Le prévenu est Imam d'une Mosquée à Thiaroye sur mer. Muni d'une procuration qui lui a été remise par les membres de sa famille, il proposera deux terrains au plaignant, promoteur immobilier sis au cinéma de cette localité, sur l'autre rive de la Nationale. Après avoir encaissé l'argent, il disparaît dans la nature, avec les fonds et les deux terrains du plaignant ; ce, durant 8 longues années. A bout de patience, le promoteur l'a traîné à la barre pour escroquerie. Après délibéré, et plus de 15 jours en détention préventive, il a échappé à la peine ferme, sans doute à cause de son âge avancé. Mais devra quand même payer au plaignant la somme de 3.500.000 francs.
Imam d'une Mosquée de Thiaroye sur mer, et natif de cette localité, Malick Sall est âgé de 58 ans, deux épouses et dix enfants. Avant que son père et son jeune frère ne disparaissent de cette planète, ceux-ci lui avaient remis une procuration de gérer deux terrains appartenant à la famille. Dans ce contexte, le sieur Malick Sall contactera un promoteur immobilier du nom de Thierno Dramé, et lui proposera les deux terrains à vendre. Sans déterminer la valeur des terrains, la remise des différentes sommes a été faite ; pour, dit-il, les viabiliser. Aujourd'hui, le plaignant s'estime trahi par Malick Sall. Les faits ont lieu en 2002, le promoteur Dramé précise qu'il a tout fait pour récupérer les terrains ou l'argent versé. Sans succès. C'est ainsi qu'après avoir couru huit ans durant derrière l'imam, il dit ne plus vouloir des terrains, mais de son argent, 3.100.000 francs. Du côté de Malick Sall, on explique qu'en 2002, la valeur d'un terrain était estimée à 5.000.000 francs, qu'il avait seulement proposé le site à Dramé, s'il était intéressé, de dégager une certaine somme permettant de viabiliser les terrains, car il était mandaté par la famille pour monnayer lesdits terrains. « Les deux terrains sont toujours là, c'est Dramé qui n'en veut plus, je l'avais prié de m'accorder un délai de trois mois, afin que son argent lui soit remboursé, il a refusé », a déclaré le mis en cause. À la barre, le témoin, du nom de Médoune Sall, a confirmé la version du prévenu. Le conseil de la partie civile, Me Gningue, expliquera que son client, Thierno Dramé, a été contacté par le prévenu pour acheter les deux terrains, qu'il y a eu remise d'un montant évalué à 3.100.000 francs, depuis 2002. Et que de cette date à maintenant, son client n'arrive pas à rentrer dans son fonds. « Ceux qui détenaient la procuration de ce site étaient au nombre de trois, les deux sont décédés, il ne reste que Malick Sall, la viabilisation n'a pas été encore faite, durant huit ans, mon client attend, en vain. D'ailleurs, il semble que l'autoroute à péage passe sur ce site, donc Dramé ne veut plus des terrains », martèle-t-il. Et de demander au tribunal de le maintenir dans les liens de la prévention, de le condamner à telle qu va requérir le procureur, de leur allouer la somme de 5.000.000 francs, d'ordonner l'exécution, et de fixer la contrainte par corps au maximum. Le procureur a requis l'application de la loi. Le conseil du prévenu, Me Mouhamadou Moustapha Dieng, a d'abord mis l'accent sur l'infraction pour laquelle son client est poursuivi, délit d'escroquerie, « alors qu'il n'y a pas de fausse qualité, ni manœuvre frauduleuse, toutes les sommes reçues par (son) client ont été destinées à la viabilisation du site ». Me Dieng a tenu à rassurer, concernant l'autoroute à péage, que l'Etat n'a aucun droit de toucher à ce site qui est une propriété des Sall, que la famille a donné la procuration à Malick Sall de s'occuper des terrains. « Par ailleurs, les deux terrains sont toujours là, aujourd'hui la valeur d'un terrain sis sur la Nationale vaut plus de 15.000.000 francs, c'est Thierno Dramé qui est pressé », a martelé l'avocat, avant d'ajouter que la famille est prête à payer cette somme. Et de demander au tribunal la relaxe de son client, afin de lui permettre de retrouver sa famille. Au délibéré, le tribunal l'a relaxé du délit d'escroquerie, et l'a condamné à payer la somme de 3.500.000 francs à la partie civile
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