Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés,
Par la grâce de Dieu, j’ai ce matin le privilège de décliner devant vous
la feuille de route du gouvernement que j’ai l’insigne honneur de
diriger.
Cette feuille de route, Son Excellence, Monsieur le Président de la
République Macky SALL en a déterminé les orientations et fixé le cap.
En nous investissant de sa confiance, le Chef de l’Etat nous donne, les
membres du gouvernement et moi-même, l’opportunité d’accomplir une
mission exaltante pour chacun d’entre nous, celle de servir les
sénégalais et de réaliser leurs aspirations.
Je voudrais donc, en cet instant solennel, le remercier très sincèrement
pour sa confiance et lui renouveler mon engagement total à travailler
avec loyauté pour la réalisation de son ambition pour le Sénégal.
Monsieur le Président, Honorables députés,
Vous êtes les dépositaires de la confiance du peuple, chargés d’exprimer
sa voix et de veiller à la prise en charge de ses attentes.
Je salue avec respect votre action, tout comme je rends hommage ici à mon prédécesseur pour tout le travail accompli.
Depuis le 25 mars 2012, les changements attendus par nos compatriotes
ont été entamés dans un environnement international et national
particulier.
Les effets de la crise économique et financière continuent d’affecter
l’économie mondiale dont la croissance devrait rester légèrement
au-dessus de 3 % en 2013, soit à son niveau de 2012.
La crise se prolonge dans la zone euro et certains de nos partenaires stratégiques historiques sont en difficulté.
Au sein de l’UEMOA, la croissance économique devrait atteindre 6,5%.
C’est pour dire que, malgré nos nombreux défis, l’Afrique et le Sénégal
sont aujourd’hui des zones de croissance économique et de création de
richesses. Nous avons donc beaucoup de raison d’être optimistes.
Toutefois, le contexte actuel impose à tous les pays des efforts de
rationalisation et des réformes courageuses pour lutter contre le
gaspillage et orienter les ressources essentiellement vers les
programmes d’amélioration des conditions de vie des citoyens.
Ces réformes ont été engagées par le Président Macky Sall dès son installation.
En effet, il a fallu faire face à des moins-values de recettes fiscales
de plus de 34 milliards de FCFA en fin mars 2012. L’Etat devait une
dette de 150 milliards aux entreprises privées et nous avons trouvé un
déficit de près de 8% qu’il a fallu ramener à 5,8%, sans compter les
nombreuses urgences sociales comme la crise dans le monde rural, les
inondations, le coût élevé de la vie.
Je ne m’étendrai pas outre mesure sur cet héritage, car l’objectif aujourd’hui est de vous entretenir de l’avenir proche.
Je dois souligner, toutefois, que les efforts que nous avons entrepris
pour l’assainissement des finances publiques se sont traduits par un
redressement de la croissance à 3,5% en 2012 contre 2,1% en 2011.
Monsieur le Président, Honorables députés,
Nous comprenons bien l’aspiration de nos compatriotes à mieux vivre, à
satisfaire leurs besoins essentiels, à avoir des emplois et à accroître
leurs revenus.
Ces demandes concrètes relèvent d’une quête bien légitime de plus de progrès économique et social.
Ce message nous l’avons compris.
C’est pourquoi, sous la forte impulsion du Chef de l’Etat, son
Excellence M Macky Sall, nous avons décidé d’accélérer la marche de
notre pays vers une économie émergente, une société solidaire et
inclusive, dans un Etat de droit, avec une Administration de missions
rénovée.
Mon adresse s’inscrit donc dans les orientations stratégiques et
sectorielles du programme « Yoonu Yokkute » déjà partagées avec vous, et
dont la mise en oeuvre a commencé à donner des résultats bien visibles.
Elle souhaite apporter des réponses appropriées aux demandes concrètes
des populations.
Monsieur le Président, Honorables députés,
La réflexion que je voudrais partager avec vous s’articulera autour de trois grands axes :
1. La prise en charge des urgences sociales et la correction des inégalités ;
2. La relance de l’économie pour une croissance génératrice d’emplois ;
3. Enfin, la consolidation de l’Etat de droit avec le renforcement de la bonne gouvernance et le développement local
Monsieur le Président,
Je mettrai à chaque fois en exergue les réformes et programmes majeurs
dont la mise en oeuvre reste déterminante pour accélérer la réalisation
de ces trois objectifs.
J’évoquerai naturellement l’agenda que nous nous sommes fixé, les moyens
à mobiliser à cette fin, ainsi que les méthodes de gouvernance pour
conduire ces changements attendus.
Monsieur le Président, Honorables députés,
Je partagerai avec vous des objectifs quantifiés et chiffrés et je
souhaiterais que la représentation nationale que vous êtes nous
interpelle régulièrement sur le niveau d’exécution de ces programmes.
Ainsi, je suggère que deux fois par mois, les membres du gouvernement
viennent à l’Assemblée nationale faire le point sur l’état d’avancement
de leurs programmes respectifs. A travers vous, leurs élus, les
sénégalais seront régulièrement tenus au courant du travail du
gouvernement. Des comités consultatifs incluant les acteurs du secteur
privé et de la société civile seront mis en place au niveau des
ministères ; il sera également institué à la Primature un Haut Comité de
suivi des programmes et projets publics et ces mécanismes permettront
aux sénégalais d’apprécier nos progrès et nos performances.
I. POLITIQUES SOCIALES ET LUTTE CONTRE LA VULNERABILITE
Monsieur le Président, Honorables députés
Je voudrais tout d’abord vous entretenir des politiques sociales,
notamment celles en direction de nos concitoyens les plus vulnérables.
Nous comptons, sur la période 2013-2017, donner encore plus d’impulsion
aux programmes à fort impact social, pour apporter des réponses
concrètes aux urgences sociales et au besoin de protection des groupes
les plus vulnérables. Car, Monsieur le Président, notre action n’aura de
sens que si les sénégalais, tous les sénégalais, ceux des villes, de la
banlieue et des zones rurales, sentent qu’ils vivent mieux que par le
passé et que leurs enfants auront la chance d’une vie meilleure.
Je rappelle, à ce sujet, que près d’un ménage sénégalais sur deux reste
pauvre et le phénomène, plus accentué dans les zones rurales, touche
57,3% des ménages.
Aujourd’hui, au moins huit régions sur les quatorze que compte le pays
ont une incidence de pauvreté jugée très forte, de plus de 60%.
C’est pourquoi, le gouvernement engagera dès 2014 un programme d’urgence
d’infrastructures sociales, dénommé « Programme d’Infrastructures en
faveur des localités les plus défavorisées ».
Il s’agit, dans le cadre de la planification pluriannuelle des
investissements publics, de privilégier, par une approche concertée
entre les ministères, la réalisation de plateformes d’infrastructures
permettant à 2000 villages appartenant aux 62 communautés rurales les
plus pauvres, d’avoir accès à l’eau, à l’école, à des services de santé
et à des pistes.
En outre, pour élever leur potentiel économique, ces collectivités
bénéficieront, dans le cadre d’un ciblage, des programmes d’implantation
de fermes agropastorales et d’équipement en matériel de production.
Le programme global concernera à terme 88 communautés rurales, et 3000
villages, et devra toucher près de 1,2 millions de personnes, avec
l’objectif d’éliminer progressivement la fracture entre ces localités et
le reste du pays.
Ces programmes représentent un investissement, une source de cohésion
sociale et de stabilité, ainsi qu’un moyen de rompre le cercle vicieux
de la transmission intergénérationnelle de la pauvreté.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
C’est ce qui justifie le programme de Bourse de sécurité familiale, expérience novatrice en Afrique.
La bourse est destinée à fournir pendant l’année des allocations
trimestrielles de 25.000 FCFA à des ménages vivant dans une situation
d’extrême pauvreté.
Cette allocation favorisera l’inscription et le maintien de leurs
enfants à l’école, l’assurance de leur prise en charge vaccinale et leur
enregistrement à l’état civil.
A travers la bourse de sécurité familiale, c’est une nouvelle bataille
qui est engagée pour la scolarisation universelle, la protection de la
santé des enfants et donc la baisse de la mortalité infantile.
Ce programme doté d’une enveloppe budgétaire de 5 milliards de FCFA en
2013 va bénéficier à 50.000 ménages répertoriés sur la base de critères
partagés.
Cet effort financier sera accru progressivement avec une inscription
budgétaire supplémentaire de 5 milliards de FCFA par an. L’enveloppe
atteindra donc 25 milliards en 2017 pour soutenir 250.000 familles sur
toute l’étendue du territoire.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
1.1 COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE
Nous avons aussi fait le constat que seuls 18% de la population
sénégalaise disposent d’une couverture maladie publique ou privée.
L’écrasante majorité de nos compatriotes vit cette absence de couverture avec d’énormes difficultés.
Aussi, le gouvernement a-t-il, dans un souci d’équité, lancé depuis le
20 septembre 2013 la Couverture Maladie Universelle qui garantira
l’accès des populations à un paquet minimum de soins. A cette fin,
L’Etat a apporté cette année une dotation de 5 milliards de FCFA. Cette
dotation sera consolidée pour les années à venir.
