Les marcheurs ont envahi les rues de Ziguinchor avec des pancartes entre les mains pour protester. Sur celles-ci, on peut lire : "Non à la mort de la Sunéor, consommons l'huile locale, le Niani qui est de qualité supérieure, Ninal, huile importée douteuse'' pour faire le tour de plusieurs grandes artères de la ville et des coins fréquentés, avant d'atterrir à la gouvernance de Ziguinchor.
A l'issue de la marche, leur porte-parole, Irama Djiba, un conseiller municipal libéral de Ziguinchor, a déclaré à la presse que cette marche est une alerte à l'opinion nationale et internationale du complot fomenté par Abdoulaye Wade contre les travailleurs de la Sunéor de Ziguinchor et le monde rural.
"Si Abdoulaye Wade, en tant que sénégalais, ne veut pas de la filière arachide, c'est son droit le plus absolu, mais qu'il accepte la volonté des autres 11 millions de sénégalais qui préfèrent la sauvegarde de cette filière.
Aujourd'hui, tuer la filière arachide c'est ourdir un complot contre la majorité des Sénégalais dont plus de 60 % sont constitués de paysans'', martèle-t-il. Irama Djiba souligne qu'il est incompréhensible que son gouvernement ne force pas les repreneurs de la Sunéor à respecter le cahier des charges qui stipulent qu'ils devaient acheter toute l'arachide.
"Cette année, ils envisagent d'acheter seulement 63 000 tonnes sur une production estimée à un million de tonnes, alors que l'usine de Ziguinchor, à elle seule, a une capacité d'absorption de 120 000 tonnes/an.
Ces 63 000 tonnes constituent tout juste ce qu'il faut pour faire tourner l'usine pendant trois mois. Pour preuve, depuis le 31 mars dernier l'usine ne mène aucune activité.
Et cela a pour conséquence la mise au chômage des travailleurs", tempête-t-il, avant de souligner que, contrairement aux autres usines implantées ailleurs dans le pays, celle de Ziguinchor traite exclusivement de l'arachide. M. Djiba, dans un ton plus violent martèle que ceux qui avaient dit que Me Abdoulaye Wade n'aime pas la Casamance ont raison.
A noter que les marcheurs ont remis un mémorandum au gouverneur de Ziguinchor dans lequel ils dénoncent, entre autres, le recrutement clandestin et ethnique de jeunes, venant de Diourbel et de Dakar, la réduction du taux horaire de 48h à 42 par semaine, entraînant ainsi une baisse des salaires.
Dans la même foulée, ils ont dénoncé l'importation de l'huile de marque "Ninal" qui, selon eux, est de qualité douteuse, tout en se demandant si les autorités de l'État ne bénéficient pas des retombées de cette activité très lucrative.
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