Le Syndicat des architectes du Sénégal n’apprécie pas les fautes commises dans la conception des travaux de la Corniche Ouest. Il soulève des «manquements graves» qui ôtent les critères d’accessibilité, de visibilité et de sécurité de ce projet de 40 milliards de francs Cfa.
Le projet architectural des travaux de la Corniche Ouest qui entrent dans le cadre des chantiers du prochain sommet de l’Organisation de la Conférence islamique (Oci) n’agrée pas le Syndicat des architectes du Sénégal. Cette structure dirigée par Ousseynou Faye a fait l’inventaire des «anomalies et les lacunes» décelées dans l’élaboration des travaux. Ces manquements ont, pour noms, selon le syndicat, «les manques de visibilité, d’accessibilité et de sécurité». Dans le document qui répertorie les manquements, M. Faye explique que «l’absence de visibilité constitue la première interrogation sur un parcours d’environ 3 kilomètres à partir du carrefour Atépa jusqu’à la mosquée de feu Seydou Nourou Tall».
En effet, explique-t-il : «En quittant cet endroit pour aller au Bloc des Madeleines, une voiture qui roule par la bretelle ne peut voir l’autre véhicule qui roule en sens inverse.» De l’avis du président dudit syndicat, «la présence en grande quantité du béton et des paravents de sécurité ne s’explique pas». En lieu et place du béton, il suggère «des barreaux de fer plein avec un diamètre de 50 ajourés avec un système de protection antirouille». Ce qui fait, déduit-il : «Que quel que côté que l’on puisse venir, on a une parfaite visibilité, une vue panoramique tout le long de la corniche en plus d’une vue féerique avec en toile de fond, l’océan Atlantique.» Ainsi, dans le document, les architectes déplorent leur non- implication dans ce projet de grande envergure, d’où «les fautes graves commises par les experts en bâtiment dans la conception et l’exécution des travaux». Cependant, avoue-t-il, ne pas douter de la compétence de ceux qui ont élaboré le projet architectural. Autre remarque des collègues de Ousseynou Faye, c’est l’exclusion des handicapés dans la conception des travaux. En effet, le Syndicat des architectes s’étonne «du non-respect de la Convention internationale sur la mobilité des personnes avec l’absence de passerelles avec des rampes pour les handicapés». Ainsi, l’on explique que «si un car dépose une personne handicapée du côté droit en venant de Fann et que cette personne veuille se rendre du côté de l’Université, aucune alternative ne s’offre à lui pour traverser la route». Cette difficulté n’épargne pas «les piétons valides qui sont obligés d’enjamber environ 50 centimètres de béton qui séparent les deux routes pour aller de l’autre côté de la chaussée», ajoute-t-il. De même, selon le constat fait par les architectes, de l’Agence universitaire de la Francophonie au grand carrefour de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), il n’y a qu’un passage piéton sur toute la face maritime de Fann Résidence alors que cette zone connaît une grande affluence.
Ainsi, M. Faye souligne que «ces manquements posent le problème de l’insécurité dans cette zone». Car, il reste convaincu que sans visibilité, point de sécurité. Une situation qui devient plus grave avec «les toboggans du souterrain de Fann Résidence. Et, avec l’étroitesse des voies avec des bordures en béton, il suffit qu’un conducteur perde le contrôle de son véhicule pour qu’il y ait une catastrophe».
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