Le dispositif, opérationnalisé à travers les mutuelles de santé, prendra
également en compte la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans
et les personnes du troisième âge, à travers un Plan Sésame rénové. Les
familles vulnérables bénéficiaires de la bourse de sécurité familiale
participeront à l’assurance-maladie à raison de 5000 francs par famille
et par an
L’objectif du programme est de passer d’un taux de couverture de la population de 18% en 2013 à 33% en 2014 et à 95% en 2017,
1.2 CARTE D’EGALITE DES CHANCES
Monsieur le Président, toujours dans l’objectif de lutter contre les
injustices sociales, le Gouvernement a lancé la Carte d’égalité des
chances destinée à la prise en charge des personnes vivant avec un
handicap.
Cette carte leur permet l’accès à des services spécifiques, dont les soins dans les structures de santé publiques.
Elle sera opérationnelle dès 2014 et touchera 30.000 bénéficiaires
durant ses premières années, avec l’objectif d’atteindre 50.000
personnes en 2017.
Le Gouvernement traduira également dans ses politiques sectorielles son
engagement résolu à promouvoir l’égalité et l’équité de genre, en
consolidant les droits des jeunes filles et des femmes, en les
préservant de toute forme de discrimination et de violence, en assurant
leur promotion économique, sociale et leur leadership national.
1.3 SANTE
Cela m’amène, Monsieur le Président, à parler de la protection du couple
mère-enfant, qui occupe une place essentielle dans notre politique
sanitaire, à côté des programmes de la lutte contre les maladies
transmissibles et chroniques.
L’ambition du gouvernement est d’assurer la délivrance de services de
qualité et de garantir l’accessibilité géographique et financière à nos
compatriotes.
A cet effet, l’offre de santé sera consolidée, avec la réalisation d’ici
2017 d’au moins 11 nouveaux centres de santé et 40 postes de santé, au
profit des zones les plus défavorisées.
En outre, les hôpitaux de Fatick et Matam seront progressivement mis en
service d’ici fin 2013, tandis que ceux de Ziguinchor et Dalal Jamm
seront fonctionnels en 2014.
Le maillage du territoire en infrastructures sanitaires sera accompagné
du renforcement des ressources humaines et des plateaux techniques, avec
l’extension des plateformes de dialyses, des blocs opératoires et des
scanners dans les régions.
Pour mieux rapprocher les prestations de services des populations, des
stratégies de proximité seront développées à travers le programme de
santé communautaire. Ce programme développera des activités préventives,
curatives et promotionnelles en matière de santé, d’hygiène et
d’assainissement.
1.4 LUTTE CONTRE LES INONDATIONS
Monsieur le Président, honorables députés,
La politique de prise en charge sociale des populations, c’est aussi la
lutte contre les inondations, à travers un programme décennal qui
privilégie les solutions structurelles.
Il s’agit de la réalisation d’ouvrages structurants de drainage et de
stockage des eaux pluviales, de la restructuration de quartiers
inondables.
Les travaux prioritaires de la phase d’urgence 2013-2014 ont mobilisé
une enveloppe de 66 milliards de FCFA dont un montant de 17 milliards de
FCFA pour la construction de 2.000 logements sociaux à Niaga et
Tivaouane Peul.
Les attributaires des 400 premiers logements sont en train d’être
installés et le programme sera entièrement achevé en décembre 2013.
Des actions d’aménagement et de restructuration seront entreprises d’ici
à 2017 dans les quartiers de Pikine irrégulier Nord et Sud, Diaminar de
Saint Louis, Khakhoune de Kaolack et les régions de Matam et
Ourossogui.
Divers ouvrages et canaux de drainage des eaux pluviales seront
également réalisés dans les zones les plus vulnérables aux inondations à
Dakar et à l’intérieur du pays.
De manière plus globale, il sera mis en oeuvre une stratégie plus active
de prévention et de gestion des risques et catastrophes auxquels nos
compatriotes sont exposés.
Il s’agit de prévenir les drames vécus avec les effondrements répétés
d’édifices ou les incendies récurrents dans les marchés qui sont souvent
le résultat de nos propres négligences, je dirai même parfois de notre
indifférence face aux dangers.
Ces situations qui exposent nos populations à des risques quotidiens
trouveront des réponses appropriées, à travers un vaste programme de
lutte contre les risques et catastrophes, déjà engagé.
La protection des populations passera aussi par les mesures énergiques
qui seront engagées pour la sécurité routière et la lutte contre les
accidents de la circulation.
Il s’agira, en particulier, de renforcer les actions de prévention, mais
aussi les sanctions pour les défaillances avérées, il faudra sécuriser
la délivrance des titres de transport, et nous engagerons des
concertations pour la mise en place du permis à points.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Nous le savons tous, la question des inondations pose un problème plus
global d’aménagement et de gestion urbaine, avec la prolifération de
quartiers mal assainis et l’installation anarchique des populations dans
des zones inondables.
1.5 HABITAT SOCIAL
C’est pourquoi, le gouvernement renforcera aussi les programmes
d’habitats sociaux, pour faciliter l’accès à la propriété aux personnes à
faibles revenus, ce qui stimulera également la création d’emplois.
Dans cette perspective, la SNHLM a entamé la viabilisation de plus de
7.500 parcelles sur différents sites de la région de Dakar et à
l’intérieur du pays, ainsi que la construction de 3.400 logements à
Diamniadio.
Quant à la Caisse des Dépôts et Consignations, elle développera un programme de 5.000 logements sociaux à Bambilor d’ici 2017.
Ces offres se développeront à côté d’autres initiatives de plusieurs
promoteurs privés que l’Etat et la Banque de l’Habitat du Sénégal
accompagneront.
Parallèlement, le Gouvernement accélérera la viabilisation des Zones d’Aménagement Concerté dans toutes les régions.
Nos compatriotes de la diaspora dont l’ambition première est d’accéder à
la propriété immobilière bénéficieront de quotas dans ces programmes.
Dans l’immédiat, le gouvernement pendra des mesures qui iront dans le
sens de la baisse des loyers notamment dans la région de Dakar où ils
sont parmi les plus chers en Afrique.
A cet effet, le gouvernement utilisera toutes les ressources qu’offrent
les textes en la matière, notamment celui relatif à la surface corrigée.
Ainsi les mesures qui seront proposées par le comité mis en place à
cette fin seront effectives dans les prochaines semaines, ce qui,
évidemment, soulagera bien des ménages.
1.6 HYDRAULIQUE RURALE, HYDRAULIQUE URBAINE ET ASSAINISSEMENT
Monsieur le Président, Honorables Députés,
L’accès à l’eau potable est une question vitale, notamment en milieu
rural. Il est heureux de constater que notre pays a fait des progrès
significatifs en la matière et va atteindre l’Objectif du Millénaire
pour le Développement y afférent.
Toutefois, il nous faudra assurer la prise en charge des 18% de ménages
sénégalais ne bénéficiant pas encore d’une couverture satisfaisante de
leurs besoins en eau.
Ainsi, durant la période 2013-2017, il est prévu la réalisation de 300
forages équipés afin de permettre à 800.000 personnes supplémentaires
d’avoir accès à l’eau.
En milieu urbain, l’accent sera mis sur la sécurisation de la production
et la prévention des déficits projetés de 200.000 m3/jour à l’horizon
2025, à Dakar et sur la petite côte.
A cet égard, le gouvernement a déjà entamé la réhabilitation de 10
forages dans le cadre d’un programme d’urgence qui s’achèvera en 2014.
Ces forages permettront une production supplémentaire de 34.500m3/jour.
Il est également prévu la réalisation d’une station de traitement du
fer, pour améliorer la qualité de l’eau dans la banlieue de Dakar.
Par ailleurs, tirant les enseignements des graves perturbations
survenues ces dernières semaines dans l’approvisionnement en eau de la
capitale, le Gouvernement a décidé de mettre en oeuvre des plans de
contingence et de gestion des risques pour tous les services publics
stratégiques, comme l’eau, l’électricité et les télécommunications.
Des conseils de veille stratégique seront chargés d’assurer un suivi
permanent de la continuité dans la délivrance de ces services.
Des efforts substantiels seront aussi consentis pour les services liés à l’assainissement.
A cet effet, Monsieur le Président, nous avons l’ambition de réaliser le
projet de dépollution de la baie de Hann. La station d’épuration de
Cambérène sera réhabilitée pour porter sa capacité de 52.000 m3/jour. Le
renouvellement du collecteur Hann-Fann et l’assainissement de la Cité
soleil font également partie de nos priorités. Ces projets mobilisent
plus de 83 milliards de FCFA.
Les plans directeurs d’assainissement, en cours d’actualisation pour
toutes les grandes villes, permettront de renforcer les investissements
prioritaires dans le secteur.
Dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des ménages, le
financement du Projet de Gestion durable des Déchets solides urbains
d’un coût de 17,5 milliards est en négociation avancée avec des
partenaires privés. Il permettra une meilleure gestion des déchets
solides par les collectivités locales.
1.7 MESURES DE SOUTIEN AU POUVOIR D’ACHAT
Monsieur le Président, Honorables députés,
J’en arrive maintenant aux mesures de soutien au pouvoir d’achat des
ménages qui se sont traduites par la revalorisation des pensions de
retraite de 10% en 2012 et d’une baisse de l’impôt sur les revenus des
travailleurs depuis le début de l’année 2013.
