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Installation des sociétés minières : Les femmes d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud disent non à l'accaparement de leurs terres

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Installation des sociétés minières : Les femmes d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud disent non à l'accaparement de leurs terres
Ces dernières décennies, la question foncière est au cœur des débats dans beaucoup de pays en Afrique. En raison des répercussions négatives sur leur situation sociale, culturelle et économique, les femmes de la sous-région (Afrique de l’Ouest et centrale provenant de la Guinée, de la Côte d’Ivoire, du Nigeria, de Sierra Leone, du Liberia, d'Afrique du Sud, du Cameroun, du Sénégal, du Burkina Faso disent non à l'accaparement de leurs terres. 

Cette situation est due à plusieurs facteurs, en particulier celui de l’accaparement des terres par des entreprises minières. Ce qui contribue à la paupérisation d’une grande partie de la population paysanne. Cet accaparement de terres bénéficie le plus souvent à de puissantes entreprises minières qui tirent profit des terres des communautés au détriment de la population.

C'est dans ce sens que la campagne "Droit de dire Non", qui émane des luttes et expériences des communautés dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, a été lancée. Pour mieux capaciter les femmes de ces régions, une rencontre sous-régionale sur "Le droit de dire non" en Afrique centrale et Ouest s'est ouvert au Sénégal. Non à un système économique destructeur qui nuit aux personnes, à la terre et à la nature.

En effet, les communautés oppressées et réprimées par les actions des multinationales se sont unies pour défendre le droit à une vie bonne et décente, à la santé et au bien-être, au contrôle des semences et au respect des droits fonciers collectifs, au droit de vivre une relation d’interdépendance bienveillante avec la nature. Au droit d’être libre de toute forme de violence et de bénéficier des services publics et sociaux. 
Josiane Boyo Yebi du Réseau des femmes braves de la Côte d'Ivoire, explique la situation que ses compatriotes vivent dans ce pays. "En Côte d'Ivoire, nous sommes victimes d'accaparement de terres au niveau du sud à Boisou. Ma communauté est vraiment impactée par les monocultures d'arbres ce qui fait que nous sommes exposés à l'insécurité alimentaire. Puisque nous n'avons plus de terres, les femmes n'ont plus rien pour cultiver. Quand elles arrivent à avoir un petit lopin de terre, elles ne peuvent pas sortir de la zone avec leurs productions. Pis, les femmes sont victimes de plusieurs abus au sein des plantations. Elles sont exposées aux violences physiques et sexuelles. Elles ne se dévoilent jamais. On ne peut pas mettre sur la table ce genre de révélation".

Au Cameroun, les femmes ont été dépossédées de leurs terres et elles n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins, confie Clémentine Mewolo Clarisse.

"Les femmes souffrent beaucoup. Elles n'ont plus les moyens de vivre comme elles vivaient avant. Nous devons lutter pour dire non. Nous disons non aux projets miniers qui impactent notre vécu, qui nous privent de nos sources de revenus et affectent nos sols et nous rendent malades. Les compagnies minières se sont installées avec la complicité du pouvoir et ont pris leurs terres", raconte Clémentine Mewolo Clarisse du Cameroun, impactée par des projets hydroélectriques. 

Afin de faciliter les actions au niveau national et l’expansion de la campagne au niveau local, l'ONG Lumière Synergie Développement (LSD) capacite les femmes afin que leurs droits soient rétablis. 

"Alors que les lois existent, nous ne comprenons pas pourquoi les textes de loi ne sont pas appliqués. Nous voulons qu'elles respectent ces lois", plaide Kengne Djeutane, membre d'une association basée au Cameroun. 

"Les compagnies minières refusent de mettre en application les lois qui existent au niveau national et sous-régional. En tant que populations, nous avons droit à une bonne qualité de l'air et à l'eau potable. Mais ces droits nous sont sont privés par les compagnies minières. Avant que les mines ne s'installent, elles devraient consulter les communautés. Avoir des communautés qui leur disent oui ou  non en leur disant l'impact des projets et le nombre d'années qu'elles exploiteront ces mines. Mais cette loi n'est pas appliquée au niveau international avec le consentement libre", confie Kengne Djeutane.
   


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