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Politique

Abdou FALL, Porte-parole du Pds et responsable politique à Thiès : ‘Le taux de participation aurait pu être amélioré’

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Abdou FALL, Porte-parole du Pds et responsable politique à Thiès : ‘Le taux de participation aurait pu être amélioré’
Malgré sa faiblesse relevée par tout le monde, Abdou Fall considère le taux de participation satisfaisant, même s'il convient qu'il aurait pu être amélioré. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, le porte-parole du Pds et responsable politique à Thiès analyse également les résultats de son parti dans la cité du rail à l'aune des limites auxquelles ils ont été confrontés.

Wal Fadjri : Comment percevez-vous le faible taux de participation au scrutin législatif ?

Abdou Fall : Il y a eu trop de spéculations sur le taux d’abstention. Mais la règle, en ce qui concerne les élections législatives, tout au moins dans ce pays, c’est que lorsque la présidentielle et les législatives sont séparées, on n’a jamais dépassé la barre des 40 %. Cela a été le cas en 1993 et en 1998. Aujourd’hui, on en est à 38 % (Ndlr : l'entretien s'est déroulé avant la proclamation des résultats provisoires, hier). On est donc dans la fourchette des 40 %. C’est un taux de participation normal dans le cas d’une élection séparée. De ce point de vue, nous considérons que le taux de participation aurait pu être amélioré mais, de façon générale, nous le considérons comme satisfaisant. La deuxième donnée, c’est les résultats que nous avons faits. Notre coalition a connu un succès éclatant qui nous permet de connaître une représentation parlementaire qui reflète les rapports de force à l’échelle du pays et qui, d’autre part, garantit une Assemblée pluraliste. Toutes les listes de candidature qui étaient en lice seront représentées au parlement, y compris les écologistes. Cela constitue une avancée importante dans notre système démocratique. Elle nous donne la possibilité de recomposer le paysage politique et de le moderniser. Malgré les logiques conflictuelles dans lesquelles une certaine opposition voulait confiner le pays, le peuple sénégalais a montré qu’il a acquis un niveau de maturité citoyen tel que les questions politiques doivent pouvoir se régler dans le cadre républicain. Nous sommes convaincus que l’Assemblée qui sera issue de cette élection, va connaître une évolution notable par rapport à ce qu’on a jusque-là vécu.

Wal Fadjri : Vous vous êtes fortement impliqué pour le relèvement du taux de participation à Thiès. A l’aune des résultats, affichez-vous une note de satisfaction ?

Abdou Fall : Les résultats, on les analyse à partir d’une situation de départ. Celle que nous avons connue, c’est que Thiès était l’un des rares départements qu’on avait perdus lors de l’élection présidentielle. C’est par rapport à cette situation initiale qu’il faudrait analyser les résultats de Thiès. Deuxième donnée qu’il faudrait également considérer, c’est que les institutions locales ne sont pas entre les mains des responsables du parti. Elles fonctionnent contre le Pds à Thiès et contre la coalition Sopi. Et la plupart de nos élus ont déserté nos rangs pour rejoindre le camp de la dissidence. Si l’on prend en compte tous ces paramètres, nous pensons que les résultats que nous avons réalisés, sont plus que satisfaisants. Cela signifie que la pacification est achevée, que le processus de reprise en main est en cours et qu’il va falloir le consolider et le conforter pour qu’il connaisse son point d’achoppement à l’occasion des prochaines échéances. La dynamique qui est lancée est une dynamique irréversible. Mais si on analyse ponctuellement les résultats par rapport au reste du pays, le taux de participation que nous avons est plus qu’honorable par rapport à la moyenne nationale. Le taux de réussite qu’on a obtenu est évalué à plus de 60 %. Par conséquent, c’est avec beaucoup de satisfaction que nous apprécions le résultat obtenu.

Wal Fadjri : Le Pds à Thiès ressemble à un bateau sans capitaine. Seriez-vous de ceux qui postulent à tenir la barre ?