Cette dernière mesure représente 44 milliards qui devaient aller dans
les finances publiques et qui en lieu et place sont allés directement
dans les ménages concernés.
Par ailleurs, des baisses appréciables ont été également réalisées sur
les prix des denrées de première nécessité depuis avril 2012.
En outre, pour contenir les velléités de hausse des prix, le
Gouvernement a décidé, depuis le mois de mai 2013, d’homologuer les prix
du riz brisé, du sucre cristallisé, de l’huile en fût et de la farine
en concertation avec les opérateurs économiques dont je voudrais saluer
ici l’esprit d’ouverture.
Toutefois, Honorables députés, il nous faut accepter que la véritable
bataille pour le pouvoir d’achat c’est d’une part d’augmenter les
revenus des ménages et d’autre part, de produire encore plus ce que nous
consommons et de consommer davantage ce que nous produisons.
Notre option de développer l’agriculture s’inscrit dans cette perspective et je vous en parlerai tout à l’heure.
1.8 SOUTIEN AUX ACTIVITES ECONOMIQUES DES FEMMES ET AUX
JEUNES/EMPLOIS
Monsieur le Président, Honorables députés,
Je suis consciente que la question de l’emploi est au coeur des
préoccupations des sénégalais et surtout des jeunes sénégalais.
L’emploi, nous le savons tous, c’est le garant de notre dignité, de
notre sécurité et de celles de nos familles ; l’emploi c’est également
ce qui assure la stabilité et la paix dans notre société.
A ce titre, l’Etat a déjà procédé au recrutement de 5591 jeunes dans la
Fonction publique alors que l’enrôlement de 10.000 autres a démarré dans
le cadre de la mise en place de l’Agence d’Assistance à la Sécurité de
Proximité qui sera présente dans tout le pays. La sélection se fait de
manière transparente à travers les préfectures et sous-préfectures.
En outre, deux lignes de crédits de 10 milliards et 18 milliards de FCFA
provenant respectivement de la Banque Islamique de Développement et de
la Banque Africaine de Développement ont été mobilisées pour renforcer
les programmes d’autonomisation socio-économique des femmes et des
jeunes.
Ces financements permettront de générer au moins 15.000 emplois durables
en milieu rural et périurbain et de renforcer les capacités techniques
et de gestion de 17.000 promoteurs.
Ces ressources seront consolidées avec les fonds existants et déjà
opérationnels, pour soutenir les activités génératrices de revenus des
jeunes et des femmes.
Une enveloppe de 4,5 milliards de FCFA est également disponible pour
soutenir les activités économiques des sénégalais de la diaspora qui,
même s’ils sont loin des yeux, restent près de nos préoccupations. C’est
l’occasion pour moi de magnifier ici leur contribution fondamentale à
l’économie du pays à la stabilité des familles.
Monsieur le Président, l’innovation à souligner est que les lignes de
crédits seront désormais gérées avec plus de rigueur, sans parti pris,
ni connotation politicienne, à travers des mécanismes transparents,
permettant le financement de projets viables et le respect strict par
les porteurs de projets des conditions de remboursement.
A cet égard, ces promoteurs bénéficieront d’accompagnement dans la formulation, l’évaluation et la gestion de leurs projets.
Une plateforme intégrée de suivi/évaluation de ces dispositifs de financement sera opérationnalisée.
Honorables députés, afin de relever le défi du chômage et du
sous-emploi, l’Etat s’engagera également dans la mise en oeuvre du
programme national des domaines agricoles communautaires.
L’objectif est de contribuer à l’aménagement d’au moins 30.000 ha de
terres équipées d’infrastructures hydrauliques, de voiries,
d’électricité, et d’ouvrages de génie civil.
Ces aménagements permettront l’installation de 2.000 Unités Autonomes
d’Exploitation de 15 ha chacune, en moyenne. Cela permettra la mise en
place de 2.000 Organisations de Jeunes Producteurs comptant, en moyenne,
15 sociétaires, chacune.
Ce programme, développera de véritables agropoles, lieu d’insertion de
jeunes ruraux, de diplômés d’écoles de formation aux métiers de
l’agriculture et de disciplines connexes. Les premières
expériences-pilotes donnent d’excellents résultats et il nous faudra
gagner le pari de la généralisation.
Les domaines agricoles représentent également un moyen de capitaliser
les financements des promoteurs privés désireux d’investir dans des
activités de production, de transformation et de services agricoles et
pastoraux dans toutes les régions. Ils devraient contribuer à la
création d’au moins 50.000 emplois.
A cela s’ajouteront, bien entendu, les milliers d’autres emplois générés
par les différents programmes d’investissements publics prévus d’ici
2017 pour soutenir la relance du secteur agricole et les activités du
secteur privé.
1.9 EDUCATION ET FORMATION
Monsieur le Président, Honorables Députés,
C’est en investissant davantage dans le capital humain, notre richesse
première, que nous pourrons capitaliser tous les efforts consentis pour
stimuler la création d’emplois et de revenus.
Le défi qu’il nous faut relever aujourd’hui est d’offrir à tous nos
enfants les mêmes chances d’accéder à l’école, de les préparer à travers
des formations mieux adaptées, à valoriser leur potentiel et à réussir
leur insertion socioprofessionnelle.
A cet effet, dans le cadre du Programme d’Amélioration de la Qualité, de
l’Équité et de la Transparence du secteur de l’Éducation et de la
Formation (PAQUET-EF), le réseau scolaire sera étendu, notamment dans
les zones défavorisées.
Sur la période 2013-2017 il est prévu la réalisation de :
- 200 nouvelles écoles complètes pour accueillir environ 50.000 élèves supplémentaires issus des régions les plus défavorisées ;
- 6000 salles de classe et 250 blocs d’hygiène ;
- 110 collèges de proximité, plus de 15 lycées départementaux, 19
collèges franco-arabes, 64 daara modernes et la modernisation de ceux
existants.
Il faut signaler à cet égard, honorables députés, la tenue cette année
du Baccalauréat en Arabe, une première dans notre pays. Nous comptons
ainsi offrir à nos compatriotes arabisant les mêmes opportunités
professionnelles qu’à ceux issus de l’enseignement classique, afin
qu’eux aussi participent pleinement au développement de notre pays.
Certains anciens établissements comme le Prytanée militaire, les lycées
Charles De Gaulle, Abdoulaye Sadji, Ameth Fall et Mariama BA seront
réhabilités.
En outre, un programme de résorption de tous les abris provisoires sera entamé dans les écoles élémentaires, collèges et lycées.
Mais, en plus d’infrastructures de qualité, le secteur de l’éducation a besoin d’une gouvernance plus inclusive.
C’est le sens des initiatives qui sont prises pour l’organisation des
assises de l’éducation prévues dans le premier semestre 2014 sur toute
l’étendue du territoire national.
Je suis persuadée, qu’avec ces assises, émergera une école sénégalaise
en phase avec nos ambitions et nos valeurs, un creuset d’excellence
offrant à nos enfants les meilleures aptitudes pour l’avenir.
Aussi, j’en appelle à l’engagement redoublé de tous les acteurs, et
surtout de nos enseignants, investis de la redoutable mais exaltante
mission de préparer les élites futures, qui auront la charge de conduire
demain les destinées de ce pays.
Un des thèmes de ces concertations sera, sans aucun doute,
l’amélioration de la qualité des enseignements et apprentissages, qui
occupe une place essentielle dans notre nouveau programme éducatif.
Cette qualité résultera de l’accroissement de nos efforts en matière de
recrutement et de formation des enseignants, d’amélioration des
conditions de travail dans les écoles, d’une plus grande disponibilité
des manuels scolaires, et de l’extension des cantines scolaires dans les
zones les plus défavorisées.
Le gouvernement a aussi fait le choix, de mettre un accent particulier
sur l’enseignement des sciences et techniques dans le cycle fondamental
et dans les lycées ainsi que sur la professionnalisation des filières.
Cette option sera traduite dans le cadre de Partenariats Public-Privé,
par la création de six lycées professionnels spécialisés dans les pôles
de développement , avec des filières d’enseignement mieux articulées aux
potentialités économiques des localités.
En outre, pour matérialiser notre option de créer « une école de la
seconde chance », des programmes de formation duale « lycées-entreprises
» seront développés.
Ils permettront à des apprentis déjà présents dans le secteur informel,
de valider les compétences pratiques acquises et d’obtenir une
qualification et des diplômes du CAP ou du BTS au sein des lycées
professionnels.
Complétant le cycle secondaire, notre enseignement supérieur, un des
leviers essentiels pour l’émergence, orientera ses activités vers des
réponses pertinentes aux questions de développement socio économique du
Sénégal.
A cet effet, conformément aux recommandations de la concertation
nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur, la priorité sera
accordée au développement des sciences, technologies, sciences de
l’ingénieur, mathématiques et à la recherche appliquée. Les filières
classiques continueront à être soutenues tout en favorisant le
rapprochement avec le monde du travail.
