En prélude à l'Hommage à Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé fatma, prévu le dimanche 5 février au Cices, sous la présidence du Chef de l'Etat, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (Raddho) a organisé hier à l'Institut Islamique de Dakar, une conférence sur le thème « la contribution de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma à l'éducation et à la formation des étudiants en langue arabe ».
Cette rencontre a été l'occasion pour le Secrétaire général de la Raddho, M. Alioune Tine, initiateur de l’événement, de présenter aux nombreux participants et invités l'action insoupçonnée du petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba, pour « la promotion de l'éducation, de la formation et de la recherche". Selon lui, “Gaindé Fatma est l'initiateur de l'éducation et de la formation des étudiants sénégalais en langue arabe. Il a octroyé de nombreuses bourses pour la formation de ces étudiants arabisants à l'étranger qui sont devenus d'éminents islamologues de ce pays. Ce qui lui a valu d'être promu Président d'honneur de l'Union Culturelle Musulmane (Ucm) ».
Chef religieux d'une extrême générosité et initiateur de l'éducation et de la formation en langue arabe des étudiants sénégalais, Serigne Cheikh Mbacké Gaindé Fatma a donné au mécénat au Sénégal et en Afrique la plénitude de son sens et de sa noblesse. Cependant les actions de ce patriote en vue du développement économique et social du Sénégal ont été handicapées par son statut de membre de la famille Mbacké. Artisan de l'implantation de la première école française dans la ville Sainte de Touba il a financé « la construction de 250 autres écoles franco-arabes fréquentées par 15027 élèves en 1978. il a aussi soutenu beaucoup de d'intellectuels sénégalais dans leurs travaux ; à commencer par Cheikh Anta Diop qui a reçu une aide consistante pour la publication de Nations Nègres et Culture, Me Doudou Thiam, Premier ministre des affaires étrangères du président L. S. Senghor, Me Falilou Diop, ancien bâtonnier des avocats, etc. », a soutenu M. Tine.
Serigne Cheikh Mbacké a beaucoup contribué au développement économique, politique et social du Sénégal. Dès 1960, Gaindé Fatma concevait trois grands projets pour le Sénégal. Il s’agit « d’un projet d’exploitation minière, d’un projet d’exploitation pétrolière et d’un projet de barrage sur le fleuve Sénégal. Pour le projet de barrage, il avait pris contact avec les partenaires européens pour trouver les financements avec un taux d'intérêt de 1 %. S’il avait été suivi dans ses nombreux projets, le Sénégal aurait dépassé le stade de pays émergent aujourd'hui », a-t-il fait remarquer avant d'ajouter qu' «qu’il a balisé la voix à une race d’hommes d’affaires comme Djily Mbaye et de chefs d’industries qui ont fait leurs preuves au Sénégal et ailleurs. Membre fondateur de la Sicap, il a initié et promu de nombreux projets dont des huileries à Mbacké et Diourbel, l’exploitation des salins du Sine-Saloum, etc ».
Un visionnaire de la première heure
A en croire le secrétaire général de la Raddho, doté d ‘une curiosité intellectuelle le mettant à l’aise sur tous les sujets, d’un esprit ouvert et indépendant, Gaindé Fatma « a réussi à nouer des contacts réguliers et cordiaux avec les hommes politiques de son temps, toutes sensibilités confondues, au Sénégal comme en Afrique. Il a soutenu beaucoup de partis d’opposition et a protégé plusieurs militants politiques et syndicalistes condamnés à la clandestinité du fait du parti unique qui prévalait au Sénégal et en Afrique. Il est à l'origine, avec Serigne Abdou Aziz Sy, Baye Niass, grâce à leurs relations, de l’entrée à l’Organisation de la Conférence islamique (Oci).
Le ministre de l'Education nationale, M. Moustapha Sourang qui doit son inscription à l’école française à Gaïndé Fatma dont il est le neveu, connaissait en l’homme un humaniste, un bâtisseur qui a su montrer que « la pratique de la religion va de pair avec le travail. Tous les étudiants arabes (d’hier à aujourd’hui ) doivent lui rendre un hommage mérité et ces témoignages seront portés à la connaissance des Sénégalais pour servir d’exemple » a-t-il conclu en hommage à celui qui est son oncle.
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