« Cassez vos tirelires ! », c’est désormais - du moins ça en a tout l’air - l’injonction faite à ses abonnés par la société fournisseur traditionnel d’électricité au Sénégal. Car, en effet, la Sénélec envisage de revoir à la hausse ses tarifs. Une augmentation qui s’explique par la conjugaison de trois facteurs : la flambée exponentielle du cours du baril du pétrole brut depuis 2003, l’insoutenable niveau des subventions de l’Etat et du volume des charges de la Sénélec qui dépassent de loi les revenus de l’entreprise. Ce qui amène une source proche de la société d’électricité à dire que « son entreprise a toujours vendu à perte ».
« Même si nous ne cherchons pas à faire des bénéfices, il faut quand même dire que la Sénélec a toujours fonctionné à perte », fait-t-elle remarquer, non sans souligner que « l’Etat ne peut pas indéfiniment continuer à nous subventionner ». Une autre source proche du secteur de l’Energie de préciser que « sur injonction de la Banque mondiale et du Fmi, l’Etat, après avoir fait de la résistance pour préserver le consommateur pendant plus de cinq ans, s’est finalement résolu à ne plus continuer à subventionner la Sénélec ». Et d’ajouter : « De 2003 à 2008, le gouvernement a déboursé un peu plus de 100 milliards de francs Cfa pour venir en aide à la Sénélec et tenter de contenir l’augmentation du prix du baril du brut ».
Se gardant de confirmer clairement une imminente augmentation du prix de l’électricité, on se contente du côté de la Sénélec de dire qu’on attend une notification de la commission de régulation du secteur de l’énergie (Crse). « Tant que la décision n’est pas encore prise par la Crse, l’augmentation ne sera pas encore notre affaire », nous apprend cet agent de la Sénélec. Du côté de la Crse, créée pour promouvoir le développement rationnel de l’offre d’énergie électrique, même si l’on confirme effectivement une très prochaine hausse des tarifs de l’électricité, on préfère plutôt parler d’un rééquilibrage de la tarification.
« Il ne faut pas parler de hausse mais plutôt d’un rééquilibrage ou encore de l’équité dans la tarification », indique une personne travaillant à la Crse qui annoncera par la même occasion l’établissement d’une nouvelle grille tarifaire. Une nouvelle grille tarifaire qui n’aura rien à voir avec le système en vigueur dégressif, qualifié « d’obsolète ». C’est-à-dire partant du principe selon lequel « plus on consomme plus la facture augmente ».
« En appliquant la vérité des prix, contrairement à l’ancien système, la nouvelle tarification ne va plus faire la part belle aux gros clients qui ne payaient pas à la hauteur de leur consommation », conclut-on du côté de la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse).
HS/FC
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