Dans cette perspective, plusieurs grands projets ont été retenus, notamment :
13
- le démarrage de l’Université virtuelle du Sénégal avec la réalisation à partir de 2014 de 6 espaces numériques ouverts ;
- la finalisation, d’ici à fin 2014, des infrastructures et équipements
pédagogiques des Universités de Dakar, Saint Louis, Ziguinchor, Thiès et
Bambey ;
- l’ouverture en octobre 2016, d’une seconde université publique à Dakar et de l’Université du Sine Saloum de Kaolack ;
- l’ouverture dès 2015, de centres délocalisés des Universités dans les
régions, la mise en place du réseau des Instituts Supérieurs
d’Enseignement Professionnel ainsi que la création des centres de
recherche dans les régions
- la mise en place du programme un étudiant-un ordinateur avec l’objectif d’atteindre au moins 50% des effectifs en 2017.
Ces orientations stratégiques seront soutenues par une nouvelle
politique d’attribution des bourses basée sur des critères d’excellence
et d’équité.
1.10 SPORT
Honorables députés,
L’épanouissement de notre jeunesse sera également assuré à travers une
politique sportive centrée sur la réalisation d’infrastructures et d’
équipements multifonctionnels, le renforcement et la diversification du
financement des activités sportives, la modernisation de la gouvernance
et la promotion des ressources humaines.
Aussi, le Gouvernement poursuivra-t-il son programme pour doter toutes
les régions de stades multifonctionnels et d’installations sportives de
proximité.
Je voudrais vous dire, ici, que les travaux de l’arène nationale
démarreront en 2014 sur un site consensuel, pour soutenir l’essor de la
lutte, notre sport national. Cette infrastructure accompagnera d’autres
disciplines comme les arts martiaux, la boxe et le basket qui
bénéficieront sur le site d’installations fonctionnelles.
Pour diversifier les sources de financement des activités sportives, un
Fonds National de Développement du Sport sera mis en place. Il est
destiné à assurer une gestion ciblée des sportifs de haut niveau dans le
cadre de leur préparation, d’appuyer les fédérations avec lesquelles
l’Etat sera lié par une convention, avec des objectifs à moyen et long
terme.
L’Etat a également décidé d’accompagner le mouvement sportif dans la
mise en place d’une fondation dont l’objectif est de mieux capter les
fonds issus du sponsoring, du mécénat, des collectivités locales et du
secteur privé.
1.11 CULTURE
Vecteur de progrès social et socle de notre identité, la culture
bénéficiera d’actions soutenues pour créer la plus-value économique
attendue de l’immense talent de nos artistes et créateurs, ainsi que la
valorisation de notre patrimoine matériel et immatériel.
A cet égard, en plus de l’application effective de la loi sur le droit
d’auteur et les droits voisins, le statut des artistes sera élaboré.
En outre, à travers la territorialisation des politiques et la promotion
de la diversité culturelle, les régions seront progressivement dotés de
Maisons de la Culture et des Arts, fonctionnelles. Ces initiatives
soutiendront l’émergence de celles privées.
2 RELANCE DE L’ECONOMIE
2. 1 ENVIRONNEMENT DE LA RELANCE ECONOMIQUE
2.1.1 REFORMES DE L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES
Monsieur le Président, Honorables Députés
Pour soutenir notre politique sociale et investir dans la qualité de nos
ressources humaines, il faut créer de la richesse car on ne peut pas
dépenser ce que l’on n’a pas.
C’est donc le moment de vous parler des mesures envisagées pour
accélérer la relance de l’économie afin de créer encore plus d’emplois
et accroître les revenus.
Sur la période 2013-2017, le Sénégal s’engage à porter le taux de
croissance moyen à 6% qui est le niveau de croissance de la zone UEMOA
et de ramener le déficit public à un niveau acceptable.
Cette impulsion de la croissance économique reposera sur une
compétitivité et une productivité, elles mêmes fortement tributaires
d’une amélioration qualitative de l’environnement des affaires.
Certes, le Sénégal dispose d’avantages concurrentiels certains comme la
stabilité politique, la solidité de nos institutions, la situation
géographique avantageuse, des conditions climatiques très favorables sur
la bande côtière du pays, et des infrastructures de télécommunications
de qualité.
Mais, ses résultats en matière d’attractivité des Investissements
Directs Etrangers restent encore très en-deçà du potentiel réel.
Il est donc urgent de mener à terme les réformes majeures identifiées
dans le cadre du dialogue avec le secteur privé sur les politiques
publiques.
Je puis déjà vous annoncer que la réforme du Code des Douanes sera
finalisée avant fin 2013, afin de mieux soutenir l’entreprise et les
opérateurs privés, à travers des procédures et transactions simplifiées
et des régimes douaniers plus favorables.
D’ici à 2015, d’autres réformes interviendront pour améliorer le score
du Sénégal au classement Doing Business et créer un environnement plus
favorable pour le secteur privé.
- Au moins cinq procédures administratives liées à l’investissement
privé, notamment le permis de construire dont le guichet unique sera
lancé en fin octobre 2013. D’ici 2015, le paiement des impôts, le
transfert de propriété, et la création d’entreprises seront
automatisées.
- Nous mettrons en place un dispositif fiscal et juridique incitatif et
simplifié, avec la rénovation et la mise en cohérence des codes des
douanes, des mines, des investissements, de l’environnement et des
impôts, etc.
- Nous sommes en train de finaliser et d’adopter le nouveau régime
juridique des Partenariats Publics Privés (loi
Construction-Exploitation-Transfert (CET)).
- Nous comptons améliorer la compétitivité des facteurs de production
tels que l’énergie, faciliter l’accès au foncier et au financement, et
disposer de ressources humaines qualifiées.
Je veillerai personnellement à la mise en oeuvre diligente de ces réformes.
2.1.2 RELEVER LE DEFI DE L’ENERGIE
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Les effets positifs résultant de l’amélioration de l’environnement des
affaires doivent être accompagnés du renforcement de la qualité de
fourniture de l’énergie qui doit être en quantité suffisante et à un
coût abordable.
Ce secteur vital pour notre économie a besoin aujourd’hui de réponses
durables pour lever les contraintes fortes liées à un parc dominé par
une énergie à 90 % thermique, fortement dépendant du pétrole et générant
des coûts élevés de production, en plus de l’imprédictibilité des prix
du pétrole.
En dépit des subventions qui pèsent sur les finances publiques, 80
milliards par an, notre électricité reste parmi les plus chères au
monde.
Cependant, des améliorations ont été observées depuis un an et demi dans
la fourniture de l’électricité, grâce aux efforts consentis dans la
consolidation des capacités avec la réhabilitation de centrales et la
modernisation progressive du réseau de distribution.
Ces efforts seront poursuivis sur la période 2013-2017, à travers un
programme de développement de la production visant à assurer la
disponibilité de l’énergie en quantité et en qualité, à des prix
supportables pour les sénégalais.
A cette fin, pour renforcer la production, l’option a été prise de
recourir à un mix énergétique, avec les sources d’énergie les moins
couteuses comme le charbon, le gaz, l’hydroélectricité, le solaire et
l’éolienne.
Ainsi, des contrats d’achat d’électricité ont déjà été signés avec des
investisseurs privés pour la construction d’une centrale à charbon à
Sendou d’une puissance de
125 MegaWatt, et d’une seconde de 300 MW. Le démarrage de leur
production est prévu en 2016. Une troisième centrale de 70 MW prévue à
Tobène, entrera en exploitation en fin 2014.
En outre, des accords sont déjà signés pour une production de 80 MW à partir du gaz de la Mauritanie, à compter de 2015.
Des perspectives s’offrent également avec le développement de
l’hydroélectricité grâce à la mise en service des centrales
hydroélectriques de Felou (15 MW) et de Sambagalou (51 MW) prévues
respectivement en 2013 et 2017.
D’autres conventions sont en cours de négociation pour renforcer l’offre de production.
Notre pays devrait donc disposer d’ici 2017, d’une capacité suffisante
pour satisfaire la demande à de meilleurs coûts. Le coût de production
du kilowatt/heure qui varie entre 120 et 180 f CFA aujourd’hui, devrait
se situer entre 60 et 80 FCFA. Ce qui pourrait générer une baisse des
prix au profit des usagers.
Les réseaux de transport et de distribution seront aussi renforcés, en
vue de sécuriser l’alimentation et d’améliorer la qualité des services,
notamment l’évacuation de l'énergie produite par les nouvelles
centrales.
Ces actions seront accompagnées du renforcement de l’utilisation des
énergies renouvelables avec une plus grande diffusion du solaire.
L’objectif est d’atteindre 20% de puissance installée en 2017 en ce qui
concerne les énergies renouvelables.
Dans le souci d’une mise en oeuvre cohérente de ces actions et de leur
durabilité, un plan de restructuration financière et technique de la
SENELEC est déjà élaboré, avec un contrat de performance faisant l’objet
d’un suivi rapproché.
La sécurisation de notre approvisionnement en produits pétroliers sera
assurée à travers le renforcement de nos capacités de stockage et la
restructuration de la SAR.
La promotion des services énergétiques est également une condition
essentielle pour améliorer les conditions de vie des ménages ruraux et
stimuler l’entreprenariat rural.
C’est pourquoi, le gouvernement a décidé de porter le taux d’électrification en milieu rural de 25 % en 2012 à 60% en 2017.
Cet objectif devra être atteint avec les projets en cours, notamment
avec l’achèvement des concessions d’électrification rurale exécutées
dans le cadre de partenariats public/privé, qui prévoient l’accès à
l’électricité de 106.000 ménages d’ici 2015.
