Viol présumé de mineure : Deux ans ferme requis contre Mathiou et Kassab

Le verdict de l’affaire du détournement et viols en série sur la mineure O. Kh. Mb. et dans laquelle sont mis en cause Ismaël Fall ‘Mathiou’, Wissam Kassab, Amadou Danga Sabaly et Bassirou Fall sera connu le 30 juin prochain. Ainsi en a décidé le tribunal des flagrants délits qui a mis l’affaire en délibéré.

Au vu du nombre des mis en cause - cinq - et de la dizaine d’avocats constitués pour défendre leurs intérêts matériels et moraux, dont huit avocats pour Mathiou, l’on s’attendait à un procès fleuve. C’est ce qui est arrivé. En effet, le procès qui a démarré à 10 h, ne s’est terminé qu’à 21 h 51 mn. Après la plaidoirie du dernier avocat, Me Edman Yayah, le président du tribunal a mis l’affaire en délibéré jusqu’au 30 juin prochain.

Auparavant, le procureur de la République dans son réquisitoire à charge et à décharge a démontré l’existence matérielle du délit de ‘détournement’ de mineur, suivi de viols. A la suite de quoi, il a demandé l’application stricte de la loi, notamment les dispositions des articles 320, 348 et suivant du Code pénal. Et il a requis une peine de deux ans d’emprisonnement ferme pour Ismaël Fall dit ‘Mathiou’ et Wissam Kassab et d’une peine d’un an pour Amadou Danga Sabaly et Bassirou Fall.

Quant à la partie civile, elle estime que la responsabilité et la culpabilité des mis en cause ne font l’objet d’aucun doute. A ce titre, Me Alassane Cissé, un des avocats de la défense, demande 50 millions en guise de dommages et intérêts. Mais, précise-t-on, cette somme sera destinée aux organisations qui luttent contre l’enfance en danger, comme l’Empire des enfants. Me Nafissatou Diouf, l’autre avocat de la défense, abonde dans le même sens. ‘Les filles sont des victimes tombées dans un réseau où il y a des adultes pédophiles’, dit-elle.

Naturellement, la défense a soutenu le contraire. D’après Me Mbaye Jacques Ndiaye, le délit de détournement d’une mineure ne peut pas être retenu contre son client ‘dans la mesure où la victime a fugué de son propre gré’. Me Baba Diop dira lui aussi que le délit de viol n’est pas établi, car il ne se prouve pas au plan matériel. Embouchant la même trompette, Me Pape Jean Sèye critique le certificat médical du gynécologue, requis par la police. Selon Me Sèye, le certificat médical est un ‘grossier montage’. Pour Me Pape Ndiaye, le statut de mineure des filles Makéba, S. D. et O. Kh. Mb. ne doit pas être un obstacle pour leur traduction devant le tribunal pour enfants pour les délits de prostitution et de proxénétisme.

En outre, hier les observateurs, qui se sont invités au tribunal lors du procès, n’ont pas manqué de s’interroger sur leur réelle ‘identité’, à la vue des corps frêles de ces filles aux visages d’enfant. Mais dès qu’elles ouvrent la bouche, leurs propos finissent par convaincre de leur immaturité, pour ne pas dire leur adolescence. L’autre chose qu’il faut noter, c’est que contrairement à ce qui s’est dit dans la presse, leur beauté n’est pas aussi extraordinaire que cela. Certains soutiennent même qu’un flirt avec l’une d’elles ne vaut pas une nuit en prison.