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CHANTIERS DE THIES - Un élément à décharge dans le dossier : Aide Transparence livre «Les faits» qui discréditent l’accusation

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CHANTIERS DE THIES - Un élément à décharge dans le dossier : Aide Transparence livre «Les faits» qui discréditent l’accusation

L’Ong dirigée par Jacques Habib Sy a publié un ouvrage qui veut faire le point de tout ce qui peut être retenu sur les Chantiers de Thiès, et des différentes péripéties qui ont abouti à la sortie de prison de Idrissa Seck. Tout en affirmant ne chercher que la dénonciation des pratiques de mal gouvernance financière dans cette histoire, le livre lave fortement l’ancien Premier ministre des accusations portées contre lui dans cette affaire.                                                                                                                              

Le titre de l’ouvrage édité par l’Ong Aide transparence, Chantiers de Thiès : Les faits, incite celui qui le tient en mains à penser qu’il saura enfin le fin mot de l’histoire dans l’affaire qui tient en haleine le pays depuis avril 2004, quand l’ancien Premier ministre Idrissa Seck a été déménagé de la station primatorale. Il est vrai que les quatre personnes qui, sous la direction de M. Jacques Habib Sy, ont produit ce livre de plus de 274 pages, ont accompli une prouesse remarquable de restituer quasiment l’ensemble des éléments constitutifs de ce dossier, au détail près, jusqu’à une conversation téléphonique avec M. Idrissa Seck le 10 mars dernier. Une méticulosité et un souci de l’équilibre dans le traitement qui cherche à asseoir et à renforcer la réputation d’indépendance de la structure dirigée au Sénégal par Jacques Habib Sy. Même la «modestie» affichée dans l’Avant-propos, qui déclare que «cet ouvrage, rédigé pour répondre à une demande croissante d’informations vérifiables sur les chantiers de Thiès, ne prétend pas épuiser la question. Il représente une touche apportée par des nationaux à la compréhension d’un dossier largement politique». Cependant, le traitement des différents chapitres de l’ouvrage, et même les annexes publiées, installe un sentiment que l’ouvrage a été orienté de façon à renforcer l’impression que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck a été attaqué dans ce dossier, accusé et inculpé, non pas parce qu’il aurait détourné des fonds destinés à l’embellissement de la ville dont il est le maire, mais plutôt parce qu’il gênait politiquement le président de la République.

Quelques titres de la Table des matières renforcent d’ailleurs l’impression : «Chapitre 4- L’Ige : Un rapport téléguidé ; Chapitre 7- Le canular des surfacturations», etc.

A la lecture, même rapide, du livre, on se rend compte que les auteurs se sont inspirés, pour une bonne part, des articles publiés dans les journaux locaux, en plus du rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) et des réponses qu’il a suscité de la part des uns et des autres. Mais tous ces éléments ne sont, en fin de compte, exploités que de manière à accréditer la thèse que l’emprisonnement de Idrissa Seck ne se justifiait pas, rien ne pouvant être retenu à son encontre, le rapport de l’Ige étant fortement biaisé. Il faut remarquer que les déclarations des nombreux adversaires de M. Seck leur ont quelque part facilité la tâche. Dans le chapitre 8, M. Sy affirme : «De l’avis même du président de la République, le rapport de l’Ige ne saurait constituer une base légale pour emprisonner un ancien Premier ministre ou ministre, et attraire devant le juge plusieurs personnalités du monde des affaires. On a donc mis la charrue avant les bœufs.»

DETOURNEMENT

L’emprisonnement de Idrissa Seck à Rebeuss a été un déni de justice, mais ce qui a le plus chôqué les membres de l’Ong Aide Transparence, ce fut les conditions de détention de l’ancien Premier ministre. La préface du livre explique que cela a été «une atteinte à la dignité humaine et un manque de respect notoire» envers une personne sur laquelle ne pesaient que des présomptions de culpabilité. D’où l’idée de l’Ong de s’investir dans cette affaire, qui finira par aboutir à cet ouvrage. La justification en est que «du point de vue de son programme de la transparence budgétaire, cet exercice représente un cas d’école par sa complexité et par l’intérêt que représentent, aux yeux de l’opinion nationale et des spécialistes de la gouvernance et des finances publiques, les enseignements que l’on pourrait tirer des conclusions établies par la Justice sénégalaise et de l’analyse des faits eux-mêmes».

En fait, on pourrait résumer «Les faits» comme une attaque contre l’instrumentalisation de la Justice et du pouvoir législatif pour servir des intérêts particuliers. Le rapport de l’Ige est fortement malmené et les experts commis par ce corps de l’Etat, tournés en ridicule. L’un des auteurs, l’expert en finances publiques Aly Anta Sow, affirme que «contrairement à ce qui ressort du rapport déclassé de l‘Ige, les conditions d’adoption du programme Thiès 2004 n’en font pas un programme fictif ; il faudrait plutôt parler de programme irrégulier, parce que le programme existe, il est concret». Même les entrepreneurs, comme Bara Tall et sa société Jean Lefebvre Sénégal, sont blanchis d’accusations de surfacturations, jugées choquantes et désinvoltes.

Le Premier ministre, Macky Sall qui a toujours nié son implication directe dans la gestion des Chantiers, est pris en flagrant délit de mensonge, et chaque fois, c’est Idy qui a le beau rôle dans l’histoire. S’il exonère largement l’ancien Premier ministre des accusations de détournement portés contre lui par ses adversaires, le livre s’interroge néanmoins sur sa fortune subite : «Au plan moral et de ses ambitions personnelles de pouvoir, M. Idrissa Seck devra donner des preuves tangibles de l’origine de sa fortune personnelle apparemment obtenue dans l’intervalle des 5 années où il a été au centre du dispositif de gouvernance politique de ce pays.» Il tempère tout cela en considérant que «les circonstances politiques et judiciaires dans lesquelles surviennent le chef d’inculpation tardif d’enrichissement illicite servi à M. Idrissa Seck dans sa cellule de la prison de Rebeuss» lui ont ôté toute légitimité et justification.

En plus de Jacques Habib Sy et Aly Anta Sow, le livre a eu pour rédacteurs Babacar Ndiaye Methiour, Habib Ndiaye et le journaliste Madior Fall.



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