Sur les 29,5 milliards de francs Cfa dont le ministère de l’Agriculture et de la Pisciculture a besoin pour financer la campagne agricole de cette année, le ministère de l’Economie et des Finances, par le biais de la loi des finances rectificative, avait ‘coupé’ près de 11 milliards de francs Cfa. Un arbitrage budgétaire qui a fini de mettre le ministre en charge du secteur dans tous ses états. Au point de réclamer au ministre de l’Economie et des Finances sa restitution, lors du dernier conseil interministériel consacré à la présente campagne qui coïncide avec la deuxième année de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana). ‘Rendez-nous ces montants’, avait lancé Mme Fatou Gaye Sarr au ministre d’Etat Abdoulaye Diop.
Pourtant, renseigne le conseiller technique n°1 du ministre de l’Agriculture et de la Pisciculture, cet arbitrage budgétaire, si rien n’est fait dans le sens de restituer cette enveloppe, peut être lourd de conséquences pour le secteur agricole en particulier et pour l’économie nationale en général. Par exemple, précise le docteur Macoumba Diouf, en sus du milliard initialement affecté à l’achat de bio-pesticides, l’argentier de l’Etat a également récupéré 1,4 milliard de francs Cfa destiné à l’acquisition de bio-fertilisants. Des produits qui, en substitution aux pesticides chimiques, participent à l’activité de promotion des techniques de l’agriculture saine et durable. Une activité qui présente plusieurs avantages à ses yeux. ‘Bien que plus coûteux que les pesticides chimiques, ces produits ont l’avantage de ne pas avoir d’impact négatif ni sur la santé publique, encore moins sur l’environnement’, informe le docteur Macoumba Diouf qui coiffe aussi la Commission nationale de distribution des semences, intrants et matériels agricoles. Ce qui, d’une part, accroît les revenus des producteurs du Sénégal et, d’autre part, permet au pays de gagner des parts de marché sur le plan international. Et de favoriser la rentrée de devises et l’amélioration de la balance commerciale.
‘C’est important qu’on dispose de ces bio-pesticides et de ces bio-fertilisants si l’on sait qu’ils peuvent être source de valeur ajoutée, surtout avec les très sélectifs marchés des pays développés’, fait savoir l’ancien directeur général de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) qui révèle que le Premier ministre semble les rejoindre dans cette requête. Ce qui les réconforte dans leur idée de rentrer dans leurs fonds.
Cette activité de promotion des techniques de l’agriculture saine et durable est une composante essentielle du programme agricole 2009-2010. Lequel programme, selon les services du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, va impulser une nouvelle dynamique dans le cadre de la poursuite de la Goana entamée l’année dernière. Et pour 2009-2010, les objectifs de production des principales cultures céréalières sont fixés à 750 mille tonnes pour le riz, 1 million pour le maïs, 1,5 million pour le mil, le sorgho, le blé et le fonio. Pour les cultures industrielles, il est attendu une production de 1 million de tonnes pour l’arachide et 35 mille tonnes pour le coton. Tandis que les objectifs des cultures légumières et fruitières sont respectivement de 630 950 et 229,5 tonnes.
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