Le contrat de Veolia Propreté a été reconduit depuis le mois de juillet par la Mairie de Dakar. Pour une nouvelle phase. Mais, ce qui est troublant, c’est que cette reconduction du contrat de la société française chargée du nettoiement de la Commune de Dakar-Plateau à la Médina, s’est faite de manière tacite, puisqu’à ce jour, aucun document n’a été paraphé par les deux parties. De quoi faire suspecter une nébuleuse dans ces détritus et autres immondices, transformant ainsi le tout en tas «d’or dur».
Alors qu’on n’a pas fini de commenter le contrat «léonin» (voir Le Quotidien n° 1169) que la ville de Dakar, à travers l’Entente intercommunautaire de Dakar (Cadak-Car), a passé avec la société de nettoiement Veolia Propreté, voilà qu’une autre affaire vient s’ajouter au flou entourant cet accord. En effet, le premier contrat de Veolia Propreté, d’une durée de trois mois et qui devait expirer, en principe, au mois de mai dernier, vient d’être reconduit, selon une source syndicale, «officieusement jusqu’à 2008».
La société française a, officiellement, démarré ses activités en février. Alors que, explique-t-on, ce contrat était signé «pour une phase-test à l’issue de laquelle une décision devait être prise sur la reconduction ou non du contrat». Mais, regrettent les acteurs du secteur, «tout s’est passé dans une totale opacité comme ce fut le cas, lors de la passation du marché» entre la mairie de Dakar et cette société.
Interpellé sur la question, le président exécutif de l’Entente Cadak-Car, Lakhsane Cissé, confirme la reconduction du contrat de Veolia Propreté, mais s’empresse de préciser : «Nous avons reconduit ce contrat pour une durée de trois mois. Il va de juillet à fin septembre.» Et ce, indique-t-il, «pour encore une phase-test». De quoi intriguer plus d’un. D’autant plus que cette reconduction s’est faite, selon certaines indiscrétions, de manière tacite. Car, à ce jour, aucun document n’est officiellement paraphé, alors qu’il ne reste que quatre semaines pour la «fin du contrat».
«On a convenu de reconduire le contrat de Veolia, en attendant de le signer officiellement dans les prochains jours», avoue M. Cissé, joint au téléphone vendredi dernier. Dès lors, une question se fait jour : Les mois écoulés seront-ils comptabilisés après la signature dudit contrat ? Aucune précision sur ce point.
A la question de savoir sur quelle base la reconduction de ce contrat a été faite, le président de l’Entente Cadak-Car n’y va pas avec le dos de la cuillère dans ses explications : «Nous avons établi un rapport dans lequel nous avons interrogé les populations de Dakar-Plateau et de la Médina qui nous ont exprimé leur satisfaction par rapport à la qualité du travail de la société.»
Joint à l’étranger, où il se trouve toujours vendredi dernier, le Directeur général de Veolia Propreté, Jean Claude Dupont, s’est montré très avare en déclarations sur ce dossier. Il a, néanmoins, confirmé la reconduction du contrat le liant à la municipalité dakaroise. Tout en promettant de s’exprimer plus longuement, le surlendemain. Cependant, à la date indiquée, c’est-à-dire dimanche, toutes les tentatives pour le joindre sur son portable ont été vaines.
EVENTUALITE D’UN APPEL D’OFFRES EVOQUE
Le contrat pour le nettoiement des communes de Dakar-Plateau et de la Médina pourrait faire l’objet d’un appel d’offres au bout des trois prochains mois. Du moins, c’est ce qu’a révélé le président exécutif de l’Entente Cadak-Car. Selon ce dernier, «il est fort possible qu’on fasse un appel d’offres. Nous allons juger, à l’issue de ce contrat, pour signer un contrat à long terme». Mais, les déclarations de Lakhsane Cissé prêtent à équivoque. Car, comment un contrat qui s’est noué en amont, par entente directe, pourrait-il faire, ensuite, l’objet d’un appel d’offres ? Surtout dans un contexte où, selon toujours M. Cissé, Veolia, l’actuelle société exécutrice de contrat, a été «bien notée» par les populations, bénéficiaires de ses services.
Quid de l’extension de ce nettoiement au niveau des autres communes ? Lakhsane Cissé révèle que sa structure est en train d’étudier cette question. Car, souligne-t-il, «cela nécessite une rallonge budgétaire».
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