Dakar, 7 juil (APS) - Un programme estimé à 46 milliards de francs CFA a été élaboré pour la relance du secteur de la pêche, a annoncé vendredi dans les locaux de son département, Djibo Leïty Kâ, ministre de l'Economie maritime et des transports maritimes internationaux.
‘'Les mesures d'assainissement, les mesures de redimensionnement, les décisions de restructuration industrielle ont un besoin de financement que nous avons estimé à 46 milliards de francs CFA'', a précisé M. Kâ qui s'exprimait lors d'une conférence de presse.
Le président de la République a approuvé ces recommandations et demandé aux autorités compétentes d'être ‘'regardantes'' sur le mode de gestion au sein des entreprises, au cas où l'Etat débloquerait le financement.
Selon le ministre, le déblocage de ce montant sera sérié, mais ne sera pas versé d'un seul coût.
Il a qualifié de ‘'thérapeutique'', la décision prise, jeudi à l'issue d'un conseil présidentiel sur la relance du secteur de la pêche.
Des rencontres sectorielles avaient auparavant été organisées entre le ministre et les acteurs de la pêche, dont des responsables de banques, d'organisations syndicales et d'industries de pêche.
Ils ont, à l'issue de ces séances, élaboré un document qui a été présenté lors du conseil présidentiel. Une démarche qu'il a saluée comme une première dans le secteur.
La première option dans l'intervention du président de la République a été, selon le ministre de l'Economie maritime, d'''affirmer avec force le caractère hautement stratégique du secteur de la pêche dans son ensemble'', a noté M. Kâ.
Mais, il devrait ‘'contribuer plus qu'il ne le fait (2,5 pourcent) au PIB, a-t-il souligné, ajoutant qu'il représente par ailleurs 30 pourcent des exportations.
L'assainissement au niveau de la production et de l'industrie a été cité au nombre des dispositions à prendre pour faire jouer son rôle à la pêche, qui constitue une des six grappes de la Stratégie de croissance accélérée (SCA).
En ce qui concerne la production, le président a donné des instructions dans le sens d'une ‘'protection plus vigoureuse'' de la ressource. L'Etat a déjà mis plus de 8 milliards de francs CFA à cette fin, a-t-il dit, ajoutant qu'il faut aller plus loin.
Ce qui nécessite, à son avis, l'adoption d'une approche sous-régionale de surveillance, avec un dispositif allant de la Mauritanie à la Sierra-Leone. Djibo Kâ a assuré que son département s'y attellera, à travers une cellule spéciale logée au ministère de l'Economie maritime et qui travaillera en accord avec la Marine nationale.
Le président a, en outre, insisté sur la mise en place d'une chaîne de froid le long de la côte, pour éviter que soient jetées certaines prises, notamment les pélagiques (yabooy) faute de glace.
L'autre mesure porte sur le renouvellement des équipements de la flottille, des bateaux qui ont une moyenne d'âge de 35 à 40 ans, ainsi que des entreprises. A cet effet, un programme d'ajustement de capacités à hauteur de 32 milliards de francs CFA a été négocié avec la Banque africaine de développement (BAD), a-t-il noté.
Il s'agira de travailler au regroupement de certaines industries, au redimensionnement d'autres, et enfin, d' ‘'aider à disparaître'', celles qui ne sont plus rentables et qui doivent de l'argent à l'Etat et aux banques.
Si le secteur a traversé des difficultés, ce n'est pas par manque de solutions seulement - cela l'a aggravé - mais, c'est notamment du fait de la raréfaction de la ressource, de la vétusté des équipements, a estimé le ministre de l'Economie maritime.
Par ailleurs, a souligné, Djibo Kâ, le président a ‘'insisté sur la nécessité de réduire le coût des carburants'', notamment avec une subvention de 15 milliards de FCFA.
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Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion