En route vers les prochaines élections :Les libéraux pataugent encore dans des querelles

Un fait est au moins évident : les libéraux demeurent les continuateurs de la tradition de violences de toutes sortes du défunt régime ; au plus fort de l'affrontement entre tendances socialistes. Car, après les querelles entre Macky Sall, Aminata Tall et Pape Diop, dernièrement à l'aéroport Léopold Senghor, hier encore des libéraux de renommée se sont offerts en spectacle. C'était à l'occasion de leur conclave, qui planchait, dans un hôtel de la place, sur les moyens et directives pour les prochaines élections.  
Les déchirures internes sont-elles le lot de tout parti au pouvoir, ou est-ce les politiciens qui ne peuvent se retenir de se crêper les chignons à chaque fois que des millions, voire des milliards, sont en jeu ? En tout cas, en moins de quinze jours, les libéraux ont encore fait l'actualité par leurs querelles. En effet, après l'épisode de l'aéroport Léopold Sédar Senghor, où la deuxième autorité de l'État s'était abouchée avec la troisième, hier encore il y a eu des démêlées entre des cadres libéraux. Effectivement, en dépit de la nomination de présidents et de secrétaires généraux à la tête de leurs différentes fédérations, quand la délégation de Tambacounda fut appelée, pour un rapport sur l'utilisation des moyens mis à sa disposition et le point sur les inscriptions sur les listes électorales, à la place de deux représentants, ils furent cinq à se présenter ; poussant Ousmane Masseck Ndiaye, le directeur des structures du Parti démocratique sénégalais (Pds), à les faire attendre. À l'appel de la fédération départementale de Kaolack, ce fut le même scénario ; comme quoi, entre le « président » Elhadj Malick Guèye et son secrétaire général Diène Faye, les retrouvailles tardent encore. Mais, le plus cocasse surviendra dans les rangs de la fédération libérale de Kaffrine : en dépit ou du fait de la présence au présidium de la rencontre du professeur Iba Der Thiam, le député Babacar Gaye et le responsable Serigne Willane ont failli se cogner. Le dernier nommé a déclaré que l'honorable député n'est revenu dans les rangs du Pds qu'en 2001, et grâce à l'ex-Premier ministre, Idrissa Seck. Babacar Gaye serait même un "pro-Idy", qui ne dit pas son nom. Bien sûr que la polémique a enflé, M. Gaye ne craignant pas les débats. La fédération de Louga n'échappera pas non plus à la violence verbale : Maniang Faye et Samba Khary Cissé s'étant affrontés, comme d'habitude. Last but not least, l'ancien président de l'Assemblée nationale et dernièrement Ambassadeur du Sénégal à Taiwan, Youssou Diagne, s'est rappelé au bon souvenir de ses frères par une passe d'armes avec le ministre Joseph Ndong. Réclamant la parole en tant que vice-président de la fédération de Mbour, il a scandé que le Pds est en "léthargie" dans cette zone. Pire, il n'y aurait rien de vrai dans les rapports que les responsables libéraux font à Me Abdoulaye Wade, chef de l'État et du Pds. Même si les travaux se sont tenus, il y a à se demander si les circulaires et autres arrêtés pondus par l'administrateur du Pds, Abdoulaye Faye, ont vraiment un impact. Parce que, c'est comme qui dirait que malgré leur nombre, et l'existence d'un conseil de discipline pour libéraux, l'indiscipline gangrène de plus bel les rangs du parti au pouvoir. Ira-t-elle crescendo ? Impactera-t-elle, négativement, sur ses résultats aux prochains scrutins ? "Le bon sens" étant "la chose la mieux partagée", il y en a qui répondraient directement par l'affirmative ; surtout que ce sont les querelles de préséance ou des tentatives de contrôle des moyens du parti, pour ne pas dire leur accaparement, qui sont à la base des bisbilles entre partisans de la "seule constante" du parti au pouvoir. Des guerres de tranchées entre libéraux avaient été également relevées à l'occasion des "réaménagements" des instances du Pds sous la direction de son numéro 2, Macky Sall. Me Abdoulaye Wade demandera par la suite leur suspension. Rappelons qu'une subvention mensuelle de 3 millions, et un véhicule 4x4 sont affectés, au minimum, à chaque fédération libérale. Elles sont une bonne cinquantaine. Ce gros pactole accouchera-t-il du résultat escompté : la réélection de Me Wade, et un raz-de-marée des "bleus" à l'Hémicycle ?