Le directeur réplique à ceux qui pensent que le programme d’investissement est une aventure risquée.
Le programme d’investissement de la Sar, jugé indispensable par le directeur Carmelo Sagna, pour moderniser l’outil de production, est considéré par les détracteurs de l’intérieur, comme le cheval de Troie par lequel va s’accélérer la chute de la raffinerie. «Il est question d’investir près de 250 milliards de francs Cfa pour moderniser et augmenter la capacité de la Sar, à très court terme. Or, avec le niveau d’endettement de l’entreprise, elle ne pourra pas générer assez de trésorerie, surtout pour les premières années, pour faire face aux besoins de son exploitation, au remboursement de sa dette actuelle et à l’endettement pour les investissements envisagés, pour lesquels aucune étude de rentabilité n’est réalisée. C’est cela qui s’est passé au Ics avec le doublement de sa capacité qui n’a pas été très bien pensé, avec comme résultat des problèmes de trésorerie qui ont entraîné la saisine de ces comptes et l’arrêt de l’activité pendant assez longtemps.» Perspicaces, ces personnes anticipent : «C’est la même chose qui va se passer à la Sar, où l’Etat va perdre dans les prochaines années beaucoup d’argent à travers les garanties qu’il donnera pour les différents emprunts, jusqu’au moment où l’on constatera que c’est trop et l’entreprise sera bradée à des intérêts qui se limiteront à mettre très peu d’argent pour récolter tout ce que l’Etat aura investi.»
En voyage à l’étranger, le ministre Samuel Sar n’a pu réagir à ces critiques. Cependant, des personnes très proches de son entourage, ainsi que le directeur Carmelo Sagna, n’ont pas voulu laisser passer la critique. Au reproche d’accaparement, des proches du ministre expliquent que l’Etat a déjà acquis 65% des parts de la société, même s’il en a revendu 34% à des intérêts iraniens, pour 40 millions d’euros, un peu plus de 26 milliards de francs. Ces derniers vont par ailleurs, contribuer pour 100 millions d’euros dans le programme d’investissement. Il ne peut donc s’agir de chercher à faire main basse sur ce que l’on possède déjà.
Et le directeur de la Sar d’ajouter que si des investissements ne sont pas faits rapidement, le rachat de la Sar n’aura servi à rien à l’Etat, l’exploitation générant des surcoûts intenables. Il affirme que si rien n’est fait, «dans deux ans, la Sar va devoir fermer». Par ailleurs, pour ce qui est du nouveau schéma de refinancement, le cabinet du ministre explique que l’objectif est de porter la dette de la Sar à des niveaux soutenables, et à une période de 5 ans, plus longue que les 2 ans imposés par la Bnp Paribas. «Ce qui la rendrait plus supportable, et pourrait permettre de baisser les prix pour les consommateurs.»
Dans le cabinet de Samuel Sarr, on s’interroge par ailleurs de savoir qui pourrait trouver son compte à faire capoter les négociations en cours, en les mettant sur la place publique. «N’est-ce pas les mêmes personnes qui ont porté les dettes de la Sar à plus de 85 milliards, et détourné des milliards sous l’ancienne direction ?» Et de demander qu’un audit de la boîte soit opéré le plus rapidement possible.
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