Abdou Fall : Parfaitement. C’est clair. Et je suis très à l’aise sur cette question d’autant plus qu’on a amorcé une bonne dynamique de réconciliation et de réunification qui a été portée par des responsables du parti. Ceux-ci se rendent compte que le vide politique à Thiès est un handicap majeur pour le parti et pour les responsables qui, pendant trente ans, se sont battus pour porter le Pds là où il est à Thiès et dans le pays. Alors, un parti aussi puissant que le Pds ne peut pas souffrir de rester, dans une ville aussi importante et stratégique que Thiès, pendant quatre ans, sans régler la question du leadership politique et sans même disposer d’un appareil cohérent. La conscience que l’ensemble des responsables a de la question, nous a permis d’amorcer un processus de dialogue et de réunification qui nous met à l’aise. Et je remercie la confiance que des responsables placent en moi pour me proposer d’animer la coordination. En vérité, les structures officielles ne seront installées qu’au terme des renouvellements. Et la direction du parti, au sortir du dernier Comité directeur, a pris la décision majeure d’organiser et de superviser les opérations de vente des cartes et de réorganisation du parti. C’est au terme de ce processus que les instances du parti seront mises en place. Mais en attendant, il faut bien qu’on puisse disposer d’un organe politique qui pilote le parti à Thiès. Et pour accomplir cette mission, je suis disposé à assumer pleinement ces responsabilités.

Wal Fadjri : Moustapha Sourang affiche ses ambitions. Idem pour Mbaye Diouf. Trois responsables pour un seul fauteuil, n’est-ce pas une bataille qui s’annonce rude ?

Abdou Fall : Le débat politique se pose dans les instances du parti. Moi, je suis un responsable du Pds. Je ne suis pas dans un mouvement de soutien ni dans une faction politique qui vient soutenir le Pds ou le président. Je suis dans les structures, dans les secteurs, dans une sous-section, dans les structures régulières du parti. On ne peut pas abandonner comme ça entre les mains de responsables qui ne sont présents dans aucune des instances locales, un parti qui a un parcours de trente ans. Cela n’a pas de sens. C’est un non débat. Le Pds à Thiès a été porté là où il est par des hommes et des femmes qui ont eu un parcours politique de plus de trente ans et qui sont dans des structures. Le Pds n’est pas un parti informel où n’importe qui peut se lever et se dire : voilà, je suis là, je le prends. Cela ne peut pas fonctionner comme ça. Ceux qui veulent des responsabilités dans le parti n’ont qu’à venir faire leur parcours du combattant dans les rangs du parti. Que chacun aille dans son quartier monter des secteurs, des sous-sections et, à partir de là seulement, il pourra revendiquer, s’il veut, la fédération ou la section communale. C’est comme ça qu’un parti organisé travaille. Que celui qui veut des responsabilités dans le parti vienne rejoindre le Pds dans ses structures. On ne peut pas en dehors de ces structures revendiquer des positions de leadership comme si on a trouvé ici des gens qui ne méritent que d’être dirigées.

Wal Fadjri : Il est aussi de vos intentions de proposer un découpage de Thiès en communes d’arrondissement. Pour quoi faire ?

Abdou Fall : La ville de Thiès s’est considérablement développée. Au plan démographique, la ville a connu un développement extraordinaire. Il y a de nouveaux quartiers qui émergent et, de plus en plus, la ville se développe sur ses flancs et la population croît de façon quasi exponentielle. Cela nécessite, pour des collectivités locales, un mode de gestion de proximité qu’on ne peut pas asseoir à partir d’une commune centrale. Il s'y ajoute que les quartiers de Thiès présentent des réalités tout à fait différentes. Et c’est pour assurer une certaine cohérence dans la gestion de ces communautés et pour créer les conditions d’une gestion de proximité qu'en tant que politiques, nous avons senti le nécessité de proposer aux pouvoirs publics d'envisager de faire procéder à un découpage en arrondissements. Thiès découpée en quatre ou cinq arrondissements, à l’instar de ce qui s’est fait à Dakar et à Rufisque, peut nous permettre de régler le problème de la proximité dans la gestion mais également de disposer d’une mairie centrale qui coordonne et qui gère les grands projets structuraux.



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