Le second tour de l'élection présidentielle prévue dimanche en Guinée, après des violences et la nomination d'un nouveau président de la commission électorale, devrait être reporté d'une semaine, a appris l'AFP de sources concordantes. "Compte tenu des blocages de ces dernières semaines, la tenue du scrutin le 24 paraît difficile et sera probablement reporté d'une semaine", a indiqué à l'AFP une source bien informée à l'Organisation internationale de la Francophonie, qui est impliquée dans l'accompagnement du processus électoral en Guinée depuis le début de la transition.
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait également peu auparavant évoqué le report au 31 octobre du scrutin sous haute tension. "Les protagonistes, le président (de l'Organisation internationale de la Francophonie) Abdou Diouf, et moi-même, nous pensons que non plus le 24 mais le 31, il doit y avoir des élections en Guinée suffisamment calmes et transparentes", avait expliqué M. Kouchner à l'AFP.
"Nous l'espérons, en tous les cas, nous nous y attelons et la Francophonie dans ce dernier point mais aussi ailleurs a joué un rôle tout à fait précis et important", avait ajouté le ministre français, qui s'exprimait en marge d'une réunion ministérielle destinée à préparer le 13ème sommet de la Francophonie ce week-end à Montreux (ouest de la Suisse). Sur la chaîne TV5Monde, M. Kouchner avait répété qu'"il y a à peu près une date qui n'est plus le 24 mais le 31" pour ce scrutin en raison de problème technique.
M. Kouchner a ensuite précisé à l'AFP que "ce report éventuel n'était pas de son fait, ni de son approbation", mais qu'il s'était fait l'écho d'une information qui circulait à Montreux. Hugo Sada, délégué de l'OIF pour la paix, la démocratie et les droits de l'homme a par ailleurs expliqué à l'AFP qu'une réunion entre le nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) guinéenne, les deux vices-présidents de la Commission ainsi que les deux candidats à la présidentielle était prévue mercredi soir à Conakry pour étudier "la faisabilité" des élections à la date prévue. "Je pense qu'ils vont se mettre d'accord sur une date la plus rapprochée possible", a ajouté M. Sada.
Le processus électoral en Guinée est bloqué depuis plusieurs semaines en raison de désaccords sur la nomination du président de la Commission électorale. Mardi soir, après des violences dans les rues de la capitale Conakry qui ont fait 2 morts et 29 blessés selon des sources locales, les protagonistes sont tombés d'accords pour nommer le Malien Siaka Toumani Sangaré, qui était représentant de l'OIF en Guinée.
La nomination du général malien a été bien accueillie par les partisans des deux candidats au second tour de la présidentielle, Alpha Condé (18% des voix au 1er tour du 27 juin) et Cellou Dalein Diallo (43% des voix). Les deux hommes se sont toutefois dits favorables mercredi au maintien du scrutin le 24.
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Didi
En Octobre, 2010 (12:30 PM)Participer à la Discussion