Le Rapport national 2009 sur le Développement humain révèle que 61,6% des populations rurales se considèrent pauvres. Le document fait constater le décalage entre les indicateurs économiques et le niveau de pauvreté, suggérant de réinterroger les systèmes de suivi des conditions sociales au Sénégal.
«61,6% des ménages se considèrent pauvres» en milieu rural au Sénégal, selon le Rapport national 2009 sur le développement humain, reçu récemment à L’Obs. Ce pourcentage dépasse largement le niveau moyen de pauvreté dans le pays, estimé à 52,2% en 2006, cite le document se référant à l’Enquête de Suivi de la pauvreté au Sénégal (ESPS 2006).
Le rapport fait constater le décalage entre les indicateurs économiques et le niveau de pauvreté, suggérant de réinterroger les systèmes de suivi des conditions sociales au Sénégal. Certes, au cours des 10 dernières années, le pays a enregistré de «très bonnes performances économiques, d’une part, marquées par un taux de croissance annuelle de l’ordre de 5% entre 1994 et 2001 et une moyenne annuelle de 6%, durant la période 2003-2006 et, d’autre part, par l’assainissement des finances publiques et du cadre macro-économique, en général». Mais malgré tout, et en dépit de tous les mécanismes et toutes les stratégies (Dsrp, Sca, etc.) mises en place, «force est de reconnaître que les impacts sur le développement des communautés restent encore très timides». C’est ce qui justifie, selon le rapport, le classement du Sénégal, une fois encore, parmi les pays les moins performants, concernant l’Indice de développement humain (Idh). De sorte que le pays a encore du chemin à parcourir dans la voie de l’émergence.
A la lumière des impacts des changements climatiques sur la sécurité alimentaire et le développement d’une manière générale, et des politiques définies par le pays pour atténuer ces effets négatifs, le rapport propose un certain nombre de recommandations. Il est noté l’urgence de mieux articuler les politiques agricoles en s’appuyant sur une «approche holistique» basée sur une claire répartition des rôles et responsabilités en fonction des avantages comparatifs des différents acteurs. «La forte dépendance des précipitations, dont le caractère aléatoire interdit toute planification à moyen-long terme, constitue une contrainte», constate-t-on, suggérant une meilleure valorisation des espaces irrigués.
En outre, le rapport indique que les règles de bonne gouvernance, les principes d’égalité dans l’accès aux ressources et celui de la répartition équitable des biens et services constituent les paradigmes sur lesquels repose tout développement durable, équitable et équilibré. Les auteurs du document intitulé «Changement climatique, sécurité alimentaire et développement humain» le conçoivent comme «un outil de débat politique national» qui place le développement humain au premier plan du programme politique national.
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