ASI24 - (Dakar) Revenant sur le départ des bases françaises au Sénégal dans sa "Lettre du jour" du journal Kotch, le journaliste Barka Ba, campe une situation ubuesque. ASI24 fait l’économie de son texte.
« Jupiter rend fou ceux qu’il veut perdre », avertit un vieil adage latin. A l’évidence, le dieu gréco-romain n’aurait pas eu du mal à recruter des candidats à l’autodestrcution, si l’envie lui prenait de faire un tour chez nous. On a rarement vu un régime creuser avec autant d’enthousiasme sa propre tombe. Et au train où vont les choses, le déraillement fatal ne semble plus très loin.
Apparemment, la raison la plus élementaire a déserté certains des singuliers messiers qui, pour notre malheur, sont aux commandes du pays. Avec l’annonce fracassante de la fermeture prochaine des bases françaises à Dakar, le pouvoir libéral risque de buter sur un gros os.
La France, qui connait les « fondementaux » légués par le sinistre Jacques Foccart, a le bras assez long et la mémoire assez longue pour déstabiliser ceux qui s’en prennent imprudemment à ses intérêts vitaux.
Et quoiqu’ils en disent, en feignant une bouderie qui ne trompe personne, les Français, pour des raisons geostratégiques, ne peuvent pas, pour le moment, se passer de ces bases. Surtout dans le contexte de délitement qui frappe l’Afrique de l’Ouest, le Sénégal étant l’un des rares pays encore stables de la sous-région. Que l’on se comprenne bien : il ne s’agit point ici de défendre la présence militaire française au Sénégal.
Pour avoir consacré un large dossier aux crimes coloniaux de la France et dénoncé l’anachronisme que constitue le cantonnement de troupes militaires françaises en Afrique, cinquante ans après les indépendances, nous sommes à l’aise pour affirmer que Kotch, et singulièrement l’auteur de ces lignes, ne débordent pas d’un amour immodéré pour la droite décomplexée de Nicolas Sarkozy.
Simplement, nous refusons de hurler avec les loups, c’est-à-dire de faire chorus avec des gens qui ont réussi l’exploit peu commun de faire de l’expression « boulimie foncière » un lieu...commun. Des gens qui, si on les laissait faire, vendraient jusqu’au palais de Roume pour un plat de lentilles.
Nous refusons de nous faire les complices d’une grossière manipulation de ces patriotes du dimanche et de ces nationalistes de la vingt-cinquième heure qui compromettent, en toute irreponsabilité, dans un pays où la pauvreté est la chose la mieux partagée, la sécurité sociale des milliers de familles sénégalaises qui travaillent avec les bases militaires françaises.
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