Après la diffusion de ses deux Cd : Idrissa Seck douché par son accueil de samedi dernier

Quand on pense le fruit mûr, on résiste difficilement à l'envie de le cueillir ; surtout si l'eau monte à la bouche. C'est ce qui semble être arrivé à l'ancien Premier ministre. Car, le vide qu'il a retrouvé samedi dernier à l'aéroport Léopold Sédar Senghor aurait un "peu" ébranlé Idrissa Seck, qui s'attendait à trouver du monde comme le soir de son élargissement de Rebeuss.

En dépit du match qui opposait l'Equipe nationale de football du Sénégal à celle d'Égypte, demi-finalistes de la Coupe d'Afrique des nations, en dépit du caractère incertain de la levée d'écrou sur l'ancien Premier ministre, en février dernier, les populations étaient accourues de partout pour cerner la Maison d'arrêt et de correction de Rebeuss. Dehors, M. Seck fut raccompagné par une foule compacte, qui ne quittera son domicile que tard dans la nuit. Toute la foule s'égosillait, "Idy président, idy mo ko yoor". Tout comme quand sa "maison blanche" de l'avenue Kaolack fut attaquée avec des bouses de vaches et autres immondices, la nouvelle avait fait le tour du pays comme une traînée de poudre et propulsé spontanément les foules vers le domicile dakarois du maire de Thiès. Au regard des ces faits, dans l'esprit de M. Seck, son retour d'un retranchement de près de six mois dans la capitale française, depuis près de six mois, devait avoir plus d'effet, drainer plus de monde. D'autant que, le jour même, quelques quotidiens de la place avaient annoncé son atterrissage à l'aéroport Léopold Sédar Senghor. S'y ajoute, confie encore un membre de son entourage, que les deux cd, en français et wolof, diffusés à quelques petites heures de son retour au bercail, devaient "faire le reste" ; surtout que quelques jours auparavant, il avait mandé tout son staff dans la capitale française ; sans compter ses avocats.

Ainsi, samedi dernier, en dépit du Ramadan qui allait commencer, Idrissa Seck s'attendait à être accueilli par des centaines de milliers de personnes, pour ne pas dire "deux millions", qui auraient à la bouche non pas "sopi, sopi", comme on le faisait à l'occasion des retours de son ancien mentor Me Wade, principal opposant au régime de Diouf, mais "rewmi, rewmi" : le nouveau slogan de l'ancien Premier ministre. S'y ajoute, qu'outre une sortie publique à Paris et une autre en Italie, il aurait passé le plus clair de son temps en France à tisser sa toile politique. Le contenu de ses deux récents cd serait, en partie, le condensé des entretiens qu'il a eu avec des opérateurs économiques et autres grands électeurs, auxquels il aurait fait des promesses. Mais, en dépit d'avoir eu des "séances de travail" avec, outre ceux-ci , des décideurs, des politiques et des éléments de la société civile, le samedi dernier, il n'y a point eu de "rewmi, rewmi". Son slogan, pas du tout original, aurait plutôt créé une polémique ; tout autant que son Cd en wolof a engendré rires, commentaires et quolibets. Celui qui est en français a soulevé des débats et ravivé "haine" et espoir. Ces différents "inattendus", renchérissent nos sources, aurait "secoué" l'ancien Premier ministre. Depuis, il se serait emmuré dans son domicile du point E, n'apparaissant qu'aux "heures de prière". Nos sources ajoutent quand même que "stratège", "même douché", l'ancien ministre n'en est pas pour autant "démonté". Il pourrait d'ailleurs utiliser le présent mois de Ramadan pour "rectifier théoriquement le tir" et rendre des visites de courtoisie à des chefs religieux du pays. Idrissa Seck serait également préoccupé par les "surprises" que lui réserve le camp adverse, c'est-à-dire celui de Me Wade et ses alliés. De même, "l'indifférence" de l'opposition politique à son égard lui poserait problème. Mais de là à vendre la peau de "l'ours", qui a hiberné six mois à Rebeuss et autant à l'Extérieur,…