Au terme des campagnes agricoles et de commercialisation de la production, le bilan fait par le Conseil national de concertation des ruraux (Cncr) dans la région de Thiès a montré un tableau bien sombre, suite à une tournée de trois jours effectuée dans les départements de Mbour, Thiès et Tivaouane où des zones à risque sont décelées, en ce qui concerne l’autosuffisance alimentaire.
À l’origine de cet état de fait, la faiblesse de la production occasionnée par la mauvaise qualité des semences, l’inaccessibilité du matériel agricole combiné aux mauvaises conditions météorologiques, ainsi que l’absence de subventions dans certaines localités au moment de la campagne de commercialisation. Lors de leur face à face avec la presse, le bureau national du Cncr a tiré la sonnette d’alarme au terme de leur tournée en ce qui concerne l’insécurité qui plane sur l’autosuffisance alimentaire dans le monde rural.
Des zones à risque ont ainsi été signalées par le chargé de la communication, Babacar Cissé, à cause de la faiblesse de la production, de l’absence de subvention pour la campagne de commercialisation occasionnée par l’inexistence de points de collecte dans ces zones que sont Fissel dans le département de Mbour, Thiénaba dans le département de Thiès et dans les villages du département de Tivaouane entre autres localités de la région de Thiès. Pour le Cncr, la faiblesse de la production aussi bien en ce qui concerne l’arachide que le mil s’explique par la mauvaise qualité des semences distribuées par la tutelle. Le retard noté dans la réception des intrants, tels que l’engrais par les paysans, n’est pas étranger à cet état de fait.
Ce retard, dans la mise en place des engrais, le chargé de la communication l’explique par les difficultés dans lesquelles se trouvent les industries chimiques du Sénégal à qui l'État avait confié la production. C’est ce qui, à en croire M. Cissé, a poussé les autorités du ministère de l’agriculture à lancer un appel d’offre pour la production de l’engrais en direction de la campagne 2006-2007.
L’inaccessibilité du matériel agricole a aussi contribué dans cette baisse considérable de la production aussi bien arachidière que celle du mil dans ces zones dites à risques. La cherté de ce matériel, malgré la subvention sur les tracteurs annoncée par les autorités, n’était pas pour faciliter les choses pour les paysans du monde rural. En plus de toutes ces insuffisances notées dans la gestion de la campagne par l'État et les producteurs, les aléas climatiques ont aussi considérablement contribué dans cette chute libre de la production.
La baisse de la pluviométrie, son inégale répartition dans le temps comme dans l’espace, la durée plus ou moins courte de l’hivernage ont également été indexées par les responsables du conseil national de concertation des ruraux. Tout cela se répercute sur l’autosuffisance alimentaire au niveau du monde rural qui pour la plupart dépend de sa production mais également de la campagne de commercialisation. À l’image de la faiblesse de la production, la campagne de commercialisation de l’arachide n’est guère meilleure.
Cette opération étant essentiellement tributaire de la production, il ne pouvait pas en être autrement, à en croire M. Cissé. Aussi les paysans font-ils face à un problème de revenu, du fait d’une campagne de commercialisation à la limite désastreuse, pour ne pas dire inexistante. Une difficulté qui se veut non seulement la résultante d’une faiblesse de production, mais aussi l’inexistence de matériel comme les bascules et autres instruments de pesées dans les localités de Fissel, Thiénaba et autres villages environnants de Tivaouane. Des localités où, selon le porte-parole du Cncr, il n’y a aucun point de collecte.
De cette absence de point de collecte a découlé une campagne de commercialisation sans subventions. Rappelons que, pour la région de Thiès, de 17.000 tonnes, les prévisions sont passées à 6.000 tonnes durant l’hivernage. En plein dans la campagne de commercialisation, il est à craindre, toujours selon M. Cissé, qu’il ne soit pas possible d’atteindre les 2.000 tonnes pour toute la région de Thiès.
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