Une première journée riche en enseignements

Il n'y a pas eu de vainqueur aujourd'hui lors des deux premiers matchs de cette 19e édition de la Coupe du monde. Mais beaucoup d'enseignements peuvent être tirés des performances de l'Afrique du Sud, du Mexique, de l'Uruguay et de la France. Le Groupe A est plus que jamais ouvert.

AFRIQUE DU SUD

Jamais dans l'histoire un pays organisateur n'a perdu le match d'ouverture. Les Bafana Bafana étaient bien sûr au courant de cette nouvelle et ils ont répondu aux attentes.
Mais l'entame a été difficile. L'Afrique du Sud a été complètement dominée lors de la première demie, et elle pouvait s'estimer heureuse de ne pas être rentrée au vestiaire menée par le Mexique. Les Bafana Bafana sont ensuite revenus transformés après la pause, et ont accéléré le jeu. À dix minutes de la fin du match, ils menaient au tableau d'affichage grâce à un superbe but du milieu gauche Tshabalala. Après le filet égalisateur de Marquez, les Sud-africains ont même été tout proches d'inscrire le but victorieux à la dernière minute de jeu, mais Mphela a trouvé le poteau. Certains joueurs sud-africains semblaient véritablement déçus après la rencontre - le gardien Khune se prenant la tête dans les mains -, mais ils ont peut-être réussi l'essentiel : prouver au monde que leur qualification pour les huitièmes de finale est possible.
La vitesse de la formation de Carlos Alberto Pareira a sauté aux yeux, de même que son efficacité en contre-attaque. Le gardien Khune a effectué une belle prestation devant les redoutables attaquants mexicains. Non, vraiment, aucun doute : l'Afrique du Sud n'a pas gagné, mais a réussi son entrée. L'Uruguay, son prochain adversaire, est prévenu.

MEXIQUE

Contre les Sud-africains, le Mexique a montré deux visages bien distincts. En première demie, la troupe de Javier Aguirre a très bien joué, mais n'a pas réussi à concrétiser ses très nombreuses occasions. La faute au gardien Khune, mais aussi au manque de concentration des attaquants. Carlos Vela avait bien trouvé le fond du filet, mais son but a été logiquement refusé par l'arbitre, car le jeune homme était hors-jeu.
L'homme du match du côté mexicain est sans aucun doute Giovani Dos Santos, qui a impressionné par ses qualités techniques. Mais Dos Santos, comme toute son équipe, a baissé de niveau en deuxième demie. Dominés par les Sud-africains, on avait du mal à voir comment le Mexique pouvait égaliser jusqu'à ce que Rafael Marquez délivre tous les partisans du Tricolor.
La prochaine rencontre opposera le Mexique aux Français, et ça devrait être nettement moins offensif. La vitesse des Mexicains et leur capacité à vite transporter le ballon vers l'avant devraient donner des sueurs froides aux défenseurs des Bleus.

URUGUAY

Le sélectionneur Oscar Tabarez avait bien préparé cette rencontre. Les Uruguayens n'ont jamais paru paniqués en défense, et semblaient même en contrôle. Les attaquants Diego Forlan et Luis Suarez ont attendu patiemment leur chance de marquer et donner la victoire à la Celeste, et il s'en est fallu de peu qu'ils y arrivent. Forlan, notamment, a envoyé deux belles frappes.
L'Uruguay avait décidé de laisser la France faire le jeu, mais a profité de la faiblesse de leur adversaire en première demie pour prendre le contrôle du ballon. C'est là une des caractéristiques importantes de la Celeste : elle s'adapte souvent aux qualités de son adversaire et ne cherche pas à imposer son jeu.
En deuxième demie, les Uruguayens cherchaient avant tout à ne pas prendre de but et à profiter de la moindre contre-attaque. À écouter la réaction du sélectionneur après la rencontre, le match nul est probablement ce qu'ils visaient. « Nous sommes plus ou moins contents du résultat mais pas de notre jeu. »
La mauvaise nouvelle est l'expulsion de Lodeiro, qui a récolté deux cartons jaunes et a fait vivre 10 dernières minutes tendues à ses partenaires.

FRANCE

Les Français rêvaient à un autre scénario. Le match nul n'arrange personne, mais à y regarder de plus près, il y a des raisons d'être satisfait du côté des Bleus. Leur domination à la fin du match et le fait que les Uruguayens tentaient de gagner du temps lors des dernières minutes a permis de mettre en évidence une chose essentielle : la troupe de Raymond Domenech fait toujours peur.
Malgré la controverse qui a suivi sa qualification au Mondial et ses mauvaises performances aux matchs de préparation, les Bleus ne sont pas du tout négligés par leurs adversaires. Il n'en reste pas moins qu'ils devront élever leur niveau de jeu s'ils veulent aller loin dans cette compétition.
La France n'a pas joué un grand match, ne se procurant qu'une seule vraie chance de marquer : par Govou, en première demie. La défense, elle, a tenu bon malgré les efforts de Forlan, et c'est une bonne nouvelle pour les Français. Le Costa Rica, la Tunisie et la Chine avaient tous réussi à la déjouer récemment, et l'inquiétude était grande.
Domenech a surpris tout le monde en changeant son système tactique. Du côté du jeu, son pari n'a pas fonctionné. Du côté des joueurs, la très belle surprise est venue d'Abou Diaby, qui a joué un superbe match au milieu de terrain, confirmant tous les espoirs fondés en lui. Mais le trio offensif Govou-Anelka-Ribéry n'a pas donné satisfaction et on devrait voir du changement pour le prochain match.