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Economie

Me Madické Niang raconte : Comment les Ics ont été sauvées de la faillite

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Me Madické Niang raconte : Comment les Ics ont été sauvées de la faillite
Une crise qui aura duré plus de trois ans aura rendu les Industries chimiques du Sénégal presque exsangues. Mais elles commencent à voir le bout du tunnel avec sa recapitalisation programmée pour le 31 mars prochain. Ainsi, de 80 milliards de francs Cfa au départ, les Indiens d’Iffco ont accepté de mettre dans la corbeille de la recapitalisation 100 milliards de francs Cfa et prévu en même temps un programme d’investissement de 100 autres milliards sur trois années, après avoir cédé gratuitement les 15 % du capital à l’Etat du Sénégal. Mais avant d’en arriver là, il aura fallu au ministre de l’Industrie et des Mines batailler ferme.

Les Industries chimiques du Sénégal (Ics) sont en passe de retrouver leur souffle après trois longues années d’agonie. D’importantes perspectives se dessinent pour l’entreprise qui sera recapitalisée à partir du 31 mars prochain. En les annonçant hier lors de son face-à-face avec la presse, le ministre de l’Industrie et des Mines a retracé les péripéties par lesquelles sont passées les Ics pour être sauvées. C’est ainsi que Me Madické Niang a révélé qu’à la date du 16 juillet 2007, seule la société Iffco avait déposé une proposition concrète sur la table des pouvoirs publics pour la restructuration de ce fleuron. Après évaluation, et au vu des exigences d’Iffco et des observations des créanciers et bailleurs de fonds, il était impossible de parvenir à une restructuration. Dès lors, l’Etat a invité la société indienne à revoir ses propositions à la hausse. Tout en se tournant vers des formules qui devaient permettre aux Ics de prendre en compte les observations des bailleurs de fonds et des observateurs.

Durant la même période, révèle le ministre de l’Industrie et des Mines, l’entreprise a bénéficié d’un cadre beaucoup plus favorable avec la remontée des cours de l’acide phosphorique sur le marché international. Un évènement à la faveur duquel de grandes compagnies ont commencé à manifester leur intérêt pour les Ics. Et c’est en ce moment que l’Etat du Sénégal a demandé aux autres prétendants de lui faire parvenir leurs propositions. La compagnie française Rouiller a signé avec le Sénégal un accord-cadre non engageant, et qui devait aboutir à la signature d’une convention qui serait beaucoup plus avantageuse. En ce sens qu’elle aurait pu nous apporter beaucoup de choses car, pour la première fois, il y aurait eu dans le processus un industriel qui serait prêt à accompagner un utilisateur. Suffisant pour lever le lièvre.

C’est en ce moment que les pouvoirs publics ont pensé qu’il fallait créer les conditions pour réunir Rouiller et les Ics, avec les Français comme détenteurs d’une technologie de pointe et l’entreprise en tant qu’utilisateur pouvant assurer un débouché immédiat. Une hypothèse qui n’agréera pas la partie indienne qui veut être seule à bord du bateau. Et pour la partie indienne, le prix à payer était de revoir sa proposition à la hausse. Et en lieu et place des 80 milliards de francs Cfa initialement proposés pour la recapitalisation de l’entreprise, Iffco a décidé de mettre sur la table une enveloppe conséquente de 100 milliards de francs. Il a aussi prévu un programme d’investissement de 100 autres milliards sur trois années. Mais également de céder gratuitement les 15 % du capital à l’Etat du Sénégal. Ce qui lui permettra de disposer de deux sièges au conseil d’administration et de pouvoir peser sur les orientations de l’entreprise.

A cela, il faut ajouter les 15 % de la production que l’Inde met à la disposition de la partie sénégalaise. De quoi lui assurer des revenus assez substantiels, mais aussi d’approvisionner correctement l’usine d’engrais. Une structure indépendante sur laquelle les Français ont finalement jeté leur dévolu. ’Les Français n’ont pas voulu engager la bataille de l’acide phosphorique avec les Indiens. Ils ont préféré se rabattre sur l’usine des engrais’, révèle Me Madické Niang. Les Indiens sont également disposés à rembourser toutes les créances de l’entreprise sur une période de quinze années. Et pour s’assurer de la bonne foi de leurs partenaires, les Sénégalais ont demandé et obtenu un versement de 5 milliards de francs Cfa. Ce qui a permis à l’entreprise de redémarrer sa production avec l’achat de pièces détachées.

Les Indiens contrôlent 85 % du capital : La recapitalisation des Ics sera effective le 31 mars

A la date du 31 mars prochain, la recapitalisation des Industries chimiques du Sénégal sera effective. L’Etat du Sénégal contrôlera les 15 % du capital de l’entreprise contre 85 % pour la partie indienne représentée par la société Indian farmer fertiliser cooperative ltd (Iffco). Une coopérative de plus de cinquante millions de membres qui a toujours marqué un grand intérêt pour la poursuite de l’exploitation de l’entreprise en vue de satisfaire les besoins de ses membres en matière de fertilisants comme les engrais. Tels sont, entre autres, les enseignements majeurs du point de presse du ministre de l’Industrie et des Mines, Me Madické Niang. Mais que de péripéties avant d’en arriver à ce stade. Car, commente le ministre, les Industries chimiques du Sénégal qui traversent depuis plus de trois ans maintenant une crise sévère, dont l’une des conséquences a été l’érosion complète de ses fonds propres et la mise en cause de la capacité de l’entreprise à assurer la continuité de son exploitation, avaient besoin d’une thérapie de choc pour se remettre de son agonie.



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