Les Américains ont, aujourd’hui, le Sénégal à l’œil. Les arrivées, à tour de rôle, ces derniers temps, de hautes autorités du pays de l’Oncle Sam expliquent, combien elles comptent manœuvrer pour surveiller ce pays. Selon des sources bien informées, les Américains suivent avec attention l’affaire Tigo/Etat du Sénégal, non sans s’intéresser à la «corruption, à la mal gouvernance entre autres» qui pourraient plomber le pays.
Les débarquements répétés des plus hautes autorités américaines ces derniers temps au Sénégal suscitent beaucoup d’interrogations et d’inquiétudes. Après Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada, William Burns, sous-secrétaire d’Etat américain chargé des Affaires politiques, le vice-président du Millennium Challenge Corporation (Mcc), Patrick Fine, vient de terminer son séjour au Sénégal le 20 avril. C’est dire que les Américains s’intéressent réellement à tout ce qui bouge au Sénégal. Par pure stratégie ou dans l’intérêt de protéger ou d’avoir à l’œil les investissements qu’ils ont faits dans notre pays. «Nous sommes d’accords que la bonne gouvernance et un effort soutenu pour combattre la corruption peuvent attirer l’investissement privé, améliorer l’activité économique et réduire la pauvreté», a fait ainsi savoir William Burns à l’occasion d’une audience avec le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. Quant au vice-président du Mcc, Patrick Fine, il a évoqué dans une rencontre avec le ministre du Budget, Abdoulaye Diop, les dispositions que le gouvernement du Sénégal est en train de prendre pour renforcer la transparence et le contrôle interne dans la gestion des fonds publics. L’intense déploiement des Américains au Sénégal explique toute la démarche de surveillance qu’ils comptent mettre en œuvre dans ce pays. Selon certaines sources, les compatriotes de Barack Obama seraient «agacés par le harcèlement dont les entreprises américaines, Tigo en l'occurrence, sont victimes au Sénégal». Même s’il refuse d’afficher publiquement qu’il est du bord du sénateur américain Arlen Specter qui souhaite le retrait du Millennium Challenge Account (Mca) au Sénégal à cause du différend entre Millicom et l’Etat sénégalais accusé de vouloir corrompre la société américaine Tigo, Patrick Fine reconnaît cependant qu’il «partage les préoccupations» du sénateur. Le Congrès qui est en vérité l'institution qui imprime le tempo en matière de relations internationales est déjà saisi par des sénateurs proches des lobbies juifs. L’affaire de Millicom, mais aussi les échos que les Américains ont eu du Sénégal, à travers les Renseignements (Cia et divers autres canaux), mettent en éveil les Américains. Il y a aussi le Monument de la renaissance à l'inauguration de laquelle n'a assisté aucun officiel américain. Jesse Jackson est venu de lui-même, grâce au lobbying activé par les Américains. Ces derniers voient d'un très mauvais œil qu'un pays pauvre comme le nôtre puisse se permettre de dépenser autant d'argent, dans des conditions nébuleuses. Et après faire un lobbying pour bénéficier de l'argent du contribuable américain. Les pratiques de «racket et de mal gouvernance» des dirigeants du Sénégal font de plus en plus l'objet de railleries et d’attaques de la part de certains Américains. Ils sont furieux, informe-t-on, «du chantage exercé par nos autorités, surtout dans l’affaire Tigo».
0 Commentaires
Participer à la Discussion