2.1.3 ASSEOIR UN SOCLE D’INFRASTRUCTURES DE SOUTIEN A LA
PRODUCTION
Monsieur le Président, Honorables Députés
Pour relever le défi de la croissance, il faut également doter notre
pays d’infrastructures pour son désenclavement interne et externe par
rapport aux pays de la sous-région.
Nos contraintes dans ce domaine sont connues.
Elles sont liées à un réseau routier inégalement réparti et dégradé, un
trafic aérien en croissance, mais largement en deçà de son potentiel,
avec une compagnie nationale très peu performante.
A cela s’ajoutent un réseau ferroviaire vétuste, de faible densité, mais
potentiellement compétitif, une activité portuaire concentrée sur le
seul Port de Dakar, contraint par les congestions urbaines alentour et
fortement concurrencée par les ports voisins en cours de modernisation.
Il nous faut donc hâter la réalisation d’un vaste programme
d’infrastructures routières, maritimes et aéroportuaires, socles
indispensables pour renforcer l’émergence de pôles d’activités
économiques agropastorales, minières, touristiques et halieutiques.
L’enjeu, c’est d’assurer le désenclavement des zones de production et de
bâtir un réseau d’échanges structuré pour un développement plus
équilibré du territoire.
C’est aussi de renforcer l’attractivité et la compétitivité de notre
économie, réussir son intégration au marché sous régional et dynamiser
ses échanges avec l’extérieur.
Pour accélérer le désenclavement interne de notre pays, le Gouvernement a
déjà engagé la réalisation de 33 projets routiers d’un coût global de
627 milliards de FCFA, pour un linéaire de 940 km de routes revêtues,
avec 7 ponts et ouvrages d’art.
Toutes ces routes devront être réceptionnées d’ici à 2015.
Ce programme sera complété par de nouveaux projets dont le démarrage est prévu avant fin 2013, pour un linéaire total de 230 km.
Pour assurer une meilleure connectivité des zones rurales, un programme
de 1200 km de pistes sera engagé dès le mois de novembre prochain, avec
une dotation de 10 milliards de FCFA.
Notre objectif est de réaliser au moins 4000 km de pistes d’ici 2017 à
travers ce programme, qui sera renforcé avec les divers autres projets
de pistes en cours.
Le désenclavement des iles du Saloum sera pris en compte avec
l’acquisition prévue d’un bac de 100 tonnes pour Foundiougne en 2014.
C’est aussi, à travers le développement de notre réseau ferroviaire, que
nous pourrons assurer le désenclavement des parties Nord, Est et Sud du
pays et accélérer le développement des ressources minières.
En vue d’une meilleure intégration dans la sous région, il est également
retenu, la réhabilitation de la ligne ferroviaire actuelle
Dakar-Tambacounda-Kidira d'un linéaire de 573 Km, ainsi que la
construction d’une nouvelle voie ferroviaire structurante
Dakar-Tambacounda-Kédougou. Cette nouvelle desserte permettra, outre
l’exploitation des mines de fer de la Falémé, celle des mines de Bauxite
de Faléa et du fer au Mali.
Ces vastes chantiers figurent, avec la réalisation des trois projets
d’autoroutes Diamniadio-Thiès-Touba, Thiès-Tivaouane, le programme de
construction de 9 ponts, parmi les actions majeures pour une croissance
économique soutenue sur le moyen terme.
Ils contribueront à la modernisation des transports urbain, interurbain et sous-régional
Pour leur réalisation, l’Etat compte recourir essentiellement à des
partenariats public-privé et des accords de financement longs sont en
voie d’être conclus.
S’agissant des équipements et infrastructures maritimes, notre programme
comportera la construction de terminaux équipés à Ndakhonga et à
Foundiougne, la mise en place d’une chambre froide d’une capacité de
2000 tonnes au port de Ziguinchor.
Le financement de la première phase de ce projet d’un coût de 30 milliards est déjà acquis.
L’Etat engagera dès 2014 le développement du port de Ziguinchor, pour un
financement de 21 milliards de FCFA. Les travaux consisteront au
dragage et au balisage du fleuve Casamance, la mise en place d’une zone
hydrocarbure, et la construction d’un Port de pêche à Boudody.
Le port de pêche de Saint-Louis sera aussi réhabilité pour une enveloppe
de 4 milliards de FCFA, dans le cadre du programme de développement
touristique de la ville de Saint-Louis.
S’agissant du port de Kaolack, sa réhabilitation est en discussion avec des partenaires stratégiques.
La modernisation du Port Autonome de Dakar se poursuit aussi pour
renforcer sa compétitivité, par l’amélioration des capacités
d’accostage, la réhabilitation et la réalisation de nouveaux terminaux,
plateformes logistiques et Wharfs.
Au plan des transports aériens, l’aéroport international Blaise Diagne
favorisera l’émergence d’un pôle urbain et économique avec l’autoroute à
péage Dakar-Diamniadio-Thiès-Mbour et la Zone Economique Spéciale
Intégrée.
Avec ces investissements, notre pays cultive l’ambition de se
positionner comme un hub sous-régional de transport aérien de premier
plan. Cette situation sera confortée avec la réhabilitation des
aéroports régionaux qui sera entreprise à partir de 2014.
L’émergence d’un second pôle urbain au niveau du lac rose pourra aussi
faire de la capitale une métropole plus ouverte pour devenir un hub de
services numérique et technologique ainsi qu’une plateforme financière.
L’émergence de ces pôles sera soutenue par le développement de
l’économie numérique, un des stimulants pour la croissance et l’emploi.
Les retombées du passage de l’audiovisuel analogique au numérique, le
développement des télécommunications et de l’internet, favoriseront une
meilleure connectivité interne et externe, la réduction de la fracture
numérique, ainsi que le développement de nouveaux services à forte
valeur ajoutée exportables, à travers des partenariats nationaux et
internationaux. La stratégie nationale de développement de l’économie
numérique sera donc finalisée avant la fin de l’année 2013.
Ce vaste programme d’investissement dynamisera l’activité du secteur privé, avec une forte impulsion pour la création d’emplois.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
2.2 DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION
2.2.1 LA RELANCE PAR L’AGRICULTURE
Après vous avoir entretenu des éléments indispensables à la relance de
l’économie, je souhaite, à présent, aborder les secteurs de production
en commençant par l’agriculture qui est placée au coeur de notre
stratégie de développement.
L’agriculture, Monsieur le Président, doit trouver dans cet
environnement en mutation, les facteurs permettant de stimuler son
potentiel de croissance élevé et d’exercer un effet d’entrainement sur
le développement des autres secteurs de production.
C’est à travers elle, honorables députés, que des réponses durables
pourront être apportées à la pauvreté en milieu rural et à la forte
demande d’emplois.
A cet égard, un de nos premiers défis est d’accélérer notre programme
d’autosuffisance alimentaire, pour soustraire progressivement notre pays
des contingences des marchés extérieurs et réduire le déficit
structurel de notre balance commerciale.
Nos stratégies pour y parvenir sont : la maîtrise de l’eau,
l’accroissement de la productivité des terres et la structuration des
filières.
D’ici 2017, l’accent dans le secteur agricole sera mis sur :
- la poursuite de l’autosuffisance alimentaire avec des productions attendues de
1 million de tonnes de riz blanc, de 200 000 tonnes de tomate, de 350
000 tonnes d’oignons et de 40 000 tonnes de pommes de terre ;
- la restructuration et l’optimisation des performances de la filière
arachide pour atteindre une production d’un million de tonnes ;
- et le passage de 25 à 150 fermes agricoles pour stimuler les filières horticoles.
Les investissements seront donc orientés vers la réhabilitation de
14.000 ha de terres et la réalisation de nouveaux aménagements hydro
agricoles sur plus de 33.000 ha dans les vallées du fleuve et de
l’Anambé.
Au delà de ces programmes, il est prévu la valorisation des eaux de
ruissellement et souterraines, à travers l’exploitation des bassins de
rétention et des forages agropastoraux pour le développement des fermes
intégrées.
Pour asseoir les conditions durables de productivité et une agriculture
performante, le programme de reconstitution du capital semencier sera
renforcé, avec un système plus structuré de production et
d’approvisionnement en semences certifiées.
A cet effet, l’Etat garantira la sécurisation des semences de pré base à
travers l’ISRA, le renforcement des capacités des services techniques
nationaux et l’appui à l’émergence d’entreprises semencières privées.
Ce programme permettra la production de 60.000 tonnes de semences
certifiées d’arachides par an, à partir de la campagne 2015. Il prendra
également en compte les espèces vivrières : riz, mil, maïs, sorgho,
niébé.
Pour élever significativement les niveaux de production agricole, le
niveau d’équipement des producteurs sera davantage modernisé et
renforcé.
A cette fin, l’Etat vient de signer un programme de coopération pour
l’acquisition de plus de 1000 tracteurs et divers équipements agricoles
d’une valeur de 42,5 milliards de FCFA.
Ces efforts complètent ceux du programme d’équipement du monde rural qui
a bénéficié d’une dotation de 5 milliards de FCFA en 2013, montant qui
sera consolidé chaque année pour rehausser le niveau d’équipement des
exploitations familiales.
