Dernier gouvernement, avant les élections : Wade continue de différer, pour satisfaire tout le monde

Depuis le lendemain de la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Sénégal, les Sénégalais s’attendent à un remaniement ministériel, qui risque d’être transformé en réaménagement. Car, le président Wade cherche l’impossible : satisfaire toute sa clientèle politique et trouver de nouveaux adeptes. Ce qui augure d’un gouvernement pléthorique.

Depuis que la presse annonce le remaniement ministériel, soulevé il y’a de cela des mois, seul le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Elhadj Amadou Sall a cédé sa place à un revenant, qui avait occupé ce fauteuil : l’ancien ministre de l’Intérieur Cheikh Tidiane Sy, qui avait, pourtant annoncé son départ définitif, pour « raisons de santé ». À présent, le président Wade parle de réaménagement à la place de remaniement.

Autrement, le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye pourrait bien rester à la Primature. Car, il ne fait pas l’ombre à Karim, dispose d’une base politique et se contente de tenter à désamorcer les tensions sociales et de représenter le président dans les cérémonies familiales, les activités sportives et récréatives.

Pour son projet de réaménagement, le président Wade risque de se retrouver avec un gouvernement d’au moins 50 membres, sans compter les ministres conseillers. Car, il n’osera pas toucher à l’essentiel des membres du gouvernement actuel. Celui-ci étant politique à plus de 98 %, il n’y a que deux technocrates, il ne prendra pas le risque de s’aliéner les bases de ses ministres. Car, ceux qui sont limogés, tout comme ses directeurs de sociétés remerciés, se rebelleront. Or, le président Wade entend obtenir, à 86 ans, un troisième mandat. C’est pour ce même dessein qu’il veut beaucoup de femmes dans l’attelage gouvernemental. La parité n’est qu’un prétexte. La vérité est que le président Wade sait que les femmes représentent plus de la moitié du corps électoral, elles sont, souvent plus engagées que les hommes et mobilisent plus qu’eux. C’est ainsi qu’il tentera de ratisser plus large dans le cercle de la gent féminine. Car, au-delà de ses femmes libérales et de celles du camp présidentiel, il cherchera à faire entrer dans le gouvernement des femmes issues de la « société civile » et d’autres qu’il va essayer d’arracher à l’opposition, pour tenter de fragiliser Benno.

Un gouvernement pléthorique se dessine d’ici la fin de ce mois. Car, Wade cherchera à se faire entourer par des chefs d’opinion et de casser l’opposition. Ce sera son dernier gouvernement avant la fin de ce mandat, duquel il ne reste que seize mois.