BACAR DIA, LEADER DU FRONT POPULAIRE (FP) : « Ceux qui parlent de redressement national sont en retard »

Pour Bacar Dia, secrétaire général du Front populaire (Fp), « le Sénégal est debout dans tous les domaines : éducation, infrastructures etc. depuis 2.000. C’est pourquoi le Dr Dia qui est par ailleurs ministre de l’Information, porte-parole du gouvernement estime que ceux qui préconisent le « redressement national » pour changer le pays sont « en retard ».

Idrissa Seck, l’ancien chef du gouvernement vient de créer un nouveau parti dénommé Rewmi. Que pensez-vous de cette donne ?

Je ne connais pas un parti légalement constitué qui s’appellerait Rewmi. Je vous demande de vous rapprocher des services du ministère de l’Intérieur pour confirmer ou infirmer l’existence de ce parti. De toute façon, il y a une procédure légale dans toute République qui se respecte pour la constitution d’un parti. Je n’en dirai pas plus

Quel regard portez-vous sur sa candidature ?

Doudou Ndoye a annoncé sa candidature, Abdourahim Agne a également annoncé la sienne. Et probablement d’autres vont le faire. La seule spécificité c’est peut-être qu’il faudrait que les spécialistes du droit nous disent si oui ou non un citoyen Massamba, Mademba, ou Idrissa qui a un dossier pendant en justice peut s’engager dans une course élective. Il a aussi un problème juridique qu’il n’a pas encore évacué.

Et le plan de redressement national qu’il va proposer aux Sénégalais ?

Nous sommes des adeptes de la prospective. Il ne s’agit pas pour nous, aujourd’hui, de nous limiter à redresser. Les adeptes de ce plan sont en retard. Nous sentons l’avenir et anticipons. Un homme politique qui refuse de faire rêver son peuple, de s’engager dans les grands défis ne peut pas accélérer la marche de l’histoire.

J’étais ministre chargé des relations avec les Institutions quand l’ex-Premier ministre refusait de s’engager sur tous les grands projets du chef de l’Etat. Il faut reconnaître avec l’actuel gouvernement, que tous les grands projets connaissent des débuts de réalisation : Ponts de Cyrnos, Patte d’oie, aéroport de Diass etc. Se limiter au redressement, c’est aussi manquer d’audace. Il faut plutôt beaucoup de prospection. Il faut savoir souvent fixer la barre très haute pour réaliser de grands desseins. Il dit qu’il ne promet pas le kilo de riz à 60 Fcfa ni la résolution de la crise casamançaise en 100 jours. Je ne trouve pas ces allusions très sérieuses. Je ne suis pas un adepte du « Garouwalé ». Mais ce que je remarque chez lui, il n’a rien promis aux Sénégalais. Le président Wade a donné beaucoup au peuple sénégalais. Il y a eu des emplois pour les jeunes avec le recrutement dans la fonction publique, le redressement des finances publiques avec un budget multiplié par trois et je suppose qu’à son retour à Dakar, il est passé par l’échangeur Malick Sy. Et quelle appréciation fait-il de toutes ces réalisations concrètes ?

D’autres opposants se sont déjà joints aux critiques affirmant que le Sénégal va mal dans les domaines des infrastructures et de l’éducation. Quels sont vos commentaires ?

L’opposition semble verser dans la désinformation. Elle cherche à mettre dans la conscience collective rien que du négatif. C’est inadmissible, malgré tout ce que le président Wade a fait dans ce pays de continuer à crier et à dire que rien n’est fait. C’est Abdoulaye Bathliy qui a eu le courage d’aller en France pour dire que dans le domaine de l’éducation et des infrastructures le président n’a rien fait. Il prétend qu’il aurait un spécialiste qui se nomme Ndoye capable de présenter des recettes miracles. J’interpelle Bathily par rapport au jugement que la communauté éducative mondiale fait chaque jour sur le système éducatif sénégalais. Ce n’est pas un hasard si le président Wade déjà avant d’être chef de l’Etat disait que, lorsqu’il met un franc dans l’éducation, il ne fait pas du social, il fait un investissement. Il veut dire simplement que la ressource humaine est la principale richesse du continent africain et donc très tôt il avait ouvert la voie en montrant que nous devons investir pour l’amélioration constante des ressources humaines.

Au temps du Parti socialiste, l’éducation était considéré comme un secteur social. Ce n’est pas la faute à Ousmane Tanor Dieng, mais peut être un signe d’ignorance. Il faut d’abord considérer cette mutation du point de vue mental et épistémologique qui transforme : éducation secteur social à éducation secteur d’investissement. Je pense que depuis ce changement la communauté internationale, nos partenaires continuent à consacrer un taux extrêmement élevé pour l’éducation. 40 % du budget à l’éducation, ça peut être théorique, mais du point de vue du concret, le président Wade a construit 5, 7 à 10 fois plus de lycées, de salles de classe que le Ps que Bathily semble défendre en 40 ans. Nous sommes passés de 11 collèges en 1999 à 72 collèges entre 2 000 et 2006. Nous sommes aujourd’hui à près de 25 lycées. Cela a comme conséquence immédiate une meilleure gestion des élèves après l’entrée en sixième.