Sécurite : Vers le déplacement à Mbao des dépôts pétroliers de la ville de Dakar (ministre)

Saly (Mbour), 10 jan (APS) – Le ministre sénégalais de l’Energie a annoncé le démantèlement d’ici septembre des dépôts de produits pétroliers situés dans l’agglomération dakaroise et le transfert des stockages près de la raffinerie de Mbao afin d’assurer une double sécurisation des habitations et de l’approvisionnement du marché en hydrocarbures.

‘’Les dépôts situés vers la Route de Rufisque nous empêchent de dormir à telle enseigne que nous allons procéder à leur fermeture complète au maximum dans 9 mois (d’ici septembre)’’, a indiqué M. Sarr qui intervenait samedi soir à Saly Portudal (Mbour), en marge d’une rencontre avec des parlementaires sénégalais sur l’évolution du secteur de l’énergie.

Cependant, le ministre de l’Energie a précisé à des journalistes que la réussite de cette opération de démantèlement et de sécurisation est soumise à deux conditions nécessaires : l’augmentation en cours des capacités de la société publique-privée SENSTOCK (en mars prochain) et la réalisation indispensable d’un sea-line (conduite en mer) dont les travaux prennent sept mois.

Conçue entre 1952 et 1962, la capacité du pays est à présent de 90.000 mètres cubes (m3). Des travaux ont démarré début 2009 pour une augmentation de 29.000 m3, avant d’atteindre un stockage total de 167.000 m3 sur le site de Mbao. D’un coût de 37 milliards de FCFA, cela devra entre autres combler le déficit de stockage et garantir un stock de sécurité de 35 jours.

Le gouvernement a lancé ‘’une OPA amicale et patriote’’ à un privé, selon le ministre, pour ensuite créer la société de gestion des stocks et des moyens de stockage d’hydrocarbures liquides et gazeux (SENSTOCK).

A travers la société publique PETROSEN, l’Etat détient 66% et le privé DIPROM conserve 34%. Ce dernier garde le poste d’administrateur en chef.

Samuel Sarr a en outre annoncé qu’il était envisagé de céder 49% des parts détenues par l’Etat dans SENSTOCK à la Société africaine de raffinage (SAR, publique à 80%). En apurant la dette commerciale de la raffinerie de 85 milliards de francs, le gouvernement sénégalais obtenait ainsi le sauvetage de l’unique usine du pays.

‘’Il faut absolument les déplacer et accélérer la fermeture de ces dépôts installés entre Bel-Air et Mbao’’, a-t-il dit. Il a rappelé toutefois que ce sont les habitations et les activités artisanales, industrielles et commerciales situées entre Hann, Thiaroye et Mbao qui ont trouvé sur place les dépôts d’hydrocarbures, lesquels se retrouvent au beau milieu des installations humaines.

‘’En dessous de ces maisons, il y a des pipelines. Nous avons un important travail de proximité auprès des populations. Mais il est extrêmement difficile de les déplacer’’, renchérit Carmélho Robert Sagna, directeur général de la Société africaine de raffinage.

Il déplore ‘’les percements criminels’’ sur les conduites d’hydrocarbures entre Bel-Air et Mbao.

Pour la sécurisation des approvisionnements du marché local et sa progression dans son hinterland ouest-africain, la SAR escompte de fortes retombées dans les prochains jours.

Par ailleurs, les capitaux iraniens annoncés dans le raffinage se sont ravisés pour porter leur dévolu sur le stockage à Sendou (Bargny), à une trentaine de Km vers la sortie de la région de Dakar. ‘’Les Iraniens sont plus intéressés par l’augmentation des capacités de stockage’’, a déclaré Samuel Sarr, ministre sénégalais de l’Energie.