Les socialistes qui se sont réunis, hier, en Bureau politique (Bp), n'ont pas manqué de s'offusquer de la célébration des dix ans d'Alternance par le Parti démocratique sénégalais et ses souteneurs. Pour Ousmane Tanor Dieng et ses camarades, c'était «la fête de la honte et de l'échec».
La célébration des dix ans d'Alternance par le Parti démocratique sénégalais et ses souteneurs, le 19 mars dernier, a fait sortir le Parti socialiste (Ps) de ses gonds. Les «verts» se disent «étonnés» et «choqués» par le fait que le pouvoir ait songé à faire la fête «à l'heure où les banlieues pataugent encore dans les eaux fétides des inondations de l'année dernière, où les délestages reprennent de plus belle, où les prix flambent à nouveau, où la campagne de commercialisation enregistre son dixième échec, où la situation en Casamance s'envenime (...)».
Selon Ousmane Tanor Dieng et ses camarades, «ce 19 mars 2010, comme toujours, il s'est agi d'un bilan de contrevérités grossières et de silences coupables sur la situation économique, sur les chantiers de l'alternance et sur les questions sociales, servis par quelques rares libéraux acteurs et témoins et par les bataillons supplétifs de renégats et de transhumants amateurs de prébendes».
Mais, avertissent les socialistes, «un contre-bilan est déjà à l'œuvre dans les cœurs et dans la chair des populations. Chaque jour qui passe, les Sénégalais, de plus en plus massivement, rejettent et désapprouvent la politique de Abdoulaye Wade».
En vérité, les «verts» indiquent que «le bilan dressé par les populations et qui a valu la désaffection de nos compatriotes et la sévère défaite du 22 mars 2009 justifie que l'on appelle la célébration de ces dix ans de pouvoir libéral par son vrai nom : la fête de la honte et de l'échec».
En effet, le Ps dit ne pas comprendre le fait qu'«au lieu de faire amende honorable et de consacrer ce qui reste de son mandat à sauver ce qui peut encore l'être, le chef de l'État se fourvoie dans des célébrations fastueuses, dans un contexte de contraste devenu pourtant trop évident et criard entre l'opulence d'une minorité de parvenus du régime enrichis par des positions de pouvoir et l'indigence de la grande majorité de nos concitoyens confrontés à la misère au quotidien».
Les socialistes pensent savoir que «cette frénésie festive éhontée se poursuivra tout au long de l'année 2010». «De l'inauguration du Monument de la discorde nationale et de la corruption à la célébration unilatérale et partisane du cinquantenaire de l'indépendance, aux sons et aux couleurs du Pds, puis à l'hypothétique tenue du Fesman II, le pouvoir sera occupé à donner à ces événements les atours camouflés d'une campagne électorale ouverte dès l'annonce de son désir de se représenter à l'élection présidentielle de 2012».
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