il a été ciblé pour être mon adjoint. Ecoutez, vraiment je ne peux pas répondre à cette question. Il faut la poser à votre président, il connaît tout (Rires).
On vous annonce à Séoul, vous confirmez ?
En principe, je dois effectivement aller assister au match des Lions contre la Corée du Sud. Mais je ne pourrai confirmer ma présence à Séoul qu’après en avoir discuté avec le président de la Fédération. Ce qui se fera dans la semaine. Mais il est très probable que j’assiste à ce match. Une manière d’avoir une petite idée du groupe, en attendant d’autres occasions.
Parlons de vous, sur le plan personnel. Pourquoi vous avez pris quelques années sabbatiques après la Can 2002 au Mali ?
J’espère que c’est la dernière question (Rires). En fait, après avoir dirigé les Aigles du Mali, je suis retourné en Pologne parce qu’il me fallait honorer un contrat avec un club professionnel. Et il y a aussi le fait que je suis membre de la Fédération polonaise de football et de la Direction technique nationale.
Coach, la toute dernière ; à quand votre venue au Sénégal ?
Ce sera dans les tout prochains jours. Le président et moi, on discutera pour caler une date. Mais certainement je viendrai à Dakar. Et sûrement ce sera après le match contre la Corée. Si vous m’appelez après ce match, je vous dirai la date de mon arrivée à Dakar.
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