Comme à l’accoutumée, Mame Tamsir Ndiour, Imam de la grande mosquée Moussanté de Thiès, s’est illustré par un sermon engagé à l’occasion de la prière des deux rakas de l’Aïd El Kébir qui perpétue le sacrifie d’Abraham. C’est ainsi qu’il a dressé un tableau peu reluisant de la situation sociale du pays. Pour lui, le Sénégal vit actuellement une « période d’informations au détriment de la vérité. » Et le plus grave dans cette dynamique, dira l’imam c’est que les gens ne réfléchissent plus et prennent pour argent comptant tout ce qui est véhiculé par la télé, les radios et les journaux qui forgent l’opinion. Mais, avertit-il, la presse doit savoir raison gardée, car la liberté de la presse ne signifie nullement raconter tout ce que l’on veut. Au Sénégal, poursuit-il, malheureusement l’Etat et la presse sont passés des maîtres dans l’art de dérailler. Et l’homme de Dieu d’évoquer encore une fois l’affaire Me Sèye.
C’est ainsi qu’il a exprimé sa vive désapprobation de la parution du livre de Abdou Latif Coulibaly intitulé "Affaire Me Sèye : un meurtre sur commande" Pour l’imam, avec le contexte particulier dans lequel le pays évolue, un tel ouvrage ne devait pas être publié. Dans le même temps, il a jeté des fleurs à des hommes politiques comme Moustapha Niasse, Djibo Kâ et Ousmane Tanor Dieng qui, selon l’imam, savent beaucoup de choses mais ne le diront jamais à cause de leur comportement républicain. Pour Mame Tamsir Ndiour, les socialistes savent bien que les Sénégalais ne sont pas amnésiques, car c’est du temps de leur règne que l’assassinat de Me Sèye a eu lieu, et c’est leur justice qui a prononcé un non-lieu pour Me Wade, opposant d’alors. A son avis donc, il convient de dépasser ce problème car, renseigne-t-il, le 35 ème Président des Etats-Unis a été abattu à Dallas mais les meurtriers courent toujours malgré la forces des services de sécurité des américains. Jadis, l’ancien premier Ministre et Maire de Thiès, Idrissa Seck, actuellement incarcéré à Reubeuss priait à la grande mosquée Moussanté. C’est pourquoi, son ombre a plané sur les lieux avant que l’imam ne le convoque dans son sermon. Pour lui, dans le cadre des chantiers de Thiès, Idrissa Seck n’était ni détenteur, ni ordonnateur du budget. Donc, dit-il, pourquoi lui et pas les autres. "Je lui avais dit un jour de bien choisir ses amis", a martelé l’imam avant d’ajouter que l’erreur principale qui lui a valu ces déboires est qu’il n’est pas un leader mais un idôle. "On l’a beaucoup idolâtré, et c’est ce qui lui vaut le drame qu’il vit actuellement", a estimé Imam Tamsir Ndiour. Mais pour l’imam, Idrissa Seck a montré tout son courage en restant dans sa cellule de Reubeuss au lieu de chercher à aller au pavillon spécial. "Last not but least", l’imam Tamsir Ndiour n’a pas manqué d’interpeller le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, pour s’interroger sur l’utilité des nombreuses institutions mises en place.
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