Digué Boor La : De Simon Kouka : Bis Bi Clan fait couler le flow pour un dialogue islamo-chrétien

Digué Boor La ou la promesse est une dette, c'est le titre du nouvel album du rappeur Simon Kouka «Bis Bi Clan». Mis dans les bacs mardi dernier, l'album, composé de dix titres, est non seulement émaillé de spiritualité, mais il marque le retour de l'enfant prodige du Hip hop sur la scène locale. Un retour tout en symbole, soutenu par une volonté d'aider au dialogue entre chrétiens et musulmans.

C'est à travers un album de «morceaux égotistes», que le leader du posse Bis Bi Clan, Simon Kouka, marque son retour sur la scène du Hip hop sénégalais. Riche de dix titres, l'album Digué Boor La (la promesse est une dette) est empreint de spiritualité. Mais Simon Kouka n'en s'intéresse pas moins aux problèmes de la vie. Adepte des featuring, l'enfant de Ziguinchor invite, dans son album, plusieurs de ses aînés du mouvement hip hop. Avec notamment les Fafa D, Bidew Bu Bess, Sen Kumpë, Alibéta. Les titres Déloucina, Borom Xel ont, entres autres compositions, permis à Simon Kouka d'«exprimer sa philosophie de la spiritualité».

Chrétien converti à l'Islam pour porter le nom de Mohamed Kouka, le rappeur a concocté un morceau spécial, Bay Boy, pour expliquer à son père son acte d'allégeance à la religion musulmane. «Ce n'est pas par suivisme, soutient-il, que je me suis converti à l'Islam, mais par conviction». A travers ces mélodies, il s'agit d'aider au dialogue islamo-chrétien.

Mohamed Kouka aborde aussi des thèmes classiques dans son album pour parler des problèmes de l'école, de la justice, de la condition de vie des immigrés en France, avec un clin d'œil aux membres du gouvernement. «A travers la chanson Abdoulaye, j'invite le président de la République à revoir, le système scolaire, celui de la justice, le fonctionnement des ministres, la situation des étudiants à l'étranger, etc.», explique le leader de Bis Bi Clan.

L'artiste, qui se dit «messager de la bonne parole», revient tout en rythmes avec le titre Balla, sur la disparition de l'étudiant Balla Gaye, tué lors d'une manifestation à l'Université de Dakar. Autres thèmes développés par Simon Kouka, la liberté du choix de son chemin dans la vie, la reconnaissance envers autrui, le combat de l'homme dans la vie de tous les jours, la compréhension des gestes accomplis lors d'une prière.

Né en 1979 à Dakar, Simon Kouka avait lancé un appel en 1998 aux acteurs du mouvement Hip hop local pour que cessent les conflits internes. Aujourd'hui, il prône le véritable Hip hop avec un message unique : «Mangui tuddu Hip sant hop». A Bordeaux, où il vit depuis 2002, «Bis Bi Clan» s'illustre à merveille dans le Slam, un style de poésie urbaine. Il était sorti vainqueur du concours de Slam organisé dans son pays d'adoption (la France) en 2004.