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Economie

Mauvaise production rizicole : 18 mille tonnes de riz en souffrance dans la Vallée

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Mauvaise production rizicole : 18 mille tonnes de riz en souffrance dans la Vallée
Avec la Goana, les producteurs de riz se sont donné à fond pour produire d’importantes quantités de riz. Résultat des courses : deux mille tonnes de riz blanc et 16 mille tonnes de paddy sont en souffrance dans le Nord.

Le programme de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana) a fixé un objectif d’atteinte de l'autosuffisance en riz en 2012. Pour ce faire, il est prévu une production d’un million de tonnes de riz blanc à cette échéance. La production actuelle, cependant, est dans une situation imprévue. Lors de l’atelier sur la Souveraineté alimentaire, organisé hier par le Réseau africain de développement intégré (Radi) en collaboration du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes), des producteurs ont fait état de l’existence d’une grande quantité de riz de mauvaise qualité. Le vice-président de la Fédération des périmètres autogérés, par ailleurs rizier, Alioune Guèye, indique que deux mille tonnes de riz blanc et 16 mille tonnes de paddy sont en souffrance dans le Nord. En cause, ‘le pari de l’abondance’, dit-il. Les nombreux producteurs qui se sont investis dans les champs, après le lancement de la Goana par le président Abdoulaye Wade, n’auraient pas tenu en compte le calendrier cultural à l’emblavure. Selon Guèye, les emblavures en contre-saison ont avoisiné celles de la campagne agricole alors que la première période agricole citée est beaucoup moins longue que la seconde. A l’arrivée, la maturation du riz de contre-saison a coïncidé avec l’arrivée de la saison des pluies. ‘Il y a une grande quantité de production qui est restée aux champs. Certains ont même reversé des sacs de riz dans les bassins’, explique ce producteur. Pour le riz qui a pu être sauvé, toutefois, le taux d’humidité et la qualité sont tels qu’il est difficile de le décortiquer.

Un sac de paddy pouvait donner 50 à 65 kg de riz blanc. Avec la production de contre-saison en question, les producteurs obtiennent à peine 40 kg, fait savoir le vice-président du Fpa. Ainsi, les riziers font la gymnastique régulière du séchage pour sauver les productions en stockage dans les magasins. Alioune Guèye prévient, par ailleurs, que le riz de la campagne hivernale est en train de sortir alors que la spéculation produite auparavant n’est pas encore commercialisée. ‘Nous ne pouvons pas assumer toutes les fonctions : être producteurs, transformateurs, consommateurs’, dit-il. Il demande ainsi aux autorités de prendre en charge la commercialisation. Toutefois, le directeur de l’exploitation de l’Agence de régulation des marchés (Arm), Omar Samba Ndiaye, impute aux producteurs la responsabilité de la non commercialisation : ‘L’Etat n’a aucune responsabilité dans ce qui est arrivé aux producteurs’. Il argue qu’en 2008, il n’y a pas d’invendu et que pour cette année, ‘les producteurs sont allés tardivement en campagne’.

L’atelier sur la souveraineté alimentaire a été, par ailleurs, le cadre pour le coordonnateur du Programme commerce équitable et sécurité alimentaire du Radi, Mamadou Mignane Diouf, pour rappeler les enjeux de la souveraineté alimentaire et du consommer local. Il rappelle dans sa présentation que la dépendance totale aux autres pays pour se nourrir est un risque. Le président du Radi attire l’attention sur la différence entre la sécurité alimentaire qui est liée à l’aspect quantité et la souveraineté qui consiste à se nourrir avec les denrées produits chez soi. Le nombre de victimes de la faim et les perspectives pour les années à venir ont également été soulevés.

Par ailleurs, les préoccupations des producteurs d’arachides ont été soulevées à la rencontre avec les journalistes. Le responsable de la communication du Cadre de concertation des producteurs d’arachide (Ccpa), Sidy Bâ, a déploré le fait que l’huile produite par l’arachide cultivée au Sénégal soit destinée à l’exportation et qu’en retour, les huiliers commercialisent sur le marché local de l’huile de colza ou de soja, des oléagineux produits par d’autres producteurs. Il soutient, par ailleurs, que les prix fixés pour le kilogramme d’arachide ne sont pas très satisfaisants. Et dès lors qu’ils se sont résignés à vendre à ce prix, ils demandent aux industriels d’augmenter la quantité achetée. Selon les prévisions, 1 million 175 mille tonnes d’arachides seront produites, d’autant plus qu’il y a une subvention de 13 milliards de Cfa que l’Etat a mis pour cette spéculation. Sur cette quantité, la Suneor va en acheter 180 mille et Novasen 62 mille tonnes. Soit une importante partie de la production qui risque de rester entre les mains des producteurs. 



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