COUP DE JARNAC - Curiosités de la rencontre entre Wade et Idy : Ces coïncidences… troublantes

Le retour annoncé de Idrissa Seck auprès de son «père», Me Abdoulaye Wade avait été agité depuis des semaines. Mais, les deux hommes sont toujours montés au créneau pour nier l’exigence de négociations. Seulement, quelques jours après que la médiation secrète du président du Conseil de la République, Me Mbaye Jacques Diop, a été révélée par la presse, malgré les dénégations de ce dernier, les fruits de l’arbre discrètement arrosé commencent à tomber. Mais, à quel moment ? La question mérite d’être posée compte tenu des coïncidences… troublantes notées dans la survenance de la rencontre entre Wade et son ancien Premier ministre. Lesquelles coïncidences laissent penser à un coup planifié.

Les retrouvailles entre le secrétaire général du Pds et son ancien adjoint interviennent au moment où l’actuel n° 2 du Pds, par ailleurs, Premier ministre, Macky Sall, et directeur de campagne de Wade, est en Italie où il présidait, durant le week-end, un meeting des libéraux d’Italie. Ainsi, en choisissant ce moment, tout indique que Me Wade a fait un bébé sur le dos de son adjoint à qui il met devant le fait accompli. Ce coup de…Jarnac donné à M. Sall devrait lui donner matière à réflexion, en ce sens qu’il ignore sur quoi les hommes se sont accordés pour faciliter le retour de Idy dans le Pds. En effet, ayant hérité deux postes de Idrissa Seck -secrétaire général adjoint du Pds et Premier ministre- Macky Sall aura à trouver des réponses aux questions relatives à son avenir à ces stations où le Maître l’a placé à la faveur du départ de Idrissa Seck. En effet, l’absence du Premier ministre du territoire sénégalais au moment où Me Wade reçoit Idy pour lui demander de revenir à ses côtés peut ne pas être gratuite. Car, l’on sait que le président de la République est habitué à écarter temporairement les personnes gênantes quand il s’agit de prendre certaines décisions de nature à susciter des contestations ou des grincements de dents. Le même scénario s’était produit en 2002, quand Me Wade accordait le pardon à l’actuel ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, après qu’il s’est rebellé pour s’allier avec le Parti socialiste (Ps). Cela, à la suite d’une injustice que Idrissa Seck, alors secrétaire exécutif chargé de l’administration du Pds, lui avait fait subir lors des investitures de 1998 en mettant M. Ngom et ses amis à des positions inconfortables. Mais, quand Me Wade, arrivé au pouvoir, a voulu l’intégrer dans les rangs du Pds, il a attendu que Idrissa Seck soit en mission à l’Extérieur pour sonner le retour de M. Ngom. C’est le même schéma que Wade a encore utilisé, hier, pour accueillir Idy dans «la maison paternelle».

Par ailleurs, il ne semble pas désintéressé que l’audition sur le fonds de Bara Tall sur l’affaire des chantiers de Thiès se tienne le même jour. Les choses semblent se précipiter. En effet, cette audition a été toujours réclamée par ses avocats. En vain. Bara Tall est actuellement la seule personne en détention dans l’affaire des chantiers de Thiès, au cœur de laquelle se trouve Idrissa Seck. Compte tenu de la nouvelle donne, sa libération ne saurait tarder d’autant que ses avocats ont introduit une demande de liberté provisoire. Ainsi, ce dossier est en passe d’être définitivement clos, eu égard à la déclaration de Me Wade, hier, quand il dit que les «accusateurs de Idy sont incapables de fournir la moindre preuve de leurs accusations».

Autre élément troublant dans ces retrouvailles annoncées entre Wade et Idy, c’est la réception de M. Seck, avant-hier, par le Khalife général des Mourides, Serigne Saliou Mbacké, à 20 heures. Ne s’agissait-il pas d’une demande de bénédiction pour Jaam-Ji (la paix) entre Wade et Idy ? Même le dépôt de la candidature de Idy, fait hier au moment où il finalisait son retour auprès de Wade, est très juste pour passer pour une simple coïncidence.