Le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade qui explique les difficultés à accéder à la bancarisation des bourses des étudiants, par l’existence d’un réseau qui détourne une partie de cet argent, exige une enquête de l'Inspection générale d'État (Ige) en vue de son démantèlement.
Le véritable obstacle à la bancarisation des bourses des étudiants n'a rien à voir avec des lenteurs administratives ou des tracasseries bancaires. Le président Wade qui l'a constaté y a mis le doigt au cours du Conseil des ministres, jeudi dernier. Ces lenteurs auxquelles on assiste trouvent leurs origines, selon Me Wade, dans l'existence d'un réseau qui, avec le système classique de paiement à travers les guichets, a mis en place des subterfuges lui permettant de détourner l'argent destiné aux étudiants. Interpellant le ministre de l'Enseignement supérieur, des Universités et des Centres universitaires régionaux (Cur) et de la Recherche scientifique ainsi que ses collègues de l'Éducation et des Finances, Wade a exprimé sa vive préoccupation par rapport à ce problème. La question a même catalysé les discussions durant une très bonne partie du Conseil des ministres, selon nos sources.
Il est d'ores et déjà annoncé le lancement d'une enquête par l'Inspection générale d'Etat (Ige), avant des poursuites contre les auteurs de ces détournements. Une bande qui pérennise le mode de paiement par guichet, principale cause des mouvements d'humeur des étudiants, pour voler leurs sous, d'après lui. C'est ainsi qu'il a donné des instructions fermes pour le démantèlement de ce réseau. Il a aussi demandé à ses ministres de lister tous les boursiers ou récipiendaires d'aides, et d'informatiser toute la chaîne de l'attribution de bourses jusqu'au paiement. Une question sur laquelle il a été très ferme. Ce système associé à la mise en place de cartes bancaires au profit des bénéficiaires, il veut qu'il soit fonctionnel avant la prochaine rentrée universitaire. Ce qui devra permettre, dans une phase test, de faciliter le paiement des bourses et aides aux étudiants de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) et l'Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. D'ailleurs, l'affaire a embarrassé les ministres concernés, selon nos sources.
Le président de la République a aussi donné des instructions au ministre chargé de l'Enseignement supérieur, pour que les élèves et étudiants sénégalais vivant à l’étranger bénéficient de bourses et d’aides à l’instar de leurs compatriotes restés au pays et sur la base des mêmes critères.
La manière dont sont gérées les chambres des étudiants au campus social n'a pas non plus échappé aux foudres du président Wade. C'est dans cet esprit qu'il s'est offusqué des quotas de chambres qu'on met à la disposition des amicales qui les utilisent comme bon leur semble. Les dirigeants de ces structures estudiantines en louent certaines et vendent d'autres, relèvera-t-il ainsi. Les emplois fictifs au Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) ont aussi été au centre des préoccupations du président de la République qui a demandé un retour à l'orthodoxie.
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