Il y’a lieu de souligner qu’un réseau national de plus 120 magasins de
stockage et de conservation des produits agricoles sera livré avant la
fin de l’année 2013. Cela confortera l’organisation des marchés
agricoles et la valorisation des produits locaux.
La mise en oeuvre de ce programme agricole devrait nous permettre à
l’horizon 2017 de réduire notre facture d’importation de riz de 313
milliards de FCFA, d’assurer un taux de couverture de nos besoins
vivriers à plus de 75%, et de garantir une production arachidière
annuelle de plus d’un million de tonnes.
2.2.2 ELEVAGE
Monsieur le Président, Honorable députés,
Avec l’agriculture, notre élevage se modernise grâce aux efforts engagés
dans la stabulation, la création de fermes pilotes et de laiteries
modernes.
A moyen terme, l’accent dans ce secteur sera mis sur l’amélioration de
la productivité et la compétitivité des filières bétail-viande, lait,
aviculture familiale et industrielle, la
création des systèmes d’élevage, l’amélioration de la mise à marché et du cadre institutionnel.
Le programme d’action retenu portera sur la reconstitution des réserves
et le développement des cultures fourragères, la sécurisation des
intrants alimentaires, le renforcement du potentiel génétique des races
locales et l’introduction d’innovations technologiques à travers les
Centres d’Impulsion et de Modernisation.
Mais, les effets de ce programme ne seront capitalisés, qu’avec la
prévention et la réduction des niveaux élevés de mortalité qui affectent
le cheptel.
En conséquence, l’Etat engagera un vaste programme de lutte contre les
maladies animales pour relever le taux de couverture vaccinale du
cheptel de 25% à 80%, conformément aux normes de l’Organisation mondiale
de la santé animale.
Pour mieux accompagner le développement du secteur, les infrastructures
et équipements de transformation, d’abattage et de commercialisation
seront renforcés avec de nouveaux parcs à vaccination, la réhabilitation
des abattoirs industriels existants, la mise en service des nouveaux
abattoirs de Touba et de Mpal, ainsi que l’implantation à Diamniadio
d’un abattoir moderne d’envergure nationale d’un coût de 22 milliards de
F CFA.
En plus de la réorganisation et de la formation des acteurs, l’Etat
appuiera, à travers la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal et
le Fonds de Stabulation, l’implantation d’unités industrielles de
production et de transformation ainsi que la poursuite de
l’autosuffisance en moutons qui demeure une très forte priorité.
Notre cheptel sera également mieux sécurisé à travers la mise en place
d’un système de traçabilité et d’identification du bétail,mais également
avec les nouvelles sanctions introduites dans la réforme du code pénal
auquel s’ajoutera le code pastoral.
2.2.3 ENVIRONNEMENT
Ces programmes agropastoraux iront de pair avec les stratégies de
préservation des ressources environnementales, qui vont contribuer à la
consolidation des bases pour la sécurité alimentaire et la création de
revenus substantiels pour les ménages.
A cet effet, des programmes de création de 5000 emplois verts seront mis
en oeuvre, à côtés des projets d’aménagement, de valorisation et
d’exploitation des ressources fauniques et ligneuses.
Il est prévu chaque année, de récupérer 10.000 ha de terre, d’aménager
30.000 ha de forêts classées et 50.000 ha de forêts de terroirs.
2.2.4 PECHE
Mr le Président, honorables députés,
La pêche est un secteur fondamental de notre économie, elle occupe près
de 600.000 de nos compatriotes en emplois directs et indirects, notre
objectif est d’accroitre sa contribution dans la création des richesses.
A cet égard, la politique sera axée autour de la maitrise des capacités
de pêche, la régulation de l’accès aux ressources, l’amélioration de la
productivité et de la compétitivité.
Le secteur engagera dès 2014 la seconde phase d’un programme de près de
10 milliards de FCFA destiné à l’implantation de 19 nouveaux complexes
frigorifiques et l’acquisition de 61 camions frigorifiques à travers le
pays.
Ces investissements et ceux liés à la transformation des produits
halieutiques contribueront à renforcer la sécurité alimentaire,
faciliter l’accès des populations de toutes les zones du pays au poisson
et réduire les pertes post-capture. L’accès au crédit pour la
modernisation des outils de travail sera favorisé à travers les
mécanismes de financement que je vous décrirai tout à l’heure.
2.2.5 LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Pour mieux dynamiser notre économie et diversifier les sources de la
croissance, il est aussi indispensable de stimuler les secteurs à fort
potentiel d’exportation.
Je veux parler des mines et phosphates, du tourisme et de l’activité industrielle.
Dans le secteur minier, une nouvelle politique sera élaborée qui aura
comme double objectif le respect de l’environnement et la préservation
des intérêts stratégiques de notre pays dans les contrats
d’exploitation.
En ce qui concerne les grands projets miniers, notamment les gisements
de phosphates de Matam et ceux d’or de Kédougou, le gouvernement
développera des partenariats avec le secteur privé pour leur mise en
exploitation, en veillant tout particulièrement à la préservation des
intérêts du Sénégal.
En outre, à la faveur de la sentence rendue récemment par le tribunal
arbitral de la Chambre de Commerce Internationale de Paris en faveur du
Sénégal, le gouvernement engagera la recherche de partenaires pour
l’exploitation des gisements de fer de la Falémé.
Monsieur le Président,
Nous avons l’ambition de mieux articuler notre politique
d’industrialisation au développement de la carte universitaire et de
l’enseignement professionnel, aux pôles de croissance, ainsi qu’à la
modernisation du secteur informel.
La politique de développement industrielle accordera encore plus de
place à la création de nouvelles unités de transformation des produits
agropastorales et halieutiques. Il est prévu d’en réaliser 500 unités
sur l’ensemble du territoire. Le programme de plateformes
multifonctionnelles sera étendu à 1000 unités, dont les 300 premières,
financées par nos partenaires, sont en cours d’implantation.
Il faut noter que chaque plateforme crée 4 emplois et polarise 250 femmes organisées en groupements d’affaires..
Monsieur le Président,
Des zones industrielles décentralisées comprenant des ateliers
polyvalents sont également prévues dans les régions de même que
l’implantation d’un parc technologique sur la Petite Côte, avec
l’objectif de favoriser la synergie
Entreprise-Formation-Recherche-Développement.
2.2.6 TOURISME
Honorables députés, comme vous le savez, le tourisme occupe une place
centrale dans notre économie. Pour en faire un des leviers de la
croissance et de la création d’emplois nous comptons stimuler le
développement de toutes ses opportunités, en renforçant la connectivité
aux marchés cibles, et en développant une offre plus attractive, plus
diversifiée et répondant aux standards internationaux.
A cet effet, des synergies plus fortes seront développées avec les
secteurs de la culture, de l’artisanat et de l’environnement pour capter
la demande interne, sous- régionale et internationale.
Des mesures seront ainsi prises pour une revue de la réglementation, un
renforcement de qualification de la main d’oeuvre et une promotion plus
intensive vers les marchés émetteurs.
Un accent particulier sera mis sur l’aménagement des stations
touristiques de la Petite Côte, de la Zone Nord et du Delta du Saloum,
ainsi que la construction de centres régionaux de formation hôtelière et
touristique.
En outre, pour mieux soutenir l’investissement privé un crédit hôtelier
sera mis en place pour accompagner les porteurs de projets.
Honorables députés,
C’est en généralisant et en portant à l’échelle les initiatives dont je
vous ai parlé sur l’ensemble du pays que le gouvernement compte
atteindre l’objectif de 300.000 emplois. Car il faut bien comprendre que
les emplois seront générés à travers une économie dynamique et
compétitive et c’est notre devoir de faire preuve d’hardiesse et de
détermination pour l’émergence économique de notre pays
2.3 LES MOYENS DE FINANCEMENT
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Tous ces programmes dont je viens de vous entretenir nécessitent des
moyens et des ressources à mettre à la disposition des acteurs
économiques.
Pour relancer la croissance économique et sociale, nous allons recourir à différents leviers.
D’abord, les premiers efforts seront consentis sur les ressources
internes, à partir d’un recentrage sur les priorités et d’une
optimisation des dépenses. Ce processus est engagé.
En outre, en complément aux concours financiers de nos partenaires
bilatéraux et multilatéraux, ainsi qu’aux transferts des sénégalais de
l’extérieur, l’Etat engagera une stratégie de promotion des
investissements plus active.
L’objectif est de stimuler le développement des secteurs porteurs et
favoriser la réalisation des projets stratégiques à forte intensité de
capital, à travers des fonds privés ou des partenariats public/privé.
Au-delà du financement des investissements publics, l’Etat soutiendra
l’émergence des PME, au regard de leur rôle déterminant dans l’économie.
A l’heure où le Sénégal vise l’émergence économique, le taux de
financement de l’économie reste limité à 31% du PIB, comparé à ceux des
pays émergents qui affichent des niveaux 2 à 3 fois plus élevé.
Les PME qui ne représentent que 16% du portefeuille des banques, restent
confrontées à des taux d’intérêt élevés, des offres dominées par les
crédits à court terme, peu adaptés à leurs besoins.
Elles sont soumises à des exigences de garanties importantes et à une
faiblesse de leurs fonds propres ; ce qui limite leurs capacités à
mobiliser des ressources pour faire face à leurs besoins
d’investissements.
Pour lever ces contraintes, l’État a mis en place un dispositif de
soutien financier à travers le Fonds Souverain d’Investissements
Stratégiques (FONSIS), la Banque Nationale de Développement Economique
(BNDE), et le Fonds National de Garantie et d’Investissements
Prioritaires (FONGIP).
Ainsi, la PME sénégalaise aura l’opportunité de solliciter un crédit
auprès de la BNDE ou du FONSIS et pourra obtenir des garanties du
FONGIP.
La BNDE mobilisera, dès le démarrage de ses activités en janvier 2014,
toutes les potentialités offertes par son dispositif institutionnel
d’appui aux PME.
Elle jouera un rôle de plateforme d’intégration de services d’appui pour
faciliter les démarches de ses clients, identifier les services les
plus adaptés à leurs besoins et exploiter toutes les possibilités de
synergie avec les différentes structures d’appui.
La problématique des ressources longues indispensables au financement de
l’investissement stratégique que connaissent les entreprises sera prise
en charge par le FONSIS qui accompagnera les privés nationaux dans les
partenariats avec les investisseurs étrangers. Il facilitera également
l’accès au financement des PME-PMI. A cet effet, il mettra en place un
fonds particulier qui servira à des prises de participation dans le
capital des PME présentant un potentiel de développement intéressant,
avec un fort taux de création de valeur ajoutée et d’emplois.
Les synergies entre l’ADEPME, l’Agence pour la Promotion des
Exportations, la Bourse nationale de Sous-traitance et de Partenariat,
permettront de mobiliser davantage de ressources et d’assurer
l’accompagnement des PME grâce à des lignes de financement
préférentielles.
Les ressources de la Caisse des Dépôts et Consignations renforceront ce dispositif d’appui au financement des PME.
Ces instruments qui développeront des synergies avec les systèmes
financiers décentralisés vont également soutenir de jeunes porteurs de
projets et opérateurs privés.
A la faveur de l’amélioration de l’environnement des affaires induites
par les réformes, les activités du secteur privé seront également
stimulées par la commande publique et la participation dans la
réalisation des grands chantiers d’investissements. Il reste entendu,
honorables députés, que la préférence nationale s’accompagnera d’une
bonne exécution de la commande publique, tant du point de vue de la
qualité du travail fourni que du respect des délais de livraison.
3 RENFORCEMENT DE L’ETAT DE DROIT
3.1 REFORME DE LA JUSTICE
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Je voudrais à présent aborder le troisième axe de mon intervention en
évoquant les réformes majeures pour consolider l’Etat de droit, et une
gouvernance locale permettant de donner plus d’impulsion au
développement des terroirs.
Le premier chantier de réforme est celui de la justice.
En effet, pour un Etat de droit et une gouvernance à la hauteur de nos
ambitions, il est indispensable de renforcer le système judiciaire.
Son organisation sera donc revue, avec la mise en place des Tribunaux de
grande instance et des Tribunaux d’instance, en remplacement des
tribunaux régionaux et départementaux.
Cette évolution de la carte judiciaire s'accompagnera d’une redéfinition
du système de répartition des compétences des juridictions, en vue de
garantir la célérité dans le traitement des affaires et une véritable
justice de proximité.
Elle sera également marquée par l’accélération de l’informatisation et
la mise en réseau de la chaine judiciaire, pour une réduction
significative des délais de délivrance des décisions de justice et
autres actes judiciaires.
La consolidation d’un statut protecteur des magistrats, autre préoccupation majeure, a été bien prise en compte.
Ainsi, la nouvelle loi organique prévoit une augmentation du nombre de
magistrats élus au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM),
avec l’intégration de quatre membres élus pour deux ans renouvelables
par les collèges de magistrats dans la composition du Conseil.
La réforme du système judiciaire renforcera aussi la garantie de la protection des libertés individuelles.
C’est le sens des projets de réforme du code pénal et du code de
procédure pénale qui seront finalisés et soumis à l’Assemblée Nationale
avant la fin de l’année 2013.
Cette refonte de l’arsenal répressif est dictée par une volonté
d’assurer une meilleure protection des droits et libertés individuels,
l'aggravation des peines en matière de vol de bétail et la répression
plus sévère de la délinquance économique ainsi que l’escroquerie
foncière qui est devenue un véritable fléau.
Dans le cadre de l’améliora
Politique
La Déclaration de politique générale du PM Aminata Touré (integral)
Voici l'intégralité de la Déclaration de
politique générale du Premier ministre, Aminata Touré, faite mardi à
l'Assemblée nationale du Sénégal.
75 Commentaires
Facilité
En Octobre, 2013 (13:22 PM)Bilbao
En Octobre, 2013 (13:27 PM)Senegal En Danger
En Octobre, 2013 (13:29 PM)Joe
En Octobre, 2013 (13:32 PM)Rien Que Du Blabla
En Octobre, 2013 (13:42 PM)Pamoussa2000
En Octobre, 2013 (13:52 PM)WADE a trouvé 0 unité pastorale et a mis en œuvre 35 (au lieu de 25, mensonge). J'espère qu'avec votre politique à la française, vous pourrez faire implanter 115 autres d'ici 2017.
A SUIVRE!
Bounna Jolfo
En Octobre, 2013 (14:03 PM)Le point sur lequel je suis pas d'accord avec le PM, est celui de la construction d'un arène de lutte , non le PM, ce n'est une priorité, les lutteurs ne doivent pas etre des modèles pour la jeunesse sénégalaise, il faut bcp investir dans l’éducation, nous avons des ingénieurs, médecins etc , bref des hauts cadres
N'importe quoi, :shaha:
Dara
En Octobre, 2013 (14:22 PM)[email protected]
En Octobre, 2013 (14:27 PM)Félicitations le trotskisme en marche
évaluation
En Octobre, 2013 (14:53 PM)Yaann
En Octobre, 2013 (15:03 PM)Blablabla
En Octobre, 2013 (15:05 PM)Mayté
En Octobre, 2013 (15:06 PM)Al Amine
En Octobre, 2013 (15:18 PM)Et pourtant fiinii leu Sénégal tollou ba taydjilé!
-Li woor mooy: le faire à Corée du Sud ou à la façon de la RPde Chine>>>TRAVAILLER, ENCORE TRAVAILLER, TOUJOURS TRAVAILLER!!! -(Parler bien, même avec un français châtier, c' est pas ça qui va développer le pays)!
Sinon, RENDEZ-VOUS à la PROCHAINE DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE, dans quelques mois INCHALLAH!
Le Combat Du Siecle
En Octobre, 2013 (16:03 PM)Immeuble
En Octobre, 2013 (16:24 PM)Atypico
En Octobre, 2013 (17:17 PM)Diaspora
En Octobre, 2013 (18:03 PM)C´est tout ce qui vous interesse de la diaspora.
Epargnez nous la comedie des visas!
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En Octobre, 2013 (20:07 PM)Taf
En Octobre, 2013 (20:24 PM)Diallo Seydou
En Octobre, 2013 (20:50 PM)Siganar
En Octobre, 2013 (21:03 PM)B
En Octobre, 2013 (21:42 PM)Papis
En Octobre, 2013 (21:55 PM)Le Sénégalais
En Octobre, 2013 (22:48 PM)Pepes
En Octobre, 2013 (23:10 PM)Van
En Octobre, 2013 (23:12 PM)A.l. Coulibaly
En Octobre, 2013 (00:21 AM)Yamba
En Octobre, 2013 (00:34 AM)Mimimamiemémé
En Octobre, 2013 (01:52 AM)Elysee
En Octobre, 2013 (02:45 AM)de cette mini - serie de la mauvaise gouvernance , de l 'incompetence , de la secheresse intellectuelle
qui empeche a des inaptes de faire face aux nombreux problemes , qui tourmentent les senegalais .
Savoir viser le sommet , avec le maximum de realisations , d'ambitions et de plans , semblent bien oubliees !
S'evertuer a divertir une population accablee , desorientee , devergondee de toutes manieres possibles ,
en disant des inepties , basees sur des mots bien choisis , pour plus aveugler les gens , ce n'est certes
pas sain , honnete , juste , ni admirable , de la part de ces amateurs en gestion des affaires publiques ,
en management des calamites et autres les autres catastrophes , recemment vecues au Senegal .
L'ideal serait que ce president accidentel , et circonstanciel , demissionne !...Avoir le...diome.., d'admettre
qu'il est incapable , inapte et non prepare a etre un vrai leader , pour ce pays , serait bien acceuilli par tous
car l'avenir du Senegal , sa survie , son developpement , sa stabilite sociale et son succes economique ,
semblent bien hypothetiques , chimeriques , helas !...WASSALAM...a vous , et priez pour un miracle incertain,
car ce beau pays se dirige tout droit ,vers les abysses de l 'Ocean ,dans les profondeurs sombres , et lugubres
du fonds de l 'Atlantique ! .....NB....Offrir de l'utopie a des gens refugies dans l'inertie ,
est seulement possible ,lorsque l'intelligientsa d ' un pays se terre ,ou reste amorphe ,efface et endormi...!
Elysee Bis
En Octobre, 2013 (02:47 AM)WASSALAM...a vous , et priez pour un miracle incertain,
car ce beau pays se dirige tout droit ,vers les abysses de l 'Ocean ,dans les profondeurs sombres , et lugubres
du fonds de l 'Atlantique ! .....NB....Offrir de l'utopie a des gens refugies dans l'inertie ,
est seulement possible ,lorsque l'intelligientsa d ' un pays se terre ,ou reste amorphe ,efface et endormi...!
Boubes
En Octobre, 2013 (03:58 AM)Hommedefer
En Octobre, 2013 (07:18 AM)Milma
En Octobre, 2013 (08:03 AM)Dess
En Octobre, 2013 (08:51 AM)Xanderex
En Octobre, 2013 (09:02 AM)Artisanat Bis
En Octobre, 2013 (09:21 AM)Mister D
En Octobre, 2013 (09:45 AM)LIBEREZ KARIM
Thiessois
En Octobre, 2013 (09:46 AM)Declaration
En Octobre, 2013 (09:48 AM)Zoubeyrou
En Octobre, 2013 (10:20 AM)Xanderex
En Octobre, 2013 (10:23 AM)je voulais dire que chaque trois annees, il y a 1 million de plus de Senegalais de plus.
Papis Montang Sonko
En Octobre, 2013 (10:30 AM)Tout patriote doit prier pour que les engagements de son Excellence se réalisent sitôt.
Fall
En Octobre, 2013 (10:30 AM)Les sénégalais doivent arrêter de faire des fêtes somptueuses (complètement hors budget) et se consacrer au développement du pays. Il faut investir dans nos entreprises, il faut en créer.
L’Etat est là pour accompagner les initiatives économiques. Et pour lutter contre toute forme d’inégalité. L’argent publique doit être bien utilisé mais je pense que lorsqu’on travaille bien on doit être bien rémunéré, il faut encourager le travail. Tout est une question de choix dans la vie, on choisit de se retrousser les manches, ou on reste à attendre la main tendue !!! Il faut cesser de se plaindre et se demander chacun ce que l’on fait pour aider le pays à se développer. Nous ne pouvons pas toujours tout attendre de l’autre !!!!!
Nous comptons sur vous Madame Touré, ne nous décevez pas, nous serons vigilants. Si votre discours est mis en application, le Sénégal va devenir une puissance économique montante, fini la politique de la main tendue, les seuls mots d’ordre sont désormais :
TRAVAIL et ABDNEGATION.
Leurrer
En Octobre, 2013 (10:43 AM)c ' est bien le moment de s'eclipser , d'abandonner , de disparatre ou meme de s'enfouir , pour ne pas subir le sort des voyous , des magouilleurs , des roublards et des menteurs politicards , de ce monde..!
Herodote , le fameux historien de la Grece antique , disait , il y a plusieurs siecles de cela :
"...Une multitude est sans doute plus facile a leurrer qu' un seul homme ...." ..!!!
Cette equipe presente au pouvoir au Senegal , n 'accomplira rien du tout , sinon peut etre le stagner , ou freiner son developpement normal , et espere ! Qu'il y ait des cancres et des aveugles volontaires pour croire en eux , tant pis pour eux , dans leurs fausses illusions !......Neanmoins , il se trouve , encore au pays des gens dotes de bon sens , intelligents et tres capables , qui pourraient sortir ce pays de ce merdier !
Qu'ils se fassent connaitre , car le Senegal a besoin d'eux , plus que jamais..!
WASSALAM....aux sinceres et honnetes citoyens du pays..!...de la part de..........Elysee......!
L . A
En Octobre, 2013 (11:04 AM)1. La prise en charge des urgences sociales et la correction des inégalités ;
2. La relance de l’économie pour une croissance génératrice d’emplois ;
3. Enfin, la consolidation de l’Etat de droit avec le renforcement de la bonne gouvernance et le développement local
Dans le développement, elle a évoquée :
1.1: LA POLITIQUES SOCIALES ET LUTTE CONTRE LA VULNERABILITE »
1.2 : COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE
1.3 : SANTE
1.4 : LUTTE CONTRE LES INONDATIONS
1.5 : HABITAT SOCIAL
1.6 : HYDRAULIQUE RURALE, HYDRAULIQUE URBAINE ET ASSAINISSEMENT
1.7 : MESURES DE SOUTIEN AU POUVOIR D’ACHAT
1.8 : SOUTIEN AUX ACTIVITES ECONOMIQUES DES FEMMES ET AUX
JEUNES/EMPLOIS
1.9 : EDUCATION ET FORMATION
1.10 : SPORT
1.11 : CULTURE
Et afin la longue chapitre 2 qui englobe :
2. 1 ENVIRONNEMENT DE LA RELANCE ECONOMIQUE
2.1.1 : EFORMES DE L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES
2.1.2 : RELEVER LE DEFI DE L’ENERGIE
2.1.3 : ASSEOIR UN SOCLE D’INFRASTRUCTURES DE SOUTIEN A LA
PRODUCTION
2.2 : DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION
2.2.1 : LA RELANCE PAR L’AGRICULTURE
2.2.2 : ELEVAGE
2.2.3 : ENVIRONNEMENT
2.2.4 : PECHE
2.2.5 : LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL
2.2.6 : OURISME
Et afin 2.3 : LES MOYENS DE FINANCEMENT……
Comme vous le remarquez, il y a l’absence, dans la DPG du premier ministre, de « l’insécurité » plaie qui gangrène notre société. L’insécurité reste l’omniprésente et le sentiment d'insécurité persiste, et partout les sénégalais ont besoin, avant tout d’avoir le sentiment d'êtres sécurisés. Je n’ai pas compris, pourquoi diable, la sécurité et l’insécurité n’ont leur place dans la DPG du premier ministre Madame AMINATA TOURE.
Leuk
En Octobre, 2013 (11:15 AM)Famata Diaw
En Octobre, 2013 (11:54 AM)Ndawiste
En Octobre, 2013 (12:06 PM)Paysan
En Octobre, 2013 (13:55 PM)Gagner De L'argent Sur Le Net
En Octobre, 2013 (14:07 PM)Ce n'est pas de l'arnaque avant de supprimer, il faut d;abord verifier vous meme.
Bien
En Octobre, 2013 (14:14 PM)Mimi
En Octobre, 2013 (14:23 PM)électricité chere, eau chere, denrées alimentaires très très cheres. revisez les salaires des fonctionnaires de l'état et ne nous parlez pas de baisse des impots
Mimi Toure Ambi-venus
En Octobre, 2013 (14:27 PM)Mbarrick Fall
En Octobre, 2013 (14:37 PM)Peul
En Octobre, 2013 (15:45 PM)Diallo
En Octobre, 2013 (15:48 PM)Malik Sy
En Octobre, 2013 (15:56 PM)Tyranrouge
En Octobre, 2013 (17:49 PM)Karimentaule
En Octobre, 2013 (18:00 PM)Sortie du classement Doing business (pays ou il fait bon de faire des affaires :
Rwanda 32e/ France 38 /Senegal 178e
Ci dessous les ndarés
Sénégal Angola Guinée-Bissau ; Venezuela ; Myanmar ; Congo République démocratique du ; Érythrée ; Congo République du ; Soudan du Sud ; Libye ; République centrafricaine ; Tchad
Amina Diagne
En Octobre, 2013 (20:20 PM)Observteur
En Octobre, 2013 (20:27 PM)Mini Ambi-venus Toure
En Octobre, 2013 (20:48 PM)Watergate Bis
En Octobre, 2013 (21:04 PM)Jouflu
En Octobre, 2013 (21:09 PM)Macky le VENTRU
Macky le FESSU
Couille Bali Bali
En Octobre, 2013 (21:10 PM)Latif Mbell Mbelli
Wadjou Bakh
En Octobre, 2013 (22:34 PM)La construction de cette voie ferrovière serait hautement stratégique pour le Sénégal et contribuerait au désenclavement de la région Sud . A mon humble avis elle est plus prioritaire que la construction des autoroutes Dakar-Thies - Touba ou Thiès-Tivaouane. Il n'y aucun trafic potentiel en dehors du Magal de Touba et du Gamou de Tivaouane qui justifie la conception des ces projets d'autoroute.Par contre pour ces deux grands événements religieux qui engendrent un très grands trafic routiers la construction de corniches bitumées, entamée par l'ancien régime à Thiès (corniche vers Tivaouane bitumée, Corniche vers Touba non bitumée) à Diourbel (Corniche bitumée vers Kaolack , Touba , Gossas) est une solution qui permettrait defludifier le trafic pendant des événements religieux et devrait étre adopté putot que la construction d'autoroutes dont les fonds pourraient servir à financer d'autres voies de transport dans le pays là ou on en ale plus besoin . Car il ne s'agit pas de construire des voies de transports qui n'auront aucon impact sur le développemnent économique du pays.
Lelong
En Octobre, 2013 (22:54 PM)Nebuleux
En Octobre, 2013 (23:22 PM)Benewaye5
En Octobre, 2013 (02:15 AM)Omar
En Octobre, 2013 (06:00 AM)Omar
En Octobre, 2013 (06:04 AM)Shaykh Bi
En Octobre, 2013 (06:08 AM)Je vois que le "yonnu yokute' EST PLUS "DU YONNU YERMENDE"! LOL!
DINA BAKH DEH!
Sam
En Octobre, 2013 (06:46 AM)Participer à